La Belgique n’a pas encore de gouvernement fédéral. Pour l’instant, les libéraux francophones du MRMouvement Réformateur discutent avec trois partis flamands: les sociaux-chrétiens du Cd&V, les libéraux flamands de l’Open VLDOpen Vlaamse Liberalen en Democraten. En français : Libéraux et démocrates flamands "Ouvert". Pour le dire simplement, c'est la famille libérale, comme le MR côté francophone. et les nationalistes de la NVASigle de la Nieuw-Vlaamse Alliantie. On prend la première lettre de chaque mot. En français: Nouvelle Alliance flamande.. Si ces quatre partis se mettent d’accord, on aura un nouveau gouvernement fédéral. Mais pour faire quoi ? On ne sait pas encore exactement mais ce qui se prépare ne plaît pas du tout aux syndicats.
17 milliards d’euros
On sait que le gouvernement fédéral doit trouver 17 milliards d’euros pour 2018 au plus tard (peut-être même 2016). C’est l’argent nécessaire pour avoir un budget de l’Etat en équilibre. C’est l’Union européenne qui exige cet équilibre. Comment trouver l’argent ? Rien n’est encore vraiment décidé. Mais on sait que ce sera l’austéritéle fait de baisser les dépenses de l'Etat, les dépenses sociales, de limiter les salaires.
On parle de ne pas appliquer un index. On parle de diminuer encore et encore plus vite les allocations de chômage qui sont au dessus du minimum. On parle de limiter le budget pour les soins de santé. On parle de diminuer une série de services au public. On parle d’une augmentation de taxe comme la TVA. Par contre, on ne parle pas de demander beaucoup d’efforts aux patrons et aux riches. C’est ce qui fâche le plus les syndicats. Et c’est ce qui fâche aussi les membres des syndicats. On attendait entre 4 000 et 5 000 personnes au meetinggrande réunion pour discuter d'un sujet politique ou social de Bruxelles. Elles étaient 7 000 selon les chiffres officiels.
Défiler contre le recul social
Au meeting, les dirigeants syndicaux ont d’ailleurs annoncé que ce n’était qu’un début et qu’il y aurait d’autres actions. La secrétaire générale de la CSCConfédération des Syndicats Chrétiens. Sa couleur: le vert. a déclaré : « Nous sommes à la veille d’un recul social sans précédent ». Et elle a demandé un impôt sur la fortune. Anne Demelenne, ancienne secrétaire générale de la FGTBAbréviation de Fédération Générale des Travailleurs de Belgique. Sa couleur: le rouge., a déclaré que le gouvernement qui se prépare « veut la peau des travailleurs ». Elle s’est lâchée. « Enfin ! » diront certains et d’ajouter : « C’est parce qu’elle s’en va et que le PSParti socialiste n’est plus au gouvernement ». C’est vrai que beaucoup de militantspersonnes qui s'engagent et qui agissent pour défendre une idée, une cause. FGTB reprochaient à Anne Demelenne d’accepter trop de choses parce que les socialistes étaient au gouvernement. Rappelons qu’une partie de la direction de la FGTB est quand même proche de la famille politique socialiste et hésite parfois à trop critiquer le PS.
Un vrai rapport de force
Anne Demelenne vient de quitter son poste de secrétaire générale de la FGTB. Et pour beaucoup de militantspersonnes qui s'engagent et qui agissent pour défendre une idée, une cause. FGTB « c’est une bonne chose ». D’ailleurs, c’est ce que pense aussi des dirigeants de la FGTB. Juste avant le meeting, le secrétaire national des métallurgistes de la FGTB, Nico Cué déclarait à la radio : « Les idées d’Anne Demelenne, c’est terminé, on passe à autre chose. Etre toujours à la table de négociation avec les patrons ou le gouvernement pour ramasser seulement les miettes, ce n’est pas le rôle de notre syndicat. » Nico Cué a ajouté que les syndicats doivent être dans un vrai rapport de forces, dans la vraie mobilisation. Et pas dans des manifestations qui ressemblent à des processions. Voilà les partis politiques prévenus.