mercredi 24 avril 2024

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Le tour du monde en 68

En 1968, le monde est en ébullition… Une partie de la population descend dans la rue : des étudiants mais aussi des travailleurs. D’un pays à l’autre, les revendications sont un peu différentes. Mais c’est l’autorité en place qui est visée : les gouvernements, les universités, les entreprises… Partout dans le monde, la jeunesse se soulève pour que la société et la politique changent. Ce qu’elle veut : la paix et la liberté. En effet, la jeunesse manifeste contre la guerre, surtout la guerre que les États-Unis mènent au Vietnam. Et elle manifeste aussi contre les interdits, petits ou grands, imposés par le pouvoir.

Europe de l’Ouest…

En mars 1968, en France, la contestation des étudiants en est à ses débuts (lien vers article sur historique Mai 68). Au même moment, en Italie, les étudiants se révoltent aussi. Ils réclament une réforme de l’enseignement. Ils occupent l’université de Rome et des affrontements éclatent avec la police. Les ouvriers rejoignent les étudiants dans leur mouvement. Ensemble, ils demandent plus d’emplois et de meilleures conditions de travail. Des grèves vont se succéder pendant plusieurs mois.
En Allemagne, les étudiants manifestent contre la guerre du Vietnam et pour plus de libertés individuelles. Ils veulent casser les liens avec une société trop traditionnelle. Le leadeur de cette contestation, Rudi Dutschke, est victime d’un attentat. On lui tire dessus : il survit avec de graves séquelles. Il en mourra 11 ans plus tard. Cet attentat provoque des émeutes partout dans le pays.

Europe de l’Est

Dans les pays de l’est de l’Europe, la colère monte, mais pour des raisons différentes. A l’époque, ces pays sont sous l’autorité de l’Union soviétique et de son unique parti, le parti communiste. Les populations veulent plus de démocratie.
Début 1968, un nouveau dirigeant est élu à la tête du parti communiste de Tchécoslovaquie : Alexander Dubček. Il essaie de mettre en place un « socialisme à visage humain ». Il veut donner plus de libertés au peuple. Il supprime la censure, la parole est libérée… C’est le début de ce que l’on a appelé le « Printemps de Prague ». Mais en août 1968, les chars de l’armée soviétique entrent dans le pays. La « fête » est finie, tout doit rentrer dans l’ordre. Quelques mois plus tard, un étudiant tchèque, Jan Palach, s’immole par le feu sur une place publique. Par ce geste, il veut montrer son désespoir et celui de son pays.
En Pologne et en Yougoslavie aussi, des étudiants se soulèvent contre les interdictions du pouvoir communiste et réclament plus de libertés individuelles. Ces mouvements sont sévèrement réprimés par les gouvernements en place.

États-Unis, contre la guerre et le racisme

Aux États-Unis, comme ailleurs, les terribles images de la guerre du Vietnam s’installent dans les foyers, sur les écrans de télévision. La guerre au Vietnam dure depuis plus de 10 ans, mais en 1968, il y a beaucoup de troupes américaines dans ce pays. Aux États-Unis, le mouvement pour la paix prend de plus en plus d’ampleur, dans les milieux étudiants et ailleurs.
Des manifestations s’organisent, contre la guerre et contre le racisme (lire notre dossier en Noir et Blanc). Des émeutes raciales éclatent partout dans le pays suite à l’assassinat de Martin Luther King , en avril 1968. Quelques mois plus tard, aux Jeux olympiques de Mexico, Tommie Smith et John Carlos, deux athlètes noirs américains, montent sur le podium. Ils lèvent leur poing ganté de noir et baissent la tête, pour montrer leur soutien à la communauté noire. Ces images vont faire le tour du monde.

Amérique du Sud, à feu et à sang

Alors que le Mexique prépare Les Jeux olympiques de Mexico, dans les rues, les étudiants manifestent pour plus de démocratie. Les autorités mexicaines sont bien décidées à ramener l’ordre avant les Jeux olympiques. La police et l’armée tirent sur la foule rassemblée sur une place à Mexico. Bilan : plus de 200 morts et des milliers d’arrestations.
Au Brésil, en Bolivie et dans d’autres régions d’Amérique du Sud, les étudiants s’opposent aux dictatures militaires et aux violences policières. Mais bien souvent, les gouvernements en place reprennent le dessus et renforcent encore leur répression.

Au Japon, non à la guerre

Au Japon, les étudiants contestent l’augmentation des frais d’inscription à l’université. Ils protestent aussi contre l’impérialisme américain et le rôle du Japon dans la guerre du Vietnam. Ils occupent des universités et, en octobre 1968, ils s’installent pendant 3 jours dans des postes de police, au Parlement et à l’ambassade des États-Unis. Début 1969, la répression policière met fin aux occupations des universités.
Du Sénégal à l’Irlande, de l’Espagne au Canada, d’autres mouvements de contestation jalonnent encore cette année 68. Certains s’illustreront par des victoires, d’autres par des défaites. Tous participent au bouillonnement social et politique de l’époque.

Liens utiles
Superbe « web document » de Radio France Internationale (photos, textes, vidéos)

Belle vidéo du journal Le Monde sur les révoltes étudiantes de 1968

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