Des otages occidentauxEtats-Unis(+Canada) et les pays d'Europe de l'Ouest sont prisionniers de groupes armés irakiens — Photo : Belga |
Assassinats de civils et de militaires américains.
Représailles
de l’armée américaine. Attentats et prises d’otages.
L’insécurité règne en Irak. Au cours du mois d’avril,
la violence a encore grimpé d’un cran. L’Irak est plus que
jamais hors de contrôle et la coalition
qui a envahi le pays s’effrite.
Le 31 mars, quatre civils américains ont été
assassinés dans la ville de Fallouja située au centre de l’Irak.
Cet attentat a marqué le début d’une escalade de la violence.
Ces événements ont particulièrement choqué les Américains.
En effet, les corps des victimes ont été exhibés
comme des trophées après avoir été mutilés.
En guise de représailles, les Américains ont commencé à
bombarder Fallouja. Après une courte accalmie, les combats y ont repris
de plus belle, à la fin du mois d’avril.
Représailles et prises d’otages
Est-ce l’assassinat des quatre civils américains qui a mis le
feudécédé et ici "feu" veut dire "n'existe plus", "feu votre firme" veut dire votre firme n'existe plus aux poudres? Dans la situation complexe que connaît l’Irak et
le Moyen-Orient, il est dangereux de se fier à un seul point de vue.
Ceux qui s’en sont pris aux civils américains ont affirmé
qu’ils voulaient venger la mort du cheikh Yassine. Le fondateur du Hamas
avait été tué par les Israéliens, le 22 mars, dans
la bande de Gaza.
Quoi qu’il en soit, la situation s’est sensiblement dégradée
à la suite de cet événement. Des villes comme Nadjaf, Bassora,
Nassyria, Kout, Koufa et même Badgad sont secouées par des insurrections.
Celles-ci sont immédiatement réprimées par les forces d’occupation.
A cela, s’ajoutent de nombreuses prises d’otages. Plusieurs dizaines
de militaires et de civils ont été enlevés par des groupes
armés irakiens. Les victimes n’étaient pas seulement des
ressortissants
des pays de la coalitionalliance temporaire entre plusieurs personnes, groupes ou partis pour faire quelque chose ensemble. Des Français ou encore des Chinois, qui n’ont
pas de soldats en Irak, ont aussi été enlevés.
Au Japon, on manifeste pour la libération des otages — Photo : Belga |
Faire pression sur les pays de la coalition
La plupart du temps, les ravisseurs exigent le retrait des troupes contre
la libération des otages. Pour montrer leur détermination, ils
n’hésitent d’ailleurs pas à les exécuter. Ils
veulent ainsi faire pression sur les dirigeants du pays auxquelles les victimes
appartiennent. Ils utilisent la même stratégie que lors des attentats
du 11 mars à Madrid. En effet, les preneurs d’otages savent que
dans beaucoup de pays de la coalition, une partie de la population est contre
la présence de leurs soldats en Irak. Et ils savent que les gouvernements
ne sont pas insensibles à cette opposition.
Retrait de troupes
L’Espagne a ouvert la voie. Suite aux élections du 14 mars, José
Luis Zapatero a pris la tête du nouveau gouvernement espagnol. Il a annoncé
que les forces armées espagnoles se retireraient immédiatement
d’Irak. Normalement, elles auraient dû rester jusqu’au 30
juin. A cette date, le pouvoir devrait être remis aux mains d’un
gouvernement irakien provisoire. Après l’Espagne, le Honduras et
la Norvège se sont retirés. Ces deux pays avaient peu de soldats
en Irak. L’Italie ou encore la Pologne pourraient suivre.
Que signifient ces événements? Du point de vue de la coalition,
ceux qui commettent les assassinats, les enlèvements et les attentats
sont des terroristes qui refusent le nouvel ordre. Mais du point de vue irakien,
ils font partie d’un mouvement de libération contre des forces
d’occupation. En agissant ainsi, ces groupes protestent contre l’installation
d’un gouvernement qui n’a pas la confiance de la population irakienne.
Tout simplement parce qu’il est perçu comme une marionnette dirigée
par les Américains…
Olivier Brouet