Le Belge Grégoire De Mevius était au départ du Dakar 2004 (Photo: Belga) |
Pour la 26ème fois de suite, le mois de janvier rime avec Dakar. Une épreuve
qui depuis toujours, fait rêver les passionnés d’automobile,
mais compte également de fervents opposants…
Le jour de la Saint-Sylvestre, plus de 600 véhicules (voitures, motos
ou camions) se sont élancés de la ville française de Clermond-Ferrand.
Tous ces concurrents espéraient atteindre les bords du Lac Rose à Dakar,
au Sénégal, le 18 janvier prochain. Pour y parvenir, ils devront
traverser cinq pays: l’Espagne, le Maroc, la Mauritanie, le Mali et le
Burkina Faso. Au total: plus de 11 000 kilomètres à parcourir,
le plus souvent dans le désert. Et la 26ème édition de ce
rallye devrait être tout sauf une partie de plaisir. En effet, les organisateurs
ont annoncé qu’ils avaient prévu un parcours particulièrement éprouvant
pour les hommes, les femmes et les machines. Un exemple: la 15ème des
17 étapes de l’épreuve, en Mauritanie, sera longue de 730
kilomètres. Tandis que deux autres seront à parcourir sans le fameux
GPS. Voilà qui promet une course spectaculaire et passionnante…
Les deux faces du Dakar
Au-delà des données sportives, l’épreuve créée
en janvier 1979 n’échappe pas, cette année encore, au débat
qui oppose les partisans et les adversaires d’un tel événement.
Les premiers considèrent cette épreuve comme une grande aventure
où se croisent des champions de la discipline et des amateurs. Cette année,
d’ailleurs, 70 novices prennent part à la course. Or, un tel mélange
est plutôt rare dans le monde du sport. Grâce aux images télévisées,
les plus rapides comme les plus courageux font rêver ceux qui sont restés
au pays et qui voyagent, en quelque sorte, par procuration. Le rallye est donc
une bonne occasion pour découvrir des paysages et des populations du Nord
de l’Afrique. A leur tour, les habitants des régions traversées
peuvent voir passer et admirer des bolides impressionnants. Mais ce n’est
là qu’une vision idyllique du Dakar…
En effet, pour beaucoup, cette épreuve n’est rien d’autres
qu’un gigantesque gaspillage: la préparation des véhicules
et le ravitaillement en essence coûtent excessivement cher. Les adversaires
du Dakar trouvent d’ailleurs qu’il est particulièrement choquant
d’organiser cette épreuve dans des régions où beaucoup
d’habitants vivent dans la pauvreté. De plus, faire traverser le
désert à une telle quantité de bolides ne peut qu’abîmer
la nature et polluer l’environnement. Pour cette raison, cette année
encore, plusieurs associations écologiques ont demandé que le rallye
soit annulé. Elles ne l’ont évidemment pas obtenu.
Une sécurité renforcée
Enfin, dans le passé, l’épreuve inventée par le Français
Thierry Sabine a dû faire face à un autre problème, plus
dramatique encore. Plusieurs personnes sont décédées durant
l’épreuve: des concurrents, mais aussi des habitants qui se sont
fait renverser par des bolides qui traversaient leur village, souvent à vive
allure. Cette année, pour éviter de telles catastrophes, les organisateurs
ont prévu de sanctionner (financièrement et sportivement) les pilotes
qui dépasseraient les limitations de vitesse dans les villages. Pour ce
faire, des radars ont été installés dans les GPS de tous
les participants!
Cette année encore, le Dakar aura donc deux faces: l’une plutôt
rose, l’autre plus sombre. Et les aléas de la course décideront
laquelle de ces deux faces restera davantage dans les mémoires pour cette édition
2004…
Anouck Thibaut
Une réponse
Il ne faudrait pas oublier que « le Dakar » apporte énormément de bonnes choses aux populations locales, sans compter l’apport de devises :
39 projets ont vu le jour et parmi ceux-ci, la plantation d’arbres, des puits d’eau creusés, la formation de jeunes élèves, etc …
Certains esprits chagrins dénoncent la pollution mais
ce n’est qu’une infime goutte d’eau en regard de celle causée par la circulation des centaines de millions de véhicules circulant de par le monde chaque jour, en regard de celle causée par la combustion de gasoil de chauffage et autres industries.
Je pense que l’aspect positif l’emporte largement sur l’aspect négatif.
Je suis partisan d’une écologie raisonnée et les « écolos intégristes » devraient faire preuve de réalisme s’ils veulent bénéficier de crédibilité.
Sincèrement vôtre.