Impossible de passer à côté. Tous les 10 décembre,
des bougies brûlent aux fenêtres de nombreuses maisons et appartements.
En Belgique comme dans de nombreux pays démocratiques, ces flammes qui
scintillent dans la nuit sont le symbolePersonne ou chose qui représente bien un sentiment, une idée, qui sert d'exemple de la lutte pour les Droits de l’Homme
menée par le mouvement Amnesty International.
Petit retour en arrière… En novembre 1960, l’avocat britannique
Peter Benenson ouvre son journal. Il y apprend qu’au Portugal, deux étudiants
ont été mis en prison pour avoir levé un verre à la
liberté! Son sang ne fait qu’un tour. Peter Benenson pense alors
se rendre à l’ambassade du Portugal pour protester. Mais il se rend
compte que sa démarche ne servira à rien. Par contre, il a une
autre idée: faire appel aux citoyens de son pays en leur proposant d’envoyer
des lettres demandant aux responsables portugais de libérer les deux étudiants.
En effet, ces deux personnes n’ont strictement rien fait de mal. L’idée
va faire son chemin…
Une lutte, un symbole
Quelques mois plus tard, un article signé par Peter Benenson est publié dans
l’hebdomadaire britannique The Observer. Il s’intitule: Les prisonniers
oubliés. Il présente six prisonniers en Roumanie, en Tchécoslovaquie,
en Hongrie, en Grèce, aux Etats-Unis et en Angola. Aucun de ces hommes
n’a utilisé la violence. Ils ont tous été jetés
en prison pour des raisons politiques. Benenson lance un appel à l’amnistie.
Il demande aussi que ceux qui le soutiennent s’organisent en groupes pour
prendre en charge des prisonniers dans tous les pays du monde: de l’Est à l’Ouest,
du Nord au Sud. Amnesty International était né! En effet, cet appel
a été repris dans des journaux et le public a répondu massivement.
Un dessin est également créé: une bougie entourée
de fil de fer barbelé sera désormais le symbole de l’organisation.
La flamme symbolise l’espoir face à la dictaturepouvoir qui ne donne aucune liberté à la population et qui utilise la violence représentée
par les barbelés.
Aujourd’hui, Amnesty International compte plus de 700 000 membres dans
150 pays. Par ailleurs, 6 000 groupes de volontaires sont actifs dans 70 pays.
Ces groupes rassemblent des gens comme vous et moi, sans distinction de classe
sociale. Ils prennent en charge trois prisonniers dans des régions différentes.
Afin d’obtenir la libération de ces personnes, ces volontaires envoient
des lettres aux dirigeants des pays concernés ainsi qu’aux ambassades.
Et il n’est pas question de payer les frais d’envoi de sa poche parce
que cela favoriserait les milieux plus aisés. Pour trouver l’argent,
ces groupes entreprennent certaines actions comme la vente de bougies.
Des volontaires partout dans le monde
Si les bougies d’Amnesty International sont allumées le 10 décembre,
c’est parce que ce jour est la date anniversaire de la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme. Celle-ci a été proclamée
par l’Organisation des Nations unies (ONUOrganisation des Nations unies, presque tous les Etats du monde sont à l'ONU. L'ONU a été créée pour défendre le droit international, la justice, la sécurité et la paix.) le 10 décembre 1948.
Cette Déclaration est la base du travail d’Amnesty International
et de ses membres. Elle indique notamment que personne ne peut être arrêté,
emprisonné, torturé ou tué à cause de son appartenance
idéologie, de ses croyances religieuses, de sa race…
Amnesty International passe donc son temps à repérer ces prisonniers, à leur
venir en aide et à exiger leur libération. Par ailleurs, l’organisation
lutte aussi contre la peine de mort et contre les exactions commises par des
groupes d’opposition ou de guérilla, par des groupes paramilitaires… Autant
de bonnes raisons pour allumer sa bougie et/ou se faire membre d’Amnesty
International…
Marc Vandermeir
Info:
Amnesty International
Tél.: 02/538.81.77
Site : www.amnestyinternational.be