Le 8 décembre 2018, le parti nationaliste flamand, la NVASigle de la Nieuw-Vlaamse Alliantie. On prend la première lettre de chaque mot. En français: Nouvelle Alliance flamande., quitte le gouvernement fédéral belge dirigé par Charles Michel. Ses ministres démissionnent à cause du Pacte sur les migrations.
Depuis cette date, la Belgique est sans gouvernement fédéral de plein exercice. Le gouvernement Charles Michel II (le gouvernement Michel I moins la NVA) n’a plus la majorité à la Chambre et il est en affaires courantes. Cela veut dire qu’il peut prendre les décisions quotidiennes mais pas des décisions qui peuvent avoir des conséquences pour l’avenir.
Des élections
Le 26 mai 2019, les Belges votent pour élire leurs députés régionaux et fédéraux. Résultat de cette élection. Les partis traditionnels sont en baisse. Le pays est de plus en plus divisé. La Flandre vote de plus en plus à droite et la Wallonie de plus en plus à gauche. En Flandre, au Nord du pays, le grand vainqueur est le Vlaams Belang"Intérêt flamand" en français, nouveau nom du Vlaams Blok, parti d'extrême droite flamand, le parti d’extrême-droite, qui séduit une partie des électeurs de la NVA. En Wallonie et à Bruxelles, on a surtout voté pour des partis de gauche, même si le MRMouvement Réformateur est le deuxième parti en Wallonie et le troisième à Bruxelles. Le premier parti est le parti socialiste, PSParti socialiste. Le PTBParti du Travail de Belgique, parti du travail de Belgique et Ecoloen Belgique, le parti des écologistes francophones y font aussi de très bons résultats. Pas facile dès lors de faire une coalitionalliance temporaire entre plusieurs personnes, groupes ou partis pour faire quelque chose ensemble pour un gouvernement fédéral.
Malgré les missions de plusieurs informateurs et préformateurs, de rencontres entre le Roi et les présidents de partis, la situation reste bloquée. Les partis ne parviennent pas à trouver un accord pour former un nouveau gouvernement.
Le fédéral, dans le rétro
Pendant tout ce temps, c’est le gouvernement sortant, le gouvernement Michel II qui continue à prendre les décisions quotidiennes pour le pays. Enfin, pas tout à fait. Car le 27 octobre, Charles Michel, Premier ministre sortant, devient Président du Conseil européen. C’est une autre personnalité du MR, presque inconnue à l’époque : Sophie Wilmès qui devient Première Ministre du gouvernement fédéral à sa place. C’est le gouvernement Wilmès I. Ce gouvernement reste en affaires courantes.
Et… le coronavirus est arrivé
Et puis, le coronavirus est arrivé en Belgique. Et avec lui, une situation d’urgence à gérer. Une situation dans laquelle il faut prendre des décisions rapides. Une situation qui demande des pouvoirs spéciaux. Un gouvernement en affaires courantes ne peut pas demander les pouvoirs spéciaux pour gérer une crise. Seul un gouvernement de plein exercice peut les demander.
La dernière fois, c’était en 2009. Le gouvernement Van Rompuy avait demandé les pouvoirs spéciaux pour lutter plus efficacement et plus rapidement contre l’épidémie de grippe A/H1N1.
La confiance puis les pouvoirs spéciaux
Pour demander les pouvoirs spéciaux, il fallait que le gouvernement Wilmès I, en affaires courantes devienne un gouvernement de plein exercice. Le gouvernement de Sophie Wilmès, minoritaire au Parlement, a demandé et obtenu la confiance de neuf partis d’opposition (tous les partis sauf la NVA) pour gérer la crise du coronavirus.
Et le 17 mars 2020, un gouvernement de plein exercice, le gouvernement Wilmès II a prêté serment devant le roi Philippe. Pour répondre à la crise, le gouvernement Wilmès II a demandé les pouvoirs spéciaux. Ils ont été adoptés à la Chambre ce 26 mars. Le Sénat devrait suivre. La mission de ce gouvernement sera centrée sur le COVID-19 et limitée dans le temps : trois mois, puis éventuellement trois mois de plus.
Une réponse
Un gouvernement fédéral contre le coronavirus
Attention aux pouvoirs spéciaux. Il ne faudrait pas que cela dure trop longtemps. La crise du coronavirus ne doit pas nous amener à renoncer à toutes nos libertés individuelles. Sous prétexte de sécurité, on ne doit pas accepter n’importe quoi. Dans toutes les dictatures, on fait souvent passer des atteintes à la liberté sous prétexte de sécurité.