dimanche 19 mai 2024

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120 bougies et autant de combats


et autant de combats

Les 5 et 6 avril 1885, un Congrès était organisé au café du
Cygne sur la Grand Place de Bruxelles. 59 associations y étaient représentées
par 12 délégués. L’objet de ce Congrès: réunir
en un seul parti toutes les organisations ouvrières du pays. Le POB, Parti
ouvrier belge, ancêtre du parti socialiste était sur les rails.


Steve Stevaert, dirigeant du SP, Elio di Rupo, dirigeant du PS et François
Hollande, dirigeant du PS français – Photo: Belga

Lors de cette réunion, un comité a été chargé de
rédiger le programme et les statuts du nouveau parti. Le socialisme
naissant a recruté la plupart de ses chefs chez les libéraux
progressistes. L’organe du parti était le journal «Le Peuple».

Les 15 et 16 août 1885, à Anvers, on adoptait la charte du POB.
Les 119 délégués présents représentaient
68 organisations ouvrières. Le parti a son siège à Bruxelles.
Il s’occupe d’organiser, pour l’année 1886, une grande
démonstration en faveur de la révision constitutionnelle et du
suffrage universel.

La préoccupation centrale: la condition ouvrière

En 1886, la classe ouvrière est touchée par le chômage
et la misère. Des affrontements sanglants éclatent à Quaregnon
et à Bascoup. En 1889, les socialistes réunis au Congrès
international de Paris adoptent le 1er mai, date anniversaire des émeutes
de Chicago en 1886, comme fête internationale du Travail. En avril 1893,
le POB déclenche la première grève pour le suffrage
universel
. 250 000 travailleurs de tous les bassins industriels manifestent. Des heurts
violents entre manifestants et forces de l’ordre font plusieurs morts.
La Chambre abolit le système censitaire qu’elle remplace par le
vote plural. Les 25 et 26 mars 1894, le Xème Congrès annuel du
POB adopte la Charte de Quaregnon. C’est le document fondamental du mouvement
socialiste belge. Il dit notamment que le parti ouvrier se considère
comme le représentant, non seulement de la classe ouvrière mais
de tous les opprimés sans distinction de nationalité, de culte,
de sexe. Elle rappelle que les socialistes doivent être solidaires. L’émancipation
des travailleurs n’est pas une œuvre nationale mais internationale.

Les socialistes arrivent au gouvernement

En août 1914, le POB dénonce l’agresseur allemand. Le roi
Albert attribue à Vandervelde, le titre de ministre d’Etat. Il
accorde ainsi au mouvement socialiste une reconnaissance. En 1919, pour la
première fois chaque homme a une voix. Mais pas encore les femmes. Aux élections,
le POB obtient 70 députés contre 40 en 1914. 4 ministres POB
sont au gouvernement. C’est le début d’une vague de réformes.
Citons la loi Vandervelde contre l’alcoolisme, l’impôt progressif
sur les revenus, les pensions de vieillesse pour les travailleurs âgés
de 65 ans, la création d’un fonds national de crise qui répartit « les
ressources chômage » allouées par l’Etat aux caisses
des syndicats, la loi sur la liberté d’association, la journée
des 8 heures, la création de la société nationale des
habitations ouvrières.

Puis il y a eu la crise économique mondiale des années 1930.
L’arrivée au pouvoir des socialistes, en 1936, en France. Les
socialistes belges veulent, eux aussi, des réformes. Ainsi, en Belgique,
les salaires sont réadaptés avec un minimum de 32 francs par
jour. La semaine des 40 heures est instaurée dans les industries pénibles
et dangereuses. De plus, et c’est le résultat le plus spectaculaire
: tout travailleur obtient 6 jours de congés par an. En juin 40, le
POB est dissous. Une résistance se constitue qui souhaite donner une
nouvelle vie au parti.

Des acquis sociaux fondamentaux

Sous l’impulsion de socialistes, en décembre 1944, l’arrêté-loi
instaurant la sécurité sociale est voté. Les travailleurs,
les employeurs et l’Etat doivent obligatoirement y cotiser. L’Office
central de la sécurité sociale récolte les cotisations
et les redistribue entre les différents secteurs. En juin 1945, le POB
devient PSB, parti socialiste belge. En mars 1948, une loi accorde le droit
de vote aux femmes pour les législatives. Depuis 1920, les femmes pouvaient
voter aux communales.

Après les grèves des années 60 et 61 contre la loi unique,
une loi votée en août 1963 fixe le régime de d’assurance
obligatoire contre la maladie et l’invalidité.

En 1970, c’est la reconnaissance de 3 communautés culturelles
et la prévision de la création de 3 régions. En octobre
1978, le PSB se divise entre SP et PS.

En 1981, la loi contre toutes les discriminations dite loi Moureaux est votée.
Cette loi tend à réprimer les actes inspirés par le racisme
et la xénophobie.

De 1990 à 2003, les socialistes participent à une série
d’avancées éthiques : l’avortement est dépénalisé en
1990, la peine de mort est abolie en 1996, le droit de mourir dignement est
acquis en 2002. Chaque couple obtient le droit de s’unir en 2003. En
2004, le PS pèse de tout son poids pour accorder le droit de vote pour
tous. Enfin, en 2005, le PS obtient de priver les partis racistes de financement
public.

Joëlle Van Gasse

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