Elle s’appelle Valéria Nagy. Elle est céramiste à Leuze-en-Hainaut.
Ses mains se sont posées sur cette terre d’accueil qu’elle
travaille. Loin de la Hongrie, la terre chaleureuse de ses ancêtres, elle
est restée. Voici trois ans, elle créait des bobines en porcelaine.
Les faisant tournoyer, elle a eu la vision de silhouettes de femmes. Valy y
a vu un signe.
Au fil des rencontres dans sa ville d’accueil, Valy a ouvert les yeux.
Leuze a connu un passé d’industries textiles. Un passé aujourd’hui
disparu. Trous dans la mémoire. Trous de mémoire collective?
Les bobines ont pris un autre sens…
Le passé
Leuze a tourné une page importante de son histoire le 29 octobre 2004,
quand sa dernière bonneterie a fermé. Leuze, 9 villages, 14 000
habitants, 150 ateliers de bonneterie, dont la Bonneterie Dujardin, impressionnant
bâtiment de briques. Ici, chacun a au moins un membre de sa famille qui
a travaillé en atelier textile. Mais aujourd’hui, c’est
le silence dans les derniers ateliers… et les rues se sont tues, penchées
sur le passé, semblant oublier le présent et l’avenir.
Valéria a alors tourné les pages de l’histoire et de la
révolution industrielle. Et par rapport au présent, elle s’est
demandé : «Et maintenant, que va-t-il se passer ? Il faut se réapproprier
tous ces espaces laissés libres. ».
Le présent
Le comité des Bobineuses est né l’an dernier, avec la Ville,
l’Office du tourisme, le Centre Culturel, le Centre d’Histoire
et d’Archéologie, le CHOQ. «Bobineuses», c’est
un tissage social, un projet de communication pour le développement
local avec des outils de l’art contemporain. Un projet citoyen sur les
changements sociaux suite aux évolutions économiques. Une réflexion
sur le développement de la création à partir des changements
du quotidien.
Pour commencer, Valy a récolté la mémoire visuelle et
orale. Elle a rencontré plus de 500 personnes issues du textile, jeunes,
moins jeunes, artistes, anciens ouvriers, associations locales, gens de la
rue,… Avec l’aide de stagiaires en vidéo et radio de la Haute
Ecole Libre du Hainaut Occidental, elle a réalisé un film sur
la mémoire textile et un CD racontant des histoires et souvenirs textiles. «C’était
une première étape, très importante pour ce territoire
où les gens ont une mauvaise image d’eux-mêmes».
L’avenir
A partir de ce travail, 42 artistes locaux, régionaux et internationaux
ont pris pour fil conducteur la mémoire textile locale. Ils ont investi l’ancienne Bonneterie Dujardin, lieu symbolique, départ de nombreux
projets. Une exposition y a réuni pendant un peu plus de deux mois des
artistes et des associations. Elle a accueilli 3 200 visiteurs. Les Leuzois
ont fini par s’y retrouver aussi et à envisager peu à peu
de se (ré)approprier l’endroit… Au terme de l’exposition,
70 commerces et 27 associations enthousiastes continuent à se retrouver.
La sauce a pris… et les projets à venir restent à construire.
En janvier 2006, La Bonneterie accueillera l’ALE , la Maison de l’Emploi,
probablement le Centre Culturel et aussi les Bobineuses. Dans le sillage de
Bobineuses, Bobi’Mots. Formé d’enseignant(e)s et d’une
ancienne patronne de bonneterie, Bobi’Mots est un groupe de terminologie textile qui propose chaque mois un jeu qui deviendra un dictionnaire illustré.
Des ateliers créatifs sont organisés pour les enfants : travail
sur l’imaginaire, au départ de la mémoire collective, de
l’identité locale, du travail en bonneterie, des vêtements
actuels et anciens,…
Catherine Tellier
Les Bobineuses
0495/28 03 53
valeria@bobineuses.be ou info@bobineuses.be – www.bobineuses.be
Bonneterie Dujardin
31, rue d’Ath
7900 Leuze-en-Hainaut
Office du Tourisme 069/66 98 51
Centre Culturel 069/66 24 67 (collecte@bobineuses.be)
Bobi’Mots, Yolande Lefèbvre
069/66 31 37 (yolande.lefebvre@belgacom.net)
Une réponse
Les Bobineuses
Bonjour, Valy
Comment allez-vous???
Que devenez-vous??
Vous êtes venue chez moi pour faire des photos de mes photos sur la bonneterie
J’ai fait la promenade, guidée et commentée par une dame très compétente; qui était cette dame??
Merci de votre réponse et cordialement
Scolart