« Pour préserver l’état du monde tel qu’il vous convenait, vous vous êtes voilés la face en jurant que la situation n’était pas si grave et que, contre l’avis de ceux que vous appeliez des alarmistes irresponsables, il fallait avoir confiance en l’avenir. Puis devant l’évidence des dangers, vous vous êtes agités et vous avez feint de prendre des décisions jamais appliquées pour ne pas léser les intérêts des uns ou des autres. Vous avez calmé les foules inquiètes, d’abord à coups de grand-messes et de proclamations, puis vous avez fini par les faire taire à grands coups de trique.(…) Maintenant, la terre est ravagée, on y crève de toutes parts, et nombre de ceux qui survivent ne savent plus s’ils sont encore des hommes.» C’est un des terribles constats de Fin de Terre, une pièce de Georges de Cagliari. A l’extérieur, on devine une atmosphère d’apocalypse. La pièce est d’abord un huis clos entre 2 femmes : Madame, une femme d’un certain âge, climatologue, qui savait ce qui allait arriver et Annia, une jeune femme meurtrie, violée. L’auberge est un refuge, un lieu sûr mais ce qui va se nouer entre les personnages est comme un écho des ouragans qui se déchaînent au dehors. Fin de Terre est aussi une pièce sur le changement climatique, un changement d’ère.
Info
Fin de terre était au Festival «off» d’Avignon. La pièce vient d’être jouée à Paris. Elle devrait être en tournée dans les grandes capitales européennes. Le texte de la pièce est disponible aux Editions de La Musaraigne (http://www.lamusaraigne.com/).