Les élections approchent? Bien sûr,
ce sont les élections régionales et européennes au mois
de juin! Et bien, il y a d’autres élections encore plus proches.
Elles se déroulent depuis le 6 mai et s’achèveront le 19
mai. Ce sont les élections sociales. Pour notre démocratie, ces
élections sociales sont aussi importantes que les élections européennes,
fédérales, communautaires ou régionales.
Les élections sociales sont importantes pour les entreprises — Photo: Belga |
Dans les entreprises, les élections sociales se déroulent
durant ce mois de mai. Elles sont organisées tous les quatre ans. Elles
ont lieu dans les entreprises qui comptent plus de 100 personnes, voire 50,
dans certains cas. Cette année, 1,4 millions de travailleurs peuvent
aller voter. On dit “peuvent”, car le vote n’est pas obligatoire.
Les travailleurs élisent leurs représentants. Ainsi dans tout
le pays, 50 000 délégués du personnel vont être élus.
Ils feront partie des 6 000 comités pour la prévention et la protection
au travail (CPPT) ou des 3 000 conseils d’entreprise. La campagne électorale
dure 150 jours.
Les élections européennes, fédérales,
communautaires et régionales sont la garantie de la démocratie
politique. Les élections sociales, elles, sont importantes pour la démocratie
sociale. En effet, les CPPT et les conseils d’entreprise sont les outils
sur lesquels repose notre démocratie sociale. En effet, toutes les relations
entre le patronat et les travailleurs passent par eux. Et ce, sans l’intervention
de l’autorité publique. Les élections sociales font partie
d’un système de concertation
sociale propre à la Belgique. Ce système a pour objectif de
protéger la paix sociale et les droits des travailleurs.
En pratique
Comment fonctionnent ces élections sociales? D’abord, tous les
travailleurs ont le droit de voter. Il ne faut pas être syndiqué
pour voter. Pour l’élection du CPPT, il y a trois catégories
d’électeurs: les ouvriers, les employés et les jeunes travailleurs
(s’il y a au moins 25 travailleurs de moins de 25 ans). Pour les conseils
d’entreprise, il y a quatre catégories d’électeurs,
parce qu’il y a une catégorie “cadres” en plus.
Les listes de candidats correspondent à celles des catégories
d’électeurs. Les listes “ouvriers”, “employés”
et “jeunes travailleurs” ne peuvent être présentées
que par les organisations syndicales interprofessionnelles reconnues comme représentatives.
Autrement dit, le syndicat chrétien (CSCConfédération des Syndicats Chrétiens. Sa couleur: le vert.), libéral (CGSLBConfédération Générale des Syndicats libéraux de Belgique, plutôt libéral mais moins politique que la CSC et la FGTB. Sa couleur: le bleu.) et
socialiste (FGTBAbréviation de Fédération Générale des Travailleurs de Belgique. Sa couleur: le rouge.). Les listes “cadres” peuvent être présentées
par ces mêmes organisations syndicales interprofessionnelles mais aussi
par l’organisation représentative des cadres (la CNC, confédération
nationale des cadres) ou encore par des cadres de l’entreprise. Dans ce
dernier cas, on parle de listes “maison”. Pour une liste “maison”,
il faut que 10% au moins des cadres de l’entreprise soutiennent la liste.
Dans la mesure du possible, il est prévu qu’il y ait, sur les listes,
un équilibre proportionnel entre hommes et femmes et entre travailleurs
belges et travailleurs d’origine étrangère. Cela veut dire
qu’il faut, si possible, respecter la proportion qui existe dans l’entreprise.
Après les élections sociales, on mesure mieux l’importance
de chaque syndicat dans le système social belge et dans chaque entreprise.
Ces élections sociales sont donc très importantes aussi parce
que cela permet alors à chaque syndicat de mieux faire valoir ses revendications
dans la négociation. Et ce, dans l’entreprise, comme au niveau
national. En votant pour ces élections, chaque travailleur protège
donc ses droits…
Marc Vandermeir