La Paix, les femmes! est un livre écrit en 1987 par la féministe Danielle Le Bricquir. C’est une artiste, écrivaine et militante de la cause des femmes. Elle a fondé, avec d’autres, le Mouvement de résistance internationale des femmes à la guerre. Car le féminisme, dit-elle avec d’autres femmes, c’est la paix. Doit-on leur donner raison ?
Ces derniers temps, on entend souvent dire qu’il faudrait que l’Europe montre plus sa force militaire et dépense plus d’argent pour des armes. Les appels à la guerre sont le contraire du féminisme. Dans l’histoire, le féminisme est du côté de la paix. Dans les années 1970 et 1980, on parlait aussi de guerre. C’était la course aux armements entre les grandes puissances militaires. En 1981, Daniel Le Bricquir défendait dans le journal Le Monde avec des mouvements féministes et pacifistes une idée: « Inciter les femmes à ne pas s’en tenir aux luttes sur l’avortement, le viol, les femmes battues…, mais aussi à sortir de leur isolement pour réfléchir aux moyens d’éviter une troisième guerre mondiale, dont on se demande parfois si l’on ne passe pas plus de temps à nous y préparer qu’à l’éviter, et à agir. » En 2025, cette phrase est plus que jamais d’actualité. En 2025 comme hier, la guerre est un désastre, un grand malheur. Et plus que jamais, des femmes disent : « Le féminisme, c’est la paix ! »
Violences
La guerre est un désastre. C’est une tragédie pour tout le monde. Ça l’est plus encore pour les femmes et les enfants. Ce sont les êtres les plus fragiles ou les plus fragilisés, ceux qui savent le moins se défendre. Pour montrer l’horreur d’une guerre, on parle souvent de la situation des femmes et des enfants. Dans la guerre à Gaza, par exemple, on parle de plus de 43 000 morts parmi ces morts, presque 70% sont des femmes et des enfants selon l’ONUOrganisation des Nations unies, presque tous les Etats du monde sont à l'ONU. L'ONU a été créée pour défendre le droit international, la justice, la sécurité et la paix.. Les femmes avec les enfants se déplacent lentement et ne savent pas facilement éviter les bombardements. Si les femmes sont plus fragiles en temps de guerre, ce n’est pas parce qu’elles sont plus faibles, au contraire. Ce sont les femmes qui s’occupent le plus souvent de la maison, de la nourriture, de la santé et de l’éducation, de la famille, des enfants. Comment faire quand il y a la famine, quand les hôpitaux et les écoles sont détruits?
Viols
Les femmes sont aussi plus fragiles en temps de guerre car elles sont victimes de violences directes comme le viol. Dans certaines guerres, on dit même que le viol est utilisé comme une véritable arme par les soldats. Violées, les femmes sont traumatisées. Elles souffrent physiquement et mentalement. Le viol terrorise toutes les femmes. Les femmes et les familles fuient pour éviter les viols. L’arme du viol désorganise les sociétés.
Donner la vie
Du fait de la maternité, les femmes ont tendance à défendre, plus que les hommes, la paix. En 1916, la pédagogue suédoise Ellen Key écrivait déjà : « Est-il des femmes qui élèvent leurs enfants pour les envoyer à la guerre ? Cela me semble dur à croire. » En 1984, 2 féministes Danielle Le Bricquir et Odette Thibault disaient à peu près la même chose dans le livre Féminisme et pacifisme : « Nous doutons que des êtres qui donnent la vie puissent décider volontairement de donner la mort. »
Epouses et mères
Les femmes sont donc plus pour la paix que les hommes parce qu’elles sont épouses et parce qu’elles sont mères. Les femmes sont donc plus pour la paix que les hommes parce qu’elles s’occupent de la maison et qu’elles enfantent. Mais attention, le pacifisme des femmes est à chercher ailleurs que dans le rôle soit disant naturel de la femme, celle de compagne et de mère. Il y a d’autres raisons pour lesquelles beaucoup de femmes affirment : « Le féminisme, c’est la paix ! »
Guerre au patriarcatForme d'organisation de la société où les hommes ont le pouvoir sur les femmes dans tous les domaines.
Dans nos sociétés patriarcales ou fondées sur le patriarcat, les femmes sont victimes de toutes sortes de violences parce qu’elles sont femmes. Les femmes sont victimes de violences physiques et psychologiques. Elles sont victimes d’inégalités et d’injustices. Elles savent mieux que les hommes, dominants dans nos sociétés, ce qu’est la souffrance et la violence. Elles portent donc plus d’attention, plus d’intérêt aux violences faites aux autres.
L’universel
Les féministes ont lutté et luttent pour le droit des femmes à disposer de leur corps, leur droit au travail, leurs droits politiques. Leur combat est le combat de l’égalité pour toutes et tous. Elles ont lutté et elles luttent aussi pour le droit à la paix. Il y a plus de 100 ans, la féministe Clara Zetkin créait avec d’autres la journée internationale pour les droits des femmes. Elle était contre la guerre de 1914-1918. Clara Zetkin était révolutionnaire et pacifiste. Elle l’exprimait bien par cette phrase : « Je veux me battre partout où il y a de la vie. »
Lire aussi notre article Le 8 mars, plus de 100 ans déjà