vendredi 29 mars 2024

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Au Qatar, pas de mise au vert

Au Qatar, le football est populaire, mais le Qatar est un tout petit pays en plein désert. Est-ce alors bien raisonnable de faire une Coupe du monde au Qatar alors qu’il y a le problème du changement climatique ? « Oui » ont dit les membres de la Fédération internationale de football et les dirigeants du Qatar. « Non » disent les défenseurs de l’environnement.

Pour beaucoup de gens, la Coupe du monde au Qatar est un scandale. Les droits humains ne sont pas respectés, le droit du travail non plus. Mais ce qui a surtout et d’abord fait réagir, c’est qu’une Coupe du monde en plein désert est un scandale pour l’environnement. On sait qu’il y a de graves changements du climat et on organise une Coupe du monde en plein désert.

La climatisation

En novembre, la température varie entre 19 degrés et 29 degrés au Qatar. Pour rafraîchir les joueurs et les spectateurs, des appareils de climatisation énormes ont été installés dans les nouveaux stades. Et la climatisation, ça pollue, ça rejette du CO2 qui provoque le réchauffement du climat… Et on a échappé à une Coupe du monde en été. En été, il fait 50 degrés au Qatar ! Si la climatisation de stades de football à ciel ouvert montre bien qu’il y a quelque chose d’absurde dans cette Coupe du monde, la climatisation n’est pas la principale source de pollution.

Un avion toutes les 10 minutes

Le Qatar est un petit pays, il ne peut pas loger tous les supporters des équipes de football. Il y a plus de 1 million de spectateurs. Beaucoup d’entre eux sont logés dans des pays voisins. Il y a environ 160 vols chaque jour pour amener les supporters au Qatar puis pour qu’ils regagnent leur hôtel du pays voisin. Le magazine de l’environnement Reporterre donne le détail : 60 vols par jour depuis Dubaï, 48 depuis Oman, 40 depuis l’Arabie saoudite et 20 depuis le Koweït. Et en France, Air France propose de 3 à 6 vols par semaine entre Paris et Doha. Tous ces vols rejettent énormément de CO2.

Des stades inutiles ?

Le Qatar est un pays minuscule avec seulement 300 000 habitants. Il n’y avait qu’un grand stade. On en a construit 7 autres gigantesques pour la Coupe du monde. Les dirigeants du Qatar disent que certains stades seront réutilisés ou démontés et recyclés. Malgré tout, certains stades deviendront inutiles. Et il y a aussi tous les bâtiments construits pour accueillir joueurs et spectateurs. Tout cela a beaucoup pollué.

La pelouse

Dans un stade, il faut évidemment une pelouse et le Qatar est un désert. Il a fallu faire venir des centaines de tonnes de semences de gazon des Etats-Unis en avions…climatisés. Puis, il faut évidemment arroser la pelouse. Dans chaque stade, il faut 10 000 litres d’eau dessalée par jour en hiver et 50 000 litres en été.

Les panneaux solaires ne suffisent pas

Selon des experts, la Coupe du monde va rejeter plus de 6 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. 40 % de cette pollution vient des transports et 27 % de la construction des stades. Les dirigeants du Qatar se défendent et disent qu’ils font des efforts pour compenser cette pollution. On a installé des milliers de panneaux solaires, on a créé des quartiers plus respectueux de l’environnement avec des trams électriques. Mais c’est loin d’être suffisant.

Tonnes de gaz carbonique

Même sans la Coupe du monde, les Qataris rejettent énormément de CO2 : 32,5 tonnes par an. C’est 7 fois plus que les Français par exemple. Cette Coupe du monde ne va pas améliorer les choses. Pourtant, on sait qu’il faudrait limiter le rejet de CO2 à 2 tonnes par an et par habitant de la planète pour que le climat ne se réchauffe pas plus que de 2 degrés. C’est le maximum pour que notre planète reste vivable.

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