vendredi 26 avril 2024

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A la mutuelle

« A la moutouelle, que la vie est belle, à la moutoutou, moutoutou, moutouelle… »
Je me souviens de cette chanson quand j’accompagnais mon père à l’apéro du dimanche au café « Les Copains » (chaque fois que le paternel passait sa tournée, j’avais mon chocolat).
Et je revois le sourire amusé des habitués du comptoir quand le juke-box diffusait la chanson juste au moment où, par le plus grand des hasards bien entendu, le dénommé Pino revenait de la « cour » (ce qui voulait dire la pissotière). Il en riait, Pino. Il se disait blindé contre ces moqueries qu’il entendait à longueur d’année sur le chantier. Et puis, il « avait bon » de lancer à la cantonade que les Italiens étaient malades d’être descendus dans la « fosse » à la place de ces « fainéants » de Belges…Tout le monde riait de cette « laide ». On remettait les verres et on reprenait en chœur le « Tango du Congo » du grand Jojo, autre petit « bijou » du hit-parade politiquement incorrect de l’époque.
C’est vrai que, s’ils avaient existé alors, le MRAX et le Centre pour l’Egalité des Chances auraient sûrement dénoncé les paroles de la rengaine mutuelliste qui -c’est le moins que l’on puisse dire- stigmatisaient une communauté.
Le gosse que j’étais n’y voyait rien de mal. L’adulte que je suis devenu aimerait quand même revoir Pino pour savoir s’il ne riait pas un peu jaune.
C’est donc avec ce tube de café du commerce que j’ai découvert la signification du mot « mutuelle ». Comme quoi, emmenez vos enfants au bistrot, c’est instructif! J’avais pourtant déjà entendu ce mot mille fois dans la conversation des grands.
« J’irai à la mutuelle en revenant du marché » disait ma mère. « Mon fils est sur la mutuelle depuis un mois » racontait le voisin. « C’est pas remboursé par la mutuelle » se plaignait ma grand-mère…
A l’époque, j’avais juste retenu que c’était un truc utile mais sans plus. Je n’ai mesuré l’importance de la Sécu qu’à ma première visite chez le médecin et le pharmacien… à mes frais.
A 9 ans, mon fils est, disons-le, bien au-dessus de tout ça.
Lorsqu’il était avec moi l’autre jour à la pharmacie, il a tout de même remarqué que la dame au comptoir avec ses vieux vêtements et son ordonnance n’achetait pas tous les médicaments que son médecin lui avait prescrits. Même ceux remboursés par la mutuelle.
A la mutuelle, la vie n’est décidément pas si belle que ça.

Roger

 

3 réponses

  1. c est comme les lois ,elles sont faites pour ceux qui savent les contourner ou comment bien les utiliser
    l égalité des chances ,elle est dans le porte monnaie
    En Belgique ,le problème n est pas linguistique ,çà c est les politiciens qui disent pour nous séparer pour mieux régner ,le problème des pauvres et des riches existe et existera toujours,c est comme çà depuis que le monde est monde
    le problème des noirs et des blancs existe
    ce n est qu une question d argent ,de pouvoir et de racisme mis en place pour nous déstabiliser en nous mettant dans la tête la jalousie et l envie
    Ce sont les mentalités qu ils faut soigner .
    On utilise les pauvres pour se faire élire et ensuite bye bye poor peoples.on va vous aider à la st valentin ,à Pâques ou à la trinité .
    Nous avons l impression d être bien gardé mais quand vous avez un vrai problème ,c est le porte monnaie
    Vous n avez qu à ….?nous on est là mais on est pas vraiment là ,le miroir aux allouettes ,c est là vous prenez un ticket ,vous attendez 1H ,on vous envoie ailleurs et un mois après vous avez fait le tour et c est reparti ,on nous fait tourner et en fin de compte ,on est épuisé de crier notre indignation mais ces gens là on l habitude ,ils ne vous écoute même plus ,à la limite ,ils font un dossier qui va prendre la poussière .Nous deviens poussière avec lui
    J ai toujours été fière et droite ,j ai 54 ans ,je crois bien avoir loupé ma vie d imbécile honnête et si je devenais comme eux !!!!

  2. Sans la mutuelle ,je n’arriverais pas à payer la maison de retraite du père ,en ce moment le prix de son logement arrive tout doucement à dépasser sa pension.
    L’autre jour,je regardais un reportage sur la désertification des villages en France,un bon vieux médecin de campagne a choisi la médecine générale ,il est surtout médecin de famille,il a consacré presque tout son temps à soigner ses patients comme un homme comme un humaniste qu’on aimerait encore fréquenté ,comme un docteur chez qui on va en toute confiance comme si on allait parler à un ami de ce qu’on a de plus précieux : »sa santé »
    IL s’appellele DOCTEUR PINEL et il se retire mais malheureusement ,il n’y a personne pour reprendre son officine ,aucun jeune à l’horizon voulant prendre son bâton de pellerin.
    Le Dr Pinel est triste,il doit faire son dernier jour ,ses dernières visites et dire « aurevoir » à ses patients,il a la gorge pleine de larmes et d’émotion ,il a la colère et surtout il culpabilise de devoir abandonner à leur sort ses patients,ces gens qu’il aime comme sa propre famille.
    Un docteur Pinel est une espèce en voix de disparition ,à présent les jeunes médecins veulent faire du chiffre ,on vous reçoit à la queleuleu ,on ne vous parle presque plus ,on ne vous écoute que d’une oreille entre l’ordi ,le GSM et le téléphon,on vous fait une prescription médicale et aurevoir ,on s’en va souvent avec un sentiment de manque .
    Ce manque ,c’est tout ce que le DR Pinel donnait ,il m’aura bien arraché des larmes ce docteur là ,on lui souhaite une bonne retraite et on lui dit: »MERCI monsier le Docteur,votre visite est remboursée par la moutouelle mais avec vous la vie était plus belle.Vous mériteriez la légion d’honneur!

  3. A la mutuelle
    Mr Pinel, la loi a changé effectivement, c’est choquant de voir comment on se sent à l’usine quand on part chez un médecin, des fois je me demande comment mon médecin même peut prendre plaisir, toutes ces années d’études pour enlever le côté humain de sa profession! J’espère qu’il y a encore des docteur comme vous car c’est bien triste ce non échange.

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