lundi 13 mai 2024

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La question des fins de carrière


des fins de carrières

Il y a actuellement de grandes négociations entre le gouvernement et les
partenaires sociaux. On discute des fins de carrière. Le sujet est brûlant.
Le débat est houleux. Les syndicats parlent de grève générale.
Le 11 octobre, le Premier ministre Verhofstadt communiquera ses conclusions
au Parlement.

Nous vivons plus longtemps. Depuis 1930, nous avons gagné 20 ans de
vie. C’est un progrès social énorme. Mais cela pose aussi
un problème. Vieillir coûte cher à la sécurité sociale.
Il faut payer les pensions. De plus, les frais de santé augmentent avec
l’âge. La tendance actuelle dit que tout le monde va devoir travailler
plus longtemps.


Photo: Belga

 

Travailler plus longtemps

Les patrons, certains hommes politiques et certains experts pensent qu’il
faut allonger la durée du travail. Ils proposent de reculer l’âge
de la pension à 67 ans ou même à 68 ans. Ils proposent
aussi de maintenir ou de remettre au travail les travailleurs âgés
de 50 à 64 ans. Une des mesures envisagées est de supprimer les
prépensions. Les prépensions ont été inventées
quand beaucoup d’entreprises ont commencé à fermer. C’est
un moyen de licencier des gens âgés de plus 58 ans mais parfois
même de 50 ou 52 ans sans les renvoyer sur le marché du travail.

Les entreprises ont souvent utilisé ce système. Le travailleur
touchait une allocation de chômage plus un complément de l’entreprise
qui le licenciait. Il n’était plus obligé de chercher du
travail. Cela évitait d’envoyer au chômage pur et simple
des gens qui n’avaient presque aucune chance de retrouver du travail
vu leur âge et le manque d’emplois disponibles.

Une autre mesure avancée pour maintenir les gens au travail plus longtemps
est de moins taxer le travail des gens plus âgés. On pense que ça
les motiverait à travailler plus longtemps puisque leur salaire net
serait plus important. Les arguments pour allonger le temps de travail sont
divers. Tout d’abord, les gens de plus de 50 ans ont des compétences à partager
avec les plus jeunes. Il est alors dommage de se priver de leurs savoirs. D’autres
pensent aussi que travailler permet de rester en bonne santé. Faire
travailler les gens plus longtemps permettrait donc de limiter les dépenses
de la sécurité sociale en soins de santé.

Donner du travail à tous?

Mais dans notre société le taux de chômage est très élevé,
en particulier celui des jeunes. La Wallonie a le taux de chômage des
moins de 25 ans le plus élevé d’Europe. Un jeune de moins
de 25 ans sur quatre n’a pas d’emploi. Les syndicats et d’autres
experts pensent que la priorité politique devrait être de créer
de l’emploi pour les jeunes. Mais pas n’importe quels emplois:
des emplois stables qui donneraient à cette génération
les moyens d’assurer un niveau de vie décent.

Il reste alors la question du coût du vieillissement de la population.
Et c’est tout le débat sur le refinancement de la sécurité sociale
qui arrive alors. Le vrai défi à relever serait de mieux répartir
toutes les activités tout au long de la vie. Avec plus de temps libre
quand on en a besoin. Il faudrait profiter des savoirs des anciens tout en
permettant aux nouvelles générations de trouver une stabilité de
vie. En même temps, il faudrait assurer le financement correct de la
sécurité sociale. C’est-à-dire, donner à toutes
et à tous les moyens d’une vie digne. Nos pays sont riches. Encore
faut-il mieux répartir ces richesses.

Marie-Luce Scieur

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