vendredi 17 mai 2024

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Des élèves dont personne ne veut…

Pierre Hazette (MR), le ministre de l’Enseignement secondaire, voudrait
créer des centres de rescolarisation. Ces lieux accueilleraient des élèves
qui ont des difficultés scolaires ou des problèmes de discipline.
Mais personne ne veut de ce projet! Résultat: le ministre s’est
vu retirer sa copie…


Photo: J.-L. Flémal

L’idée de départ du ministre Hazette est plutôt bonne.
Certains adolescents renvoyés de leur école ont souvent beaucoup
de mal à trouver un nouvel établissement scolaire. Pour éviter
que ces jeunes soient livrés à eux-mêmes, Pierre Hazette
veut créer des centres de rescolarisation. Dans ces établissements,
ces élèves en difficultés seraient encadrés par des
professeurs, des éducateurs et des psychologues. En moyenne, il y aurait
deux adultes par groupe de dix élèves. Ces professionnels seraient
notamment chargés d’améliorer le comportement des adolescents.

Au micro de la RTBF, le ministre expliquait récemment que ces jeunes ne
sont pas spécialement des délinquants. Ils ont surtout des difficultés
par rapport au système scolaire: “ Ce sont des élèves
qui éprouvent un mal-être par rapport à l’école.
A cause de cela, ils empêchent le bon déroulement des cours. Or,
l’école aspire à la paix et à la tranquillité. ” Et
le ministre d’ajouter: “ Ce n’est pas pour autant qu’il
faut jeter à la rue des élèves qui ne s’intègrent
pas dans le système. Il faut les reprendre en charge, les resocialiser.
Cela signifie qu’il faut leur apprendre le respect du copain, du professeur.
Il faut aussi tenir compte du fait que, si on veut réintégrer ces
jeunes dans la société, c’est par l’école qu’on
y arrivera. ”

“ Pas chez moi! ”

Sur papier, le projet semble donc pertinent. Mais dans la réalité,
c’est une autre affaire. En effet, à Dinant, Thuin, Saint-Georges-sur-Meuse
et Ixelles, quatre écoles ont été présenties pour
accueillir un Centre de rescolarisation. Or, aucune d’entre elle n’est
prête à mettre un tel projet en place. Les directions, le bourgmestre
ainsi que les élèves ont rejeté la proposition. A Thuin,
des jeunes ont même manifesté dans les rues pour protester. Les
motifs des ces refus: ces élèves turbulents pourraient faire du
tort à la réputation de l’établissement. Ils pourraient
aussi effrayer les voisins et avoir une mauvaise influence sur les autres élèves.

Suite à ces réactions négatives, Pierre Hazette a déclaré qu’il
ne voulait pas imposer l’expérience à tout prix. Selon lui,
si les jeunes en difficulté sont mal accueillis dans leur nouvelle école,
ils risquent d’avoir des réactions violentes. Le ministre ne compte
pas pour autant abandonner son idée. Il pourrait trouver des bâtiments à louer
pour mettre son projet sur pieds.

Un projet de gouvernement

Rappelons que ce projet de Centre de rescolarisation fait partie de l’accord
du gouvernement pris au mois d’avril dernier. Ce texte prévoyait également
la création d’une équipe mobile et le recrutement de quinze
personnes. Pour cela, le ministre Hazette attend l’accord total du gouvernement.
Et il risque bien de devoir patienter encore quelques semaines…

En effet, le 19 novembre dernier, le Gouvernement de la Communauté française
a décidé que ce dossier délicat serait désormais
repris en main par le ministre-président Hervé Hasquin. Ce dernier
a immédiatement annoncé qu’il voulait organiser une série
de réunions de travail pour aboutir rapidement à une solution.
Par ailleurs, les partis politiques ont décidé de ne plus faire
de commentaires sur le sujet avant que le gouvernement ne prenne une décision.
Tout cela, histoire d’éviter que des ministres ne fassent cavalier
seul, ce qui a été reproché à Pierre Hazette…

Vincent Thomasson

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