dimanche 19 mai 2024

L’ESSENTIEL L’information simple comme bonjour

L’insupportable attente

Florence Aubenas, journaliste au quotidien français Libération
et son guide Hussein Hanoun al-Saadi ont été enlevés le
5 janvier en Irak. Depuis, on ne sait toujours pas si les raisons de ce kidnapping
sont crapuleuses ou politiques.


Photo: Belga

Florence Aubenas était arrivée en Irak le 16 décembre
pour suivre la campagne électorale irakienne et la libération
de Georges Malbrunot et de Christian Chesnot, deux journalistes pris en otages.
Le 5 janvier, Florence Aubenas et son accompagnateur, Hussein Hanoun al-Saadi,
ont été enlevés dans des circonstances encore mystérieuses.
Après un long silence de plusieurs semaines, les ravisseurs ont transmis
deux vidéos prouvant que Florence était encore en vie.

Dans ces reportages, on la voit prisonnière, obligée de réciter
un texte dicté et filmé par ses ravisseurs. Selon Libération,
le premier document a été transmis aux autorités françaises à Bagdad,
l’autre à la grande agence de presse Reuters pour qu’elle
soit diffusée sur toutes les télés. Dans la vidéo
du 1er mars, on parle d’un député, Didier Julia, homme
politique français actif en Irak. Depuis la diffusion de cette vidéo,
les enquêteurs se demandent si les ravisseurs agissent pour des raisons
uniquement financières ou pour des raisons politiques. Si ce n’est
qu’une question d’argent, le gouvernement peut discrètement
payer. Si c’est un enlèvement politique, les négociations
peuvent être beaucoup plus compliquées.

Mille fanfares
pour Florence

Depuis le 5 janvier, la mère de Florence, Jacqueline Aubenas, le journal
Libération et des collectifs organisent de nombreuses manifestations
pour mettre la pression sur les kidnappeurs. Un concert à l’Olympia,
un festival de mille fanfares, des conférences, l’affichage de
grands portraits de Florence et d’Hussein sur des bâtiments publics,
l’illumination de l’Atomium sont autant d’actions menées
pour soutenir les otages et rappeler le principe de la liberté de la
presse.

Le 23 mars, les médias européens ont lancé avant l’ouverture
du sommet des chefs d’état et de gouvernement à Bruxelles
un appel aux instances européennes et aux Etats membres pour qu’ils
multiplient les initiatives en faveur des deux otages. Leur message aux dirigeants
est clair : « Il ne suffit pas de proclamer que l’on est pour la
liberté de la presse, ce sont les actes qui comptent. » Rappelons
qu’après l’enlèvement de plusieurs journalistes en
Irak, un grand débat a été lancé pour savoir s’il
est raisonnable d’envoyer des journalistes dans un pays en guerre ? Le
patron de Libération a rappelé que Florence «n’était
pas une touriste mais un témoin professionnel.» Cinquante et un
journalistes et collaborateurs des médias sont morts en Irak depuis
le début de la guerre.

Reste à espérer que Florence et Hussein soient libérés
rapidement et dans de meilleures conditions que Giuliana Sgrena. Cette journaliste
italienne a elle aussi été retenue en otage. Lors de sa libération,
elle a été blessée par les troupes américaines
lors du transfert vers l’aéroport. L’agent secret italien,
Nicola Caliprani, qui accompagnait la journaliste du Manifesto, a été tué en
la protégeant des balles. Pour Florence et Hussein, on souhaite bientôt
pouvoir enlever le « ruban-bracelet » que Reporters sans frontières
demande de nouer à son poignet et de ne le défaire qu’à la
libération des otages.

