Etre candidat ou candidate, c’est toujours un engagement. Cela prend du temps et demande beaucoup d’énergie. Oui, faire de la politique est une chose sérieuse. Cela ne doit pas nous empêcher d’avoir de l’humour. Voici une présentation des types de candidats que nous espérons amusante. Vous pouvez jouer à reconnaitre tel ou tel type de candidats qui se présente dans votre ville ou que l’on voit dans les médias. Les candidats peuvent aussi être un mélange de plusieurs types.
La candidate potiche
Depuis qu’il faut au moins la moitié de femmes sur la liste, elle a plus de chances de figurer sur la liste. Au début, les candidates têtes de liste ou mise en avant étaient souvent moquées. On portait l’attention sur leur style, leur charme plus que sur ce qu’elles disaient. Il y avait beaucoup de méprisfait de ne pas respecter quelqu'un, de le juger incapable, indigne. Aujourd’hui, cela a changé, mais il y a toujours du sexismele fait de considérer l'autres sexe comme inférieur, comportement qui humilie, insulte l'autre sexe. Ce sont toujours les femmes qui sont victimes du sexisme des hommes.. Il y a encore quelques années, on parlait de candidate « femme potiche ». Cela voulait dire que la candidate était choisie parce que c’était une femme même si elle n’avait aucune compétence ou aucun gout particulier pour la politique. Elle était choisie parce qu’il fallait bien mettre une femme. Elle était posée comme un vase, une potiche, pour faire de la décoration, mais elle n’avait aucun autre rôle. Et pourtant, il y a depuis longtemps en politique des hommes potiches, mais sur eux on ne dit rien…
Exemple
En 2011, la députée Ecoloen Belgique, le parti des écologistes francophones Emilie Hoyos devient présidente du Parlement wallon. C’est un poste important. Le député libéral Gilles Mouyard lui avait envoyé un sms insultant : « C’est vrai que tu as un beau cul…:-) ». A l’époque, cela n’avait fait qu’un petit scandale. Aujourd’hui heureusement, il serait obligé de démissionner immédiatement.
Le candidat évident
Il était déjà là avant. Il a fait du bon travail dans son parti, au conseil communal ou comme échevin ou comme bourgmestre. Du bon travail, ce n’est pas seulement avoir joué son rôle, c’est aussi avoir la sympathie des électeurs et si possible de membres de son parti.
Exemple
Maxime Prévost, président du parti Les EngagésLes Engagés est un parti belge francophone de centre droit (et de plus en plus à droite). A la base du parti, il y a eu le Parti social-chrétien (PSC). Le PSC est devenu le Centre démocrate humaniste (CDh) en 2001. En 2022, le CDh est devenu Les Engagés.. Il est bourgmestre de Namur depuis 2012. Cette année, il ne sera peut-être plus candidat bourgmestre car il est possible qu’il devienne ministre dans un gouvernement fédéral.
Le candidat montant
Il est jeune et commence à faire ses preuves dans le parti. Les partis doivent se rénover et rajeunir leurs élus.
Exemple
Thomas Dermine a 38 ans. Il a été secrétaire d’Etat (donc presque ministre). Il est le candidat socialiste comme bourgmestre à Charleroi, la ville la plus peuplée de Wallonie. Il succède à Paul Magnette.
Le candidat parachuté
Il n’est pas de la ville, mais il ne tombe pas vraiment du ciel. Il est connu. Il est dans les médias. Il a ou il avait des responsabilités importantes ailleurs. Parfois, ce n’est pas bien vu par les militantspersonnes qui s'engagent et qui agissent pour défendre une idée, une cause. locaux du même parti qui ont l’impression que l’on prend leur place. Pour être candidat dans une commune, il faut y avoir sa résidence principale.
Exemples
Il y a toujours eu du parachutage en politique. Il y a eu le libéral Didier Reynders qui avait quitté Liège pour Uccle, une commune de Bruxelles. Cette année, il y a Julie Taton (voir aussi candidat people) qui habite Lasne dans le Brabant Wallon et va être candidate à Mons.
Le candidat poids lourd de la ville
Il est bourgmestre depuis 12 ans ou 18 ans. Il n’est pas toujours d’accord avec les dirigeants de son parti et il le fait savoir. Grande gueule sympathique, il est depuis longtemps le symbolePersonne ou chose qui représente bien un sentiment, une idée, qui sert d'exemple de sa ville.
Exemple
Il y a eu Jean-Claude Van Cauwenberghe, bourgmestre socialiste de Charleroi de 1983 à 2000. Appelé familièrement « Van Cau » ou « l’empereur de Charleroi ». On disait d’ailleurs : « Il préfère être empereur de Charleroi que le roiteletPetit roi, roi sans beaucoup de pouvoir (c'est aussi le nom d'un oiseau). au boulevard de l’Empereur » (le siège du Parti socialiste se trouve boulevard de l’Empereur à Bruxelles.)
Le candidat de papa
Il arrive, mais il a déjà un nom. Son papa faisait ou fait déjà de la politique. Mais attention, parfois, ce n’est pas si facile de se faire un prénom.
Exemple
Frédéric Daerden est bourgmestre de Herstal depuis 2006. Il a fait ses preuves et se montre tout-à-fait sincère dans son engagement. Il est le fils de Michel Daerden qui a été un homme politique original et de premier plan.
Le candidat célébrité
Il est sportif, présentateur de télé, artiste connu ou quelqu’un de proche qui est très connu. Le candidat parfait pour avoir les voix des électeurs hésitants ou admirateurs.
Exemples
Julie Taton a été miss Belgique et est animatrice de télé et radio (voir aussi candidat parachuté). Pierre Kompany, le père du footballeur Vincent Kompany a été député fédéral et est conseiller communal dans la commune d’Anderlecht.
Le candidat citoyen
Il travaille bénévolement pour le bien-être des citoyens de sa commune. Il anime un comité de quartier ou un club sportif. L’électeur lui fait plus confiance parce qu’il n’est pas un « professionnel » de la politique.
Exemples
Il y en a plus qu’on ne croit et il sont souvent inconnus en dehors de leur commune.
Le candidat torpille
Il est choisi pour sa compétence dans un domaine particulier. Il a une seule cible. S’il est ancien colonel ou commissaire de police, il sait de quoi il parle en matière de sécurité.
Exemple
Yves Coppieters, est à la fois un candidat « célébrité », citoyen et torpille. Spécialiste des virus, on l’a vu presque tous les jours à la télé pendant la crise du Covid. Il a été élu député régional. Il est devenu ministre et s’occupe, entre autres, de la santé.
Le candidat qui peut encore servir
Il a un passé politique brillant. Il a été ministre important ou il a été un dirigeant historique de son parti. Il est souvent le dernier sur la liste, une place presque aussi remarquable que la première. Il est très connu et il fera des voix par sympathie. C’est le pousseur de liste.
Exemple
En 2018, Elio Di Rupo a été pousseur de liste aux élections communales à Mons après avoir été bourgmestre de la ville. Ceci dit, Elio Di Rupo continue de jouer un rôle politique important. Il a été ministre président de la Région wallonne jusqu’aux élections de juin 2024. Il est aujourd’hui député européen.
Le candidat héroïque
Il est tête de liste d’un petit parti qui fera sans doute 1% des voix si tout va bien. Pas évident de représenter un parti qui n’a pas d’élu et qui n’a aucune chance d’en avoir un. Il le sait. Cela ne l’empêche pas en rentrant du boulot d’aller distribuer des tracts et de coller des affiches avec quelques camarades ou même tout seul.
Exemple
Ben, euh… On n’a pas trouvé.
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