vendredi 19 avril 2024

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Les forçats du Qatar

Comme dans les autres pays du Golfe persique, le droit du travail n’est pas très développé au Qatar. Les employeurs peuvent presque tout se permettre. Avec la Coupe du monde, le Qatar a dû améliorer ses lois. Mais sur le terrain, il n’y a que peu de changements. Les populations immigrées qui travaillent au Qatar sont souvent des forçats, parfois même des esclaves.

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Dans un pays qui accueille la Coupe du monde de football, il y a souvent des grands travaux. Il faut construire un ou deux grands stades, des hôtels, parfois des nouvelles routes, de nouveaux moyens de transport. Et c’est vrai au Qatar, plus qu’ailleurs. Le Qatar est un tout petit pays de 11 000 km2. Une grande partie du territoire est un désert. Il n’y a que 330 000 personnes qui ont la nationalité qatarienne. Il y a environ 2,5 millions personnes immigrées car il faut de la main-d’œuvre.

Ouvriers, gardiens, domestiques

Les Qatariens sont très riches, ils travaillent peu. Il y a ensuite les cadres qui travaillent dans les entreprises multinationales, le plus souvent des « Blancs ». Tout en bas de l’échelle sociale, les personnes immigrées font les travaux les plus pénibles. Les hommes sont souvent des ouvriers, des serveurs, des gardiens de sécurité. Les femmes sont surtout des domestiques.

Grands chantiers

Avec la Coupe du monde, il y a eu plus de 1 million de personnes immigrées en plus car il a fallu beaucoup construire : 8 grands stades, des quartiers entiers, des nouvelles routes, un métro… Au Qatar, on a même construit un nouvel aéroport à côté de Doha, la capitale du pays. Ce nouvel aéroport est aussi grand que les 2/3 de la ville. Et il n’y a eu aucun problème pour trouver de la main d’œuvre.

Inde, Népal, Kenya

Le Qatar est entre l’Asie et l’Afrique où des pays très pauvres ne sont qu’à quelques heures d’avion. Et comme les autres pays de la région du Golfe persique, le Qatar est très riche grâce à ses réserves de pétrole et surtout de gaz. Il attire donc beaucoup de personnes des pays pauvres voisins. Il y a surtout des personnes venues de pays d’Asie du Sud-Est : l’Inde, le Népal, le Pakistan, les Philippines. Plus récemment, une population jeune venue du Kenya, pays d’Afrique. Tous ces gens envoient une partie de leur salaire à leur famille restée au pays. Mais le Qatar n’est pas un paradis pour les personnes immigrées pauvres. Elles sont comme prisonnières car si elles dénoncent leur mauvaises conditions de travail, elle perdent leur emploi et sont renvoyées dans leur pays.

Accidents de travail

Des études très sérieuses montrent que les conditions de travail sont très mauvaises. Le Qatar fait des travaux pour la Coupe du monde depuis 2010. En 2013 déjà, des organisations humanitaires dénonçaient les dangers de travailler sur les chantiers, les salaires de misère, les horaires impossibles, une vie d’esclave ou presque. Le journal Le Monde diplomatique publiait en 2016 un article avec pour titre : Esclaves du 21e siècle. Il y a quelques mois, le journal britannique The Guardian publiait un enquête qui dit qu’il y a eu au moins 6 500 morts sur les chantiers de construction au Qatar depuis 2010. Beaucoup de ces constructions étaient pour la Coupe du monde.

Hommes forçats

Dans la région du Golfe persique, le Qatar n’est pas une exception. Avec la Coupe du monde, ces conditions de travail ont été dénoncées. Le Qatar a dû améliorer un peu ses lois. Mais sur le terrain, on est encore loin d’une vie décente pour les personnes immigrées vivant au Qatar. Lisons ce témoignage de Max, un jeune kényan. Il dit sur la chaine d’information France Info : « Ma vie est difficile. Je travaille beaucoup, 14 heures par jour, pour un salaire mensuel de 400 euros. Ce n’est pas assez. Je m’attendais à une vie meilleure. » C’est en effet 10 fois moins que le salaire moyen au Qatar. « Mais je n’ai pas le choix », conclut-il.

Femmes esclaves

Si beaucoup d’hommes immigrés travaillent au Qatar, il y a aussi les femmes immigrées. Elles sont le plus souvent des domestiques chez les riches familles qatariennes. Sur France Info, Angela et Bérénice témoignent : « Le contrat dit qu’on est supposé travailler 8 ou 10 heures mais on travaille 13, 14, jusqu’à 16 heures ! » Et Leslie : « Certaines sont battues, d’autres violées ! Certains nous disent : Tu es mon esclave ! »

Pour un bon résumé des problèmes qui se posent la Coupe du monde au Qatar, 
lire Qatar 2022 : la Coupe du monde en onze absurdités
Le magazine Reporterre a eu la gentillesse de nous laisser utiliser le dessin de Juan Mendez
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Le droit du travail n'est pas très développé au Qatar

Le Qatar est un pays du Golfe Persique

Le Qatar est un tout petit pays de 11 000 km2

Une grande partie du territoire qatarien est un désert

300 000 personnes ont la nationalité qatarienne

Pour la Coupe du monde, le Qatar a construit un nouvel aéroport dans sa capitale

Pour la Coupe du monde, le Qatar a construit 8 grands stades, des quartiers entiers, des nouvelles routes, un métro

Doha est la capitale du Qatar

Le Qatar est un pays riche entre plusieurs pays très pauvres d'Asie et d’Afrique.

D'après une enquête du Guardian, un journal britannique, il y a eu au moins 6 500 morts sur les chantiers de construction au Qatar depuis 2010

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