Photo:Nicolas Simon |
Vent de force quatre soufflant ouest, sud-Ouest, avec
quelques rafales pouvant aller jusqu’à 50 Km/h. Voilà une météo presque idéale
pour qu’une éolienne bien campée dans le paysage puisse bien
fonctionner.
Les Belges n’ont pas encore vraiment l’habitude de voir ces oiseaux géants
qui tournent lentement dans le ciel. Pourtant, de plus en plus de parcs à éoliennes
sont créés dans le pays. Une centaine d’éoliennes sont
en activité en Belgique. Elles produisent 200 mégawatts de puissance électrique.
Une vieille idée moderne
Exploiter l’énergie du vent est une très ancienne idée.
Les Perses utilisaient déjà ce procédé. Et vers
le XIIe siècle, on utilise des moulins à vent. Ces moulins serviront à remplacer
les animaux pour les travaux lourds: moudre le grain ou pomper l’eau dans le
sous-sol. Les mécanismes sont améliorés au fil du temps
pour arriver aujourd’hui à ces hélices géantes qui permettent
de produire de l’électricité.
Technique de pointe
Les éoliennes utilisent beaucoup de technologies de l’aviation. Notamment
pour le profil des pales ou hélices. Montées sur un axe horizontal,
elles tournent à 45 ou même 60 mètres de hauteur. Pourtant
l’ensemble a une allure élancée et légère. Derrière
l’immense hélice, on trouve la nacelle qui est une véritable
salle des machines équipées de génératrices, de
boîtes de vitesse, de freins à disques sophistiqués et
de systèmes automatiques pour réguler l’ensemble. Les éoliennes
les plus performantes peuvent produire 1500 KW ou même 2000 KW pour des
engins installés en mer comme en Hollande. La production d’une éolienne
dépend de la grandeur et de la masse de l’ensemble. En effet, pour hisser à plus
de 50 mètres du sol une tour en acier de 50 tonnes, une nacelle et un
rotor, il faut des grues énormes. Et la technique d’entreprises très
spécialisées. Les Danois et les Allemands sont très forts
dans ce domaine. Ils utilisent depuis longtemps ce type d’énergie. En
Allemagne 40% de la production électrique vient du vent.
Et l’environnement?
Les éoliennes alimentent des débats On se pose la question de
savoir si elles respectent l’environnement et si elles sont rentables. Les
uns disent qu’elles gâchent le paysage. Les autres, qu’elles font trop
de bruit. Enfin, certains disent qu’elles coûtent trop cher par rapport à la
masse d’électricité qu’elles produisent. Tout est relatif. Ces
champs d’hélices ne sont pas plus laids qu’une file d’immenses pylônes électriques
ou que le béton gris d’une centrale nucléaire. Pour le bruit,
les normes sont strictes. Les éoliennes sont toujours construites loin
des habitations. De plus, au pied d’une éolienne moderne, l’on n’entend
rien d’autre que le souffle du vent dans les pales et ce n’est pas vraiment
désagréable. On débat beaucoup autour de l’aspect financier.
Le prix de revient du KW change en fonction de son origine (fossile, nucléaire,
renouvelable) et du mode de calcul. Ainsi, tient-on compte du traitement des
déchets du nucléaire dans le prix de revient de l’électricité ?
Dans ce cas, "Il n’y a pas d’hélices, hélas, c’est là qu’est
l’os !", alors, à choisir…
Nicolas Simon