An Cuimsionn an taontas Eorpach (AE) grûpa de thiortha Eorpacha daonlathacha atà ag obair as lamha a chéile i dtreo na siocha na agus rathùnais. Non, mon clavier n’est pas soudainement passé d’ « azerty » en « qwerty ». Ce que vous venez de lire veut dire : « l’Union européenne (UE) est une famille de pays démocratiques européens décidés à œuvrer ensemble à la paix et à la prospérité ». C’est de l’Irlandais ou plutôt du « gaélique ».
Et si vous voulez, je peux vous le faire en letton, lituanien, slovène ou encore en estonien.
S’il veut être capable de discuter le bout de gras avec ses collègues maltais ou autre finnois entre deux conseils informels, le député européen n’a qu’à se mettre aux 2’4langues officielles reconnues par l’Union européenne.
Je suis sûr qu’une bonne tape dans le dos du premier ministre irlandais avec un claquant « Comment vas-tu, vieux sterput ? » en « gaeilge », euh pardon en « gaélique », ça vous décoince une ambiance de Sommet.
Bien sûr, il y aura toujours bien un pisse-vinaigre pour trouver que votre accent gaélique laisse à désirer mais bon…
Et on ne vous dit pas comment ce sera quand les Basques auront leur indépendance, quand la NVASigle de la Nieuw-Vlaamse Alliantie. On prend la première lettre de chaque mot. En français: Nouvelle Alliance flamande. aura eu raison de la Belgique ou quand les Chtis feront sécession. Y’a des interprètes qui ne vont pas rigoler à Bruxelles. Comme dirait l’autre, ils ne l’auront Babel ….
Cela étant dit, l’Union européenne a beau permettre à ses Etats membres l’usage de 24 langues, j’ai pas l’impression que l’institution se fait mieux comprendre pour le coup.
Tenez, si je demande à mon voisin ce qu’est le Traité de Lisbonne, je suis sûr qu’il va me répondre qu’il n’en sait que dalle mais qu’il veut bien le salaire d’un fonctionnaire européen. Car s’il y a bien quelque chose que tout le monde sait dès le premier biberon c’est que les eurocrates gagnent de l’or en barre. Je crois que j’ai appris ça avant le Benelux et la CECA.
Bien que peu vénal, je me suis d’ailleurs surpris à passer un examen à la Commission Européenne pour devenir attaché à la Direction générale des Affaires maritimes et de la Pêche, excusez du peu. J’ai raté : sortis des « crevettes/Rodenbach » d’Ostende et de la truite au bleu de l’étang de Virelles, mes connaissances en la matière étaient, il est vrai, assez fragmentaires.
Tout ça pour en revenir à l’Europe cette grande méconnue alors qu’elle fait partie intégrante de notre quotidien, sinon de notre intimité. Qui n’a jamais vu sur l’étiquette de son slip une référence à des normes européennes ?
Non, franchement, il serait temps de nous y mettre si on veut mériter le titre de citoyen européen.