jeudi 25 avril 2024

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Panama, le canal fiscal

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Ce que l’on appelle l’affaire des « Panama Papers » est un scandale financier international. Des milliers de personnes et d’entreprises utilisent des sociétés à l’étranger pour ne pas payer leurs impôts. Ce sont des sociétés que l’on appelle « offshore », c’est-à-dire des sociétés hors du territoire. Les sociétés offshore qui servent à l’évasion fiscale n’existent que sur papier. Fuite et lanceur d’alerte C’est une personne anonyme qui a donné aux journalistes des fichiers secrets du cabinet d’avocats Mossack Fonseca. Situé au Panama, ce cabinet est spécialisé dans la création de ces sociétés offshore. « Panama Papers », c’est évidemment de l’anglais, cela veut dire : documents du Panama. Les « Panama Papers », ce sont des millions de fichiers informatiques : des mails, des documents administratifs et comptables qui ont été « donnés » à un journal allemand. C’est la plus grosse fuite d’informations que des médias ont pu exploiter. C’est aussi un travail énorme d’analyser toutes ces informations. Aussi, le journal allemand qui a reçu ces documents a collaboré avec un groupe de journalistes d’investigation du monde entier. Un travail énorme Pour « faire parler » ces fichiers informatiques, des centaines de journalistes de 108 rédactions dans 76 pays différents ont travaillé ensemble pendant 9 mois. Leurs travaux ont révélé les noms de milliers de personnalités et d’entreprises connues qui ont placé leur argent au Panama pour ne pas payer d’impôts. Pourquoi le Panama ? Parce que ce pays d’Amérique centrale est un paradis fiscal. Un paradis fiscal est un pays où l’on ne paie pas ou presque pas d’impôts et qui garde le secret bancaire. Autrement dit, Le Panama ne donne pas les noms des personnes qui ont placé leur argent dans le pays. Mais dans les fichiers des « Panama Papers », les journalistes ont pu retrouver les noms de ces personnes. Des fraudeurs bien connus Parmi les fraudeurs, il y a beaucoup de gens inconnus. Il y a aussi évidemment des milliardaires et des gens célèbres. Il y a des personnalités de la politique, du sport, du spectacle. C’est surtout cela qui fait scandale. Dans la politique, on trouve les noms de 12 chefs d’État et 6 sont encore au pouvoir. Il y a, par exemple, le roi d’Arabie saoudite et le président de l’Ukraine. Il y a aussi de hauts responsables politiques comme le premier ministre britannique David Cameron. Et le premier ministre d’Islande a démissionné, car son nom est dans la liste des fraudeurs. On trouve aussi des personnes de l’entourage de Vladimir Poutine, Président de la Russie ou encore des proches de Jean-Marie Le Pen et de Marine Le Pen, du Front national. Ces personnes ont pu servir de prête-noms pour aider ces personnalités à dissimuler de l’argent au fisc. Dans le sport, il y a, entre autres, l’ancien joueur de football Michel Platini et Lionel Messi. Dans le spectacle, il y a notamment l’acteur chinois Jackie Chan, le cinéaste espagnol Almodovar, le créateur de spectacle belge Franco Dragone, etc. La liste est longue. Le rôle des banques Ce qui fait aussi scandale, c’est que de grandes banques ont aidé beaucoup de leurs clients à frauder en créant des sociétés offshore. Par exemple, c’est le cas de la grande banque française la Société Générale ou de la banque franco-belge Dexia. Pourtant, en 2008, beaucoup de banques étaient au bord de la faillite. Elles avaient été imprudentes et n’avaient pas respecté les règles et les lois. Et c’est avec l’argent des citoyens que les États ont pu sauver des banques. Après cette crise financière, les banquiers avaient promis de mieux se conduire. On voit qu’aujourd’hui comme hier ce n’est pas le cas : les banques aident les fraudeurs et les dirigeants politiques ne font pas grand-chose pour les en empêcher. Infographies Un petit schéma pour mieux comprendre La carte des paradis fiscaux Voir aussi nos articles Les mots des « Panama Papers » Dans nos archives 2014: Les paradis fiscaux iront-ils en enfer ?

L’exercice

exercicepanama.docx

Sa correction

correctionpanama.doc Une vidéo du journal français Le Monde

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Une réponse

  1. Panama, le canal fiscal
    Et pendant ce temps-là, on traque les chômeurs qui ne « cherchent pas assez activement de l’emploi « . Il faut déjà beaucoup frauder pour arriver à détourner de telles sommes. Mais c’est tellement plus facile de s’en prendre aux plus faibles…
    Trouvez l’argent où il est, bon sang!

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