Vincent Thomasson

8 réponses

  1. Il est certes inadmisible de prendre et retenir quelqu’un en otage. Mais… les journalistes qui partent savent très bien ce qu’ils risquent. Ils y vont pour y acquérir argent et si possible renommée en publiant du sensationnel,en prenant en photo la violence la plus extrême possible, pour frapper une opinion publique et percevoir de gros droits d’auteur. Et tant pis si par la faute de leur présence sur place, une surenchêre de violences apparait pour passer à la TV ou au journal. Il suffit de voir ces terroristes brandir leurs armes devant les télévisions. Alors,inadmissible, oui, mais n’oublions pas qu’à cause de soit-disant devoir d’information, qui font monter une violence déjà bien suffisante par elle-même, des dizaines d’innocents sont tués et mourront encore en Iracq ou ailleurs.
    Ne pleurons pas trop sur certains cas pour oublier les autres, ce sont les risques d’un métier librement choisi et exercé.

  2. Il ne faut pas uoblier que sans informations, les pays instables seraient libres d’exercer toutes sortes de monstruausités …
    Regardez la Chine –> pas de journalistes au Tibet et donc l’armée Chinoise peut en faire ce qu’elle veut (les exterminer dans ce cas là …).
    Il en est de même pour l’Irak : il faut des images et des preuves pour juger les tortionnaires pour crimes contre l’humanité.

    A Sapristi : ce que tu dis n’est pas totalement faux, mais 2 vies sont en jeu …

  3. suis d accord avec sapristi sachant en + ke les journalistes ont ete avertis de pas partir en cette periode critik, et on en etais pas au premier cas de prise d hotage…apres c les ambitions et tout autre motivation ki prennentle dessus. Ce ki est fait est fait maintenant faut arriver a liberer ces personnes.

  4. suis d’accord avec sapristi, mais il est regrétable d’enveler des journalistes pour quelques raisons que ce soit.laissons la liberté de la presse.

  5. Moi je trouve que Florence Aubenas a du courage de la volonté et surtout elle recule devant rien mais si elle est partie en Irak en sachent très bien que c’est dangereux elle y ai t’allait pour nous pour notre information car si ils n’avaient plus de journalistes les info à la TV n’existerait plus et ces pour sa que nous devons la soutenir du mieux que l’on peux c’et la seul manière de montrait notre reconnaissance en vers elle et tous les autres journalistes.

  6. Florence Aubenas et son guide ont été libérés .
    Je pense que la profession défend et apporte son soutien à un des leurs.
    Quelle mobilisation exceptionnelle…
    Pourtant, après la libération de Chesnot et Malbruneau on aurait du prendre garde et éviter d’envoyer des journalistes dans ce pays en guerre. A l’issue de cette première affaire, un membre du gouvernement avait me semble t’il demandé aux directions des journaux de ne plus envoyer de personnels dans la région.
    A la place du patron de Libération qui a autorisé ces missions, je me sentirais mal à l’aise car l’affaire aurait pu très mal se terminer.
    Rappelons nous la journaliste italienne libérée et blessée le jour de sa libération et surtout un membre des services de renseignements de ce pays tué pour rien.
    Il a fallu des mois de tractations pour libérer Florence Aubenas et son guide. Ils sont pourtant partis en Iraq de leur plein gré en connaissant les risque encourus.
    On n’a rien donné pour les récupérer paraît-il. Je me demande alors pourquoi on les a enlevés si c’était pour les relâcher sans aucune compensation. Je pense au contraire qu’une rançon a été versée. Quand il s’agit des personnes âgées ou des pauvres de notre pays on ne trouve jamais les fonds.
    Le Président de la République était présent pour l’accueil de la journaliste. Je pense qu’il serait bon maintenant de préciser à cette profession que le scoop c’est fini et que tous ceux qui partiront là-bas le feront à leurs risques et périls.
    Les militaires français qui meurent dans des conflits sont autant dignes de compassion que les journalistes car pour les deux, c’est leur métier de prendre des risques.
    Je suis content que cette affaire se termine bien et que notre compatriote revienne saine et sauve mais à l’avenir réfléchissez aux risques que vous prenez et surtout aux risques que vous faites prendre aux autres pour vous libérer.

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