Réunis en fin de semaine dernière à Washington, capitale des Etats-Unis, les ministres de l’économie et des finances des pays les plus industrialisés et le Fonds monétaire international ont examiné la crise financière mondiale et la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation. Cette analyse n’est évidemment pas très réjouissante. A cause de la crise, la croissance économique ralentit, les prix augmentent et le pouvoir d’achat de beaucoup de gens diminue fortement. De plus, le problème de la faim s’aggrave dans beaucoup de pays du monde.
Photo: Belga
La crise financière mondiale de ces derniers mois inquiète les ministres des pays les plus industrialisés. La crise financière est partie, l’été dernier, des Etats-Unis. C’était la fameuse crise des « subprime », ces crédits hypothécaires à risque. En quelques mois, cette crise financière a eu des conséquences dans le monde entier. La semaine dernière, le Fonds monétaire international a évalué le coût de cette crise à 600 milliards d’euros.
Chose rare, même les grandes banques ont dû reconnaître leurs erreurs. Ainsi, l’Institut de la finance internationale, qui représente plus de 375 des plus grands établissements de crédit du monde, a reconnu que les banques avaient de mauvaises pratiques et n’avaient pas su gérer les risques financiers de certains investissements. Lors de leur réunion, les ministres de l’économie et des finances des 7 pays les plus industrialisés, ont même donné 100 jours aux banques pour qu’elles disent exactement combien elles avaient perdu à cause des crédits des « subprime ». Mais la crise financière n’est pas le seul sujet d’inquiétude. IL y a aussi la hausse de l’énergie et des produits alimentaires.
Emeutes de la faim
Toutes les populations sont touchées par la hausse des prix et particulièrement par la hausse des prix des denrées élémentaires. Chez nous, la perte de pouvoir d’achat frappe évidemment d’abord les plus pauvres. Dans d’autres pays du monde, la situation est plus dramatique encore. Il y a des manifestations, des grèves et même des émeutes dans certains pays. Dans beaucoup de pays d’Asie, les rizières sont surveillées pour éviter les vols. Au Mexique, en Egypte, au Burkina Faso, il y a eu de grandes manifestations.
A Haïti, une manifestation contre la vie chère a dégénéré. Il y a eu plusieurs morts et plusieurs centaines de blessés. Le Premier ministre a dû démissionner. La crise touche durement plusieurs millions de personnes. Et samedi 12 avril, le gouvernement haïtien a fait un plan d’urgence pour faire baisser le prix du riz d’environ 15%. Le riz est l’alimentation de base de beaucoup de Haïtiens. Ce riz est le plus souvent acheté à l’étranger et notamment aux Etats-Unis, pays voisin. Dans des pays comme Haïti, le prix d’un repas de base a parfois doublé en un an. La hausse est très forte parce que le prix du produit mais aussi le prix de son transport ont augmenté. Et comme les paysans haïtiens ont abandonné leurs terres, on produit de moins en moins de riz dans le pays. Haïti, comme beaucoup d’autres pays pauvres, dépend beaucoup de l’importation et de l’aide humanitaire. Suite aux derniers événements, la Banque mondiale va donner une aide de 10 millions de dollars pour faire face à la crise alimentaire en Haïti. Ce qui s’est passé à Haïti est révélateur de ce qui se passe dans le monde. Et le problème n’est pas nouveau.
Un problème grave
En 1996, lors d’un sommet des Nations Unies, les dirigeants des pays du monde constataient que, sur la planète, 800 millions de personnes souffraient de la faim. Ils avaient pris l’engagement de diminuer ce nombre de moitié (400 millions de personnes) d’ici 2015. Il faut bien reconnaître que l’on n’en prend pas le chemin. La FAOC'est l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture, une organisation des Nations Unies qui lutte contre la faim., organisation des Nations Unies pour l’alimentation, avait tiré la sonnette d’alarme, il y a plusieurs mois. La FAO s’inquiète parce que les prix des denrées alimentaires augmentent et que l’aide au développement diminue. La situation actuelle est très grave. Il y a plusieurs causes à cette hausse des prix et cette pénurie alimentaire.
Il y a d’abord l’augmentation naturelle de la population mondiale. Il y a donc de plus en plus de gens à nourrir. La population vit aussi de plus en plus dans les villes : de plus en plus de gens désertent les campagnes. Ensuite, avec la hausse des prix du pétrole, le marché des agrocarburants s’est fortement développé. On cultive donc des plantes pour faire du carburant et plus pour nourrir les populations. Et comme les stocks des denrées alimentaires sont faibles, certains spéculent. En période de crise financière, de l’argent placé dans les denrées alimentaires peut rapporter de gros profits à ceux qui ont de l’argent à placer.
Dominique Strauss-Kahn, directeur du FMI, a affirmé : "si les prix de l’alimentation continuent à augmenter, les conséquences seront terribles. Des centaines de milliers de personnes vont mourir de faim… ce qui entraînera des cassures dans l’environnement économique."
Thierry Verhoeven
7 réponses
Et puis il y a le réchauffement climatique. L’Europe veut privilégier les biocarburants. Problème : cela risque de faire augmenter le coût des produits alimentaires. J’ai bien peur qu’à cause que la lutte contre le réchauffement climatique fasse augmenter les prix de manière forte à tous les niveaux. Les pays pauvres vont le payer très chers.
Et si le réchauffement climatique était un grOOOOOOOs prétexte… Pour faire admettre un recul général du pouvoir d’achat
Curieux. Tout le monde accepte maintenant l’idée que l’énergie doit rester chère pour dissuader les gens de trop en consommer. Mais qui exactement va faire de gros efforts pour consommer moins? Les conducteurs de 4X4?
Ou les conducteurs de vieilles bagnoles pourries qui n’ont pas les moyens d’avoir une voiture verte???
Je pense que tu vas un peu loin, Gérald. Quand même, il y a toutes ces études du GIEC qui prouvent que le réchauffement est bien réel. Pour les biocarburants, c’est vrai que quand on change une donnée, cela a des effets sur le reste. Et produire des biocarburants à partir de produits qui pourraient servir à l’alimentation est une solution que l’on a essayée, mais que l’on abandonne… Mais si on n’essaie rien, on n’avance à rien.
Il faudrait envoyer tous nos ministres dans les pays les plus affamés ,ils comprendront peut être ce que veut dire la solidarité.
Mr Louis Michel parle d un tsunami de la misère!
C est laisser mourrir des gens avec prémiditations!
Et dire qu il y a des salauds qui se font du fric sur le dos des pauvres !
Que les gens qui ont le » POUVOIR » de faire baisser les prix jeûnent pendant quelques jours … peut-être ils rechercheront d’avoir un autre pouvoir … Le pouvoir de « sauver » les vies … Mais Faut pas rêver … ils vont nous laisser aller jusqu’au boutttttttttttttt …
RESTER confiant et ayez la Foi,
et vous MESSIEURS … un jour vous comprendrez vos erreurs …
Signes de la fin !