vendredi 29 mars 2024

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La longue marche de l’école

Dès le début de la Belgique, des dirigeants politiques et économiques défendaient l’idée que les enfants du peuple avaient besoin d’éducation. Mais le but n’était pas de leur donner simplement des connaissances. Il fallait avant tout leur apprendre à obéir et à respecter l’ordre social et économique. En Belgique, la religion catholique jouait d’ailleurs un rôle très important dans l’éducation. Peu à peu, le mouvement ouvrier s’organise. Il lutte contre les injustices sociales et réclame plus de droits pour le peuple. Et dans la 2e moitié du 19e siècle, des socialistes, certains libéraux et des chrétiens progressistes voient l’école comme un moyen pour le peuple d’améliorer sa condition et de devenir citoyen.

Primaires pour tous

En 1914, le Parlement belge vote la loi sur l’instruction obligatoire etgratuite jusqu’à 14 ans. L’enseignement secondaire n’est pas obligatoire. Beaucoup d’enfants d’employés, de commerçants et d’artisans font le secondaire inférieur : l’école moyenne. Les enfants de la bourgeoisie vont dans le secondaire supérieur : les humanités. L’école prépare ainsi les enfants à faire le même métier ou presque que celui de leur papa ou de leur maman. Et surtout de leur papa. Le rôle de la femme de l’époque, c’est d’être une bonne mère au foyer. Dès 1886, l’Etat belge recommande d’ouvrir des écoles ménagères pour les filles. Une femme qui tient bien son intérieur et ses enfants aidera son mari à être un bon ouvrier ou un bon employé bien rentable. Après la guerre 1914-1918, l’état aide financièrement les enfants du peuple « doués » à continuer dans l’enseignement secondaire. Les enfants du peuple qui le « méritent » peuvent donc dépasser l’école primaire. Ils peuvent ainsi espérer sortir de leur classe. Mais la plupart des enfants d’ouvriers restent ouvriers.

L’école pour tous…

Après la guerre 1940-1945, l’enseignement s’ouvre à tous les enfants. L’économie se développe, les emplois aussi. Le système économique a besoin de main-d’œuvre et de main-d’œuvre qualifiée. Comme dans d’autres secteurs de la société, l’Etat joue un rôle important dans l’organisation de l’école. « Faire ses primaires » ne suffit plus. On ouvre à tous l’enseignement secondaire. En 1956, seulement 41% des jeunes de 16-17 ans étaient encore à l’école. En 1976, ils sont deux fois plus. C’est la période où l’école se démocratise. Dans les années 50, l’enseignement général, le technique et le professionnel sont découpés en 2 cycles : 3 années inférieures et 3 années supérieures. Le primaire n’est plus qu’une étape vers le cycle inférieur du secondaire.

…Mais pas la même

L’école se démocratise. Pourtant, l’école n’est pas égalitaire. Car sous l’apparente unité du secondaire, il y a toujours une sélection. Si tous les enfants peuvent entrer dans le secondaire, ils ne suivent pas tous la même filière. Le général est considéré comme la filière « forte ». Puis, c’est le technique et enfin le professionnel. Les enfants des classes populaires vont souvent dans le technique et le professionnel. Et un élève qui ne peut pas suivre en général est orienté vers le technique. Un élève qui doit doubler une année de technique peut passer en année supérieure dans le professionnel. Car même s’il y a moins de sélection selon l’origine sociale des élèves, il y a une sélection par l’échec. Pour favoriser l’égalité des chances des élèves, on a donc rénové l’enseignement. On a créé les 2 premières années communes à toutes les filières dans le secondaire. On a offert plus de choix de cours aux élèves. Mais il y avait toujours la sélection par l’échec. La crise économique des années 1970 et les mesures d’économie faites par l’Etat dans les années 1980, ont limité les choix de l’enseignement rénové.

Aujourd’hui, on demande à l’école que la plupart des élèves sortent de leur parcours scolaire avec une série de compétences. Des compétences en termes de savoir, savoir-faire et savoir-être qui répondent aux objectifs de l’élève et aux objectifs d’une école pour tous. Une école démocratisée mais où il y a encore, notamment à cause de l’échec, une sélection sociale.

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