samedi 27 avril 2024

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N’oublions pas!

Auschwitz est sans doute le plus connu de tous les camps nazis. Il restera comme un symbole avec ses voies de chemin de fer et ce qui est écrit sur la grille de l’entrée « Arbeit Macht frei », « Le travail fait la liberté ». Un symbole de ce que des êtres humains peuvent faire de pire à d’autres humains. C’est ce que les camps des nazis représentent pour toujours, à nos yeux et aux yeux de l’humanité tout entière.
1933, Adolf Hitler arrive au pouvoir en Allemagne. Il devient Chancelier du Reich. Pour ceux qui en Allemagne s’opposaient à ce pouvoir fort, ou n’étaient pas dans les grâces du nouvel ordre, un long calvaire commence. Pas de quartier, les nazis font le ménage. Les communistes, les syndicalistes et les opposants allemands au nouveau régime sont les premiers visés. Dans un premier temps, certains d’entre eux seront assassinés discrètement. D’autres seront enfermés dans des camps de concentration qui seront construits au sein même de l’Allemagne. Les camps de la mort ne concernaient pas que
les juifs, même s’ils en ont été les premières et les plus nombreuses victimes. Prisonniers politiques, juifs, Tziganes, homosexuels, curés militants …. Tous ceux qui pouvaient bousculer l’ordre nazi couraient le risque de se retrouver tôt ou tard dans un camp.

Des gens, des camps

Il faudrait des milliers de pages de ce journal pour rendre hommage aux six millions de victimes de ces camps. Une liste interminable de noms. Des noms de camps et des chiffres ? Voici d’abord ceux des premiers camps, en Allemagne :
Dachau (32 000 morts), Flossenburg, (73 000 morts), Buchenwald (56 000), Mittelbau-Dora (20 000), Bergen-Belsen (53 000), Neuengamme (56 000), Ravensbrück(90 000), Sachsenhausen (100 000), Gross-Rosen (40 000).

Après le début de la guerre, d’autres camps ont été créés dans les territoires occupés, à commencer par l’Autriche, Mauthan (110 000).

En 1940, les Nazis prennent la Tchécoslovaquie et la Pologne. Ils continuent à y établir ces camps de l’horreur: Chelmno (152 000), Theresiestadt (33 000), Treblinka (700 000), Belzec (600 000), Sobidor (250 000), Bergen-Belsen (53 000), Majdanek (200000), Plazsow (80 000).
Il faut encore ajouter à cette longue liste d’autres camps comme celui de Breendonk en Belgique (600 morts) créé dès 1940, Struthof en France occupée (6 000), et certains camps comme Hertogenbosch en Hollande et Kauen en Lituanie pour lesquelles on ne connaît pas le nombre de victimes.

Insupportable réalité

Une telle énumération est pénible et même insupportable. C’est pourtant la réalité historique. Voilà le résultat de « La solution finale » de celui qui voulait être le maître du monde. Voilà le résultat d’une idéologie simpliste qui a fait son chemin. 75 ans plus tard, on n’arrive toujours à comprendre pourquoi et comment une telle catastrophe a pu arriver. C’est que le peuple juif a payé le prix fort de la folie d’un homme, de ses sbires et de tous ceux qui l’ont suivi bon gré mal gré. Et comment cette œuvre de mort a -t-elle pu se passer, dans l’indifférence ou presque.

Il a pourtant fallu transporter ces prisonniers, construire des camps, trouver un strict minimum de
« nourriture » pour les prisonniers qui avaient encore la chance de « travailler » pour le 3ème Reich.
Du chef de gare à l’employé de la boulangerie du coin en passant par le bonhomme qui n’habite pas très loin, personne ne savait ou ne voulait savoir. Trop dangereux. Chacun joue son rôle sans oser poser de questions. Drôle de système, si bien décrit dans l’œuvre de Claude Lanzmann, « Shoah », dix heures de film témoignage, presque dix ans de travail !

Une dimension politique

Il est important de ne pas oublier toute la dimension politique de la barbarie des nazis. Nous sommes tous concernés encore aujourd’hui. L’histoire des camps doit nous servir de leçon. Hitler, et ceux qui reprennent aujourd’hui à leur compte ce type d’idéologie n’en veulent pas seulement aux juifs, aux Arabes ou à qui sais-je encore. Ils veulent purement et simplement détruire, détruire la liberté de
pensée, la démocratie et tous ceux qui ont le courage de se dresser devant eux et leur dictature.
Toutes ces commémorations me rappellent le film de Jean-pierre Melville, « L’armée des ombres ». Lino Ventura y tient le rôle principal, celui d’un résistant appelé Gerber. A son arrivée dans le camp de concentration, Gerber s’interroge: « Je me demandais ce que je faisais là et surtout pourquoi j’étais là, il y avait autour de moi de tout, des juifs, des juifs allemands, des Allemands anti-nazis, des républicains espagnols, des communistes et des socialistes de tous pays, des détenus de droits communs, des trafiquants de toutes sortes, des Yougoslaves, des Arméniens… Le monde entier se retrouvait ici ! »
Les derniers témoins directs de cette histoire ne seront bientôt plus là. Mais qui peut prétendre que cette même histoire ne risque pas de se répéter encore ?

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