Dans le film “Podium“, de Yann Moix, Benoît Poelvoorde a encore
frappé fort. Il a chanté juste et même dansé “à la
manière de“. Cet étonnant personnage est en train de faire
une carrière à la mesure de son talent, de sa générosité et
sans doute de ses angoisses. Du Belge pur jus.

Au train où il avance, vous allez voir que Poelvoorde va bientôt
appartenir au patrimoine culturel de nos voisins français ! Tant de
talent, tant de succès, la coqueluche des radios et des télévisions,
Benoît le Namurois fait parler de lui partout. On se l’arrache
dans les programmations. Il est vrai que Poelvoorde qui joue un sosie de Claude
François, ce n’est pas banal. Oui, il joue. Ne lisez pas “il
interprète”, il joue. Ce grand “gamin” de quarante
s’amuse, mais il fait ça sérieusement. Il joue la comédie,
il chante, il danse et surprend par son côté très professionnel.

Le film

Nous n’allons pas vous raconter l’histoire, mais tout de même
essayer de vous donner l’envie de dépenser quelques euros pour
aller voir “Podium” dans une salle convenable. Dans “Podium”,
Poelvoorde est le chanteur Claude François pour de faux. En fait, il
est dans la peau de Bernard Frédéric, un sosie un peu dingue
de Claude François. Bernard Frédéric, employé de
banque est un ancien imitateur de la vedette. Il se laisse convaincre de “refaire
le Claude François“ pour participer à un grand concours
télévisé. Il a sa femme, sa famille, son emploi, mais
il n’en faut pas beaucoup pour qu’il se laisse aller à sa
passion de toujours.

Bernard Frédéric se refait donc une voix. Il s’embarque
et se laisse convaincre par son vieil ami “Couscous“, sosie de
Polnareff (l’excellent Jean-Paul Rouve). Il prépare le concours
en faisant des tournées de ringards et, pour couronner le tout, il engage
des “Bernadettes“, “chaudes comme des baraques à frites“.
Le lecteur qui aurait du mal à comprendre peut toujours s’offrir
un fauteuil de cinéma. Il pourra se souvenir de “Belinda“ ou
de “Si j’avais un marteau“.

Un style Poelvoorde ?

Y a-t-il un style Poelvoorde ? Poser la question, c’est sans doute y
répondre, car Benoît Poelvoorde dans le film de Yann Moix est
tel que l’on peut l’imaginer. Mieux encore. Le film a d’abord été un
roman que Yann Moix a écrit en imaginant Benoît dans le rôle
de Bernard Frédéric. Benoît Poelvoorde est fou, exubérant.
Il fait l’andouille pour mieux se cacher. Il surprend aussi par ses performances
physiques et vocales. Danser façon Cloclo en l’imitant sans l’imiter,
puisque Poelvoorde joue le rôle de la doublure, c’est une jolie
prouesse. Le Namurois a aussi appris à chanter avec talent. Par moment,
on croit entendre le vrai et c’est le faux. On s’y méprend,
tellement il est faussement ressemblant. La chute du film surprend. Bravo pour
le scénario et chapeau bas Monsieur Benoît pour la prestation.
Non, on ne vous racontera pas la fin du film, c’est un peu la surprise
du grand chef Poelvoorde. A voir sans restriction. D’ailleurs le film
est “enfants admis” malgré la scène dans le camping-car
sur la musique de “ Si j’avais un marteau “ . Papa ? Pourquoi
le monsieur y tient pas jusqu’au solo de clochettes?

Nicolas Simon