Au mois de mai, le prix du pétrole a franchi la barre des 40 dollars – Photo: Belga

Au mois de mai, le prix du pétrole a franchi la barre des 40 dollars.
On parle de record historique. Une des causes de cette hausse est l’instabilité politique
dans le monde. La hausse du prix de l’or noir pourrait ralentir les économies
ou favoriser l’inflation.

40 dollars pour un baril de pétrole brut.
Le pétrole n’avait plus atteint un prix aussi élevé depuis
la première guerre du Golfe en 1990-1991. Comment expliquer cette hausse
spectaculaire? Tout d’abord, à cause de l’instabilité politique
dans le monde. En Irak, il y a des affrontements entre les forces de la coalitionalliance temporaire entre plusieurs personnes, groupes ou partis pour faire quelque chose ensemble
anglo-américaine et les groupes armés irakiens. Et au Moyen-Orient,
la tension est grande. Cette hausse s’explique aussi par des raisons économiques.
A cause de la croissance des économies américaine, japonaise et
chinoise, la demande de pétrole est plus importante. Résultat:
les prix grimpent parce que l’offre de pétrole n’est pas suffisante.
Sans compter que les stocks de pétrole amassés par les grandes
puissances, notamment, sont à un niveau assez bas. Dernière explication:
les spéculateurs. Ceux-ci jouent la carte de la hausse de l’or noir
pour faire de gros bénéfices.

Relativiser les records

La hausse du prix du pétrole a des conséquences sur l’ensemble
de l’économie. Le premier risque, c’est l’inflation.
Et chaque secteur économique est touché puisque le pétrole
est la principale source d’énergie. Les compagnies aériennes,
par exemple, ont déjà annoncé qu’elles augmenteront
leurs tarifs. Mais pas de panique! Tout d’abord, il faut se méfier
lorsqu’on entend parler de “records historiques”. C’est
vrai, la fameuse barre des 40 dollars a été franchie. Mais aujourd’hui,
on achète beaucoup moins avec 40 dollars qu’on ne le faisait, il
y a dix ans. En plus, pour les Européens, le dollar (qui est la monnaie
de référence pour le pétrole) a perdu de sa valeur par rapport à l’euro.
Comme les Européens paient leur pétrole en dollars, la facture
est moins salée. Et puis, il faut aussi savoir que le prix du pétrole
pèse moins qu’auparavant sur l’économie globale et
les importations en particulier.

Prendre des mesures

Malgré tout, nous risquons de payer le pétrole trop cher. Et les
pays de l’OCDE demandent que des mesures soient prises pour réduire
les prix. Tous les regards se tournent vers l’OPEP. On demande aux pays
exportateurs de pétrole d’augmenter leur production pour rééquilibrer
l’offre et la demande. L’Arabie Saoudite a déjà annoncé qu’elle
ferait un geste. Ce pays est le premier producteur mondial d’or noir et
la principale puissance de l’OPEP. Le problème est que la capacité de
production de l’OPEP est déjà pratiquement au maximum. De
plus, le poids de l’OPEP est de plus en plus faible. En effet, les onze
membres de l’OPEP ne produisent plus qu’un tiers de la production
mondiale. De plus, il y a des désaccords entre ces onze pays. L’OPEP
s’est réuni le 3 juin. Il a décidé d’augmenter
ses quotasnombres fixés et obligatoires. Il produira, d’ici début août 26 millions de barils
par jour, au lieu des 23,5 millions produits aujourd’hui.

Cette nouvelle augmentation des prix de l’or noir repose la question de
l’approvisionnement en énergie. Dans cette perspective, cet événement
est peut-être une bonne nouvelle. Pourquoi? Parce qu’un pétrole
trop bon marché freine la recherche d’autres sources d’énergie,
comme les énergies renouvelables. Aujourd’hui, les réserves
de pétrole diminuent. Elles ne permettront pas de faire face à la
demande d’énergie de plus en plus grande de pays émergents comme la Chine…

Olivier Brouet