vendredi 26 avril 2024

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Femmes entre libérations et traditions

Caramel sort dans les salles. Réalisé par une jeune libanaise, le film met en scène la vie de 5 femmes partagées entre émancipation et poids des traditions sociales ou religieuses. Un film drôle et émouvant. Le film a eu un grand succès au dernier festival de Cannes. Il sera peut-être retenu, à Hollywood l’an prochain, pour l’Oscar du meilleur film étranger.

Le film Caramel se passe dans un salon de beauté de Beyrouth, capitale du Liban.

Dès le générique, les premières images, le caramel doré qui coule sur le marbre pour refroidir, envahit l’écran. Ce caramel encore liquide que l’on imagine d’une douceur infinie. On voit cette douceur du caramel dans les doigts sensuels de l’esthéticienne qui va le faire rouler, encore chaud, sur les jambes des clientes pour les épiler. Le film est à l’image de ce caramel dépilatoire: doux mais aussi douloureux.

La réalisatrice, Nadine Labaki résume ainsi son film : «C’est l’histoire de cinq femmes libanaises, cinq amies d’âges différents, qui travaillent et se croisent dans un institut de beauté à Beyrouth. Dans cet univers typiquement féminin, ces femmes – qui souffrent de l’hypocrisie d’un système traditionnel oriental face au modernisme occidental – s’entraident dans les problèmes qu’elles rencontrent avec les hommes, l’amour, le mariage, le sexe…».  La patronne, Jayale, est chrétienne. Elle vit mal une histoire d’amour avec un homme marié qui ne veut pas quitter sa femme. Une autre employée, Nisrine, est musulmane. Elle va se marier avec un jeune musulman qu’elle aime. Mais elle est très inquiète: elle n’est plus vierge. Comment se marier en respectant la tradition religieuse?

Une autre employée, Rima, n’arrive pas à vivre et à exprimer son homosexualité. Une cliente habituelle, Jamale, est actrice, divorcée et vit mal sa cinquantaine. Elle fait des castings et voudrait être encore une jeune première. Une voisine, Rose est couturière. Elle renonce à une histoire d’amour pour s’occuper de sa sœur aînée qui a des problèmes mentaux. 

On sent souvent le poids des traditions sur la vie de ces femmes. Nisrine, par exemple. Avant d’aller dîner chez ses futurs beaux-parents musulmans, elle range ses longs cheveux frisés en un chignon strict, boutonne le col et les manches de son chemisier tout en faisant claquer un chewing-gum dans sa bouche. Beaucoup de scènes du film sont à cette image : drôles, émouvantes et troublantes.

Caramel

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