A la radio, à la télé, sur le net, on appelle souvent « clandestins » tout court, les personnes qui essaient d’entrer ou qui sont entrés illégalement dans l’Union européenne. Rappelons que « clandestin » est un adjectif, pas un nom. Donc nous essayons, nous, de ne pas utiliser « clandestin » comme nom mais comme adjectif. Ainsi dans nos articles, on peut lire, par exemple, « passager clandestin ». Ce n’est pas un détail. Il ne faut pas oublier que l’on parle d’êtres humains. Des êtres humains qui fuient leur région, leur pays parce qu’il y a la guerre, des violences, la misère. On ne peut pas les appeler des « réfugiés » parce qu’ils n’ont malheureusement pas encore trouvé refuge. Et « réfugié » renvoie à un statut légal de protection. On ne peut pas les appeler « candidat- réfugié » car c’est un statut juridique aussi qui ne correspond pas à la situation.
Nous préférons appeler ces personnes, des « migrants ». Des personnes donc en cours de migration, de déplacement. Mais le nom « migrant » n’est pas tout à fait satisfaisant non plus car on peut être migrant simplement parce que l’on a envie de changer de pays. Tandis qu’ici, rappelons-le, il s’agit d’êtres humains qui fuient leur région, leur pays, parce qu’il y a la guerre, des violences, la misère. Malheureusement, cette phrase est trop longue pour être intégrée, à chaque fois, dans un article. Mais il ne faut pas oublier que ce sont ces souffrances vécues par des êtres humains qui sont derrière le mot de « clandestin » ou de « migrant ». Comme disait l’écrivain Albert Camus : « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. »