dimanche 13 octobre 2024

L’ESSENTIELL’information simple comme bonjour

Grève de mai

Qu’il a été difficile de se déplacer en bus ces dernières
semaines. Il fallait chaque fois se renseigner avant de partir: les bus roulent-ils
dans ma région aujourd’hui? Le personnel des Tec est-il en grève?


Les TEC étaient en grève durant le mois de mai
-Photo: Belga

La cause de cette instabilité: le blocage entre les syndicats et la
SRWT à propos, essentiellement, des salaires. La direction des TEC et
les conducteurs de bus ont débuté des négociations concernant
les problèmes de sécurité dans les bus. Mais rapidement,
les négociations se sont reportées sur des revendications salariales.

Les travailleurs demandent une augmentation de plus ou moins 8 %. Leur patron
propose un peu plus de

6 %. Cela ne compense pas la différence de salaire
entre le personnel des bus flamand ou bruxellois et les chauffeurs wallons.

Les Tec sont financés à 75% par la Région wallonne dont
le budget ne peut être étendu en cours d’année. Le
gouvernement ne peut dégager des moyens supplémentaires pour
satisfaire les revendications des grévistes en raison des contraintes budgétaires imposées à la Région. Si la SRWT lâche
plus de moyens, les Tec seront en perte fin 2005.

Résultat: le 27 mai, les négociations étaient en cours
depuis plus de trois semaines et rien n’avançait. Les travailleurs
dénoncent la position intransigeante de la SRWT et le silence du gouvernement
wallon qui ne souhaite pas prendre position dans ce conflit.

Pourquoi pas un tarif zéro?

Pour éviter que leur long mouvement de grève ne devienne impopulaire
auprès des usagers des bus, les chauffeurs ont lancé l’idée
du «tarif zéro». L’Association des clients des transports
publics est d’accord avec ce principe. Mais il est presque inapplicable.

«
En effet, le règlement de travail des Tec en prévoit l’interdiction.
Tout chauffeur de bus qui pratiquerait le tarif zéro est individuellement
en infraction grave avec les obligations de son contrat de travail. Il pourrait être
licencié sur le champ. » disent les syndicats. De plus, en cas
d’accident, le passager qui n’a pas payé son titre de transport
risque de ne pas être couvert par les assurances.

Violence physique d’un côté et violence verbale de l’autre…

Quand un conflit de ce genre se prolonge, la tension monte. Un chauffeur
non gréviste a été agressé mercredi par trois de ses
collègues. Ceux-ci voulaient l’empêcher de travailler. Ils
ont été licenciés.

Mais la tension monte également du côté patronal. Et suite à des
propos jugés «injurieux et calomnieux» dans la bouche de
l’administrateur délégué des TEC, les deux conciliateurs
sociaux
ont démissionné. Cela a relancé la grève
et la grogne chez les travailleurs et a bloqué les discussions jusqu’à désignation
de deux nouveaux conciliateurs. Ceux-ci ont réussi à remettre
les parties autour de la table.

Le soir du jeudi 2 juin, un préaccord est conclu entre la SRWT et deux
des trois syndicats (CGSP-CGSLB). Les bus ont redémarré dès
le lendemain matin.

Cet accord prévoit une hausse de salaire brut des ouvriers de 0,17€,
un chèque-cadeau de 35€ pour Noël. Ce qui représente
globalement une augmentation de 6,2 % (au lieu des 6,1 % proposé au
début).

L’accord prévoit également une garantie d’emploi
pour tous pendant deux ans.

Treize jours de grève pour n’obtenir finalement que trois centimes
d’euros de plus par heure. La CCSP (le troisième syndicat, centrale
de la CSC) a refusé de signer cet accord. Elle souhaitait surtout une
prime de 10% pour le travail du samedi. Mais la CCSP n’appelle pas à poursuivre
la grève.

Conséquences de cette grève

Outre l’augmentation salariale, cette grève risque de laisser
des traces.

La grève engendre une perte sèche pour la SRWT. Perte financière
mais également perte de son image de marque auprès de certains
usagers qui ont repris leur voiture durant la grève. On sait par expérience
qu’il faut longtemps pour les récupérer dans les transports
publics.

Les syndicats et la SRWT vont négocier leur nouveau contrat de gestion
valable pour deux ans avec la Région wallonne. Le Ministre responsable
(André Antoine) annonce que ce contrat a pour but de rétablir
la confiance des usagers. Cette confiance ne peut se faire que si on garantit
une stabilité aux transports publics. Le contrat de gestion pourrait
dès lors contenir l’obligation d’assurer un service minimum
pour les passagers, en particulier les élèves et les travailleurs.

L’instauration d’un service minimum est également prévu
par la Ministre de l’Emploi au niveau Fédéral. Cela signifie
qu’en cas de conflit, les transports aux heures de pointe (matin et début
de soirée) devront être réalisés. Les organisations
syndicales ne s’en réjouissent pas.

Ce conflit montre également que dans une société moderne
et des plus riches au monde, la politique de transports en commun dans notre
Région manque cruellement de moyens financiers mais aussi d’imagination
et de réelle volonté.

Pierre Charlier

3 Responses

  1. Le plus simple serait de supprimer définitevent les transports en commun, de réduire intelligemment les routes, chaussées et autoroutes et de promouvoir uniquement la voiture, de cette manière tout le monde sera heureux…

  2. franchement si les jeune arreterais de manquer de respect au chauffeur et de pas détruir les bus peut etre que sa irai mieux
    question de retard sa peux arriver que il y a un feux rouge ou autre chose

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