mercredi 15 mai 2024

L’ESSENTIEL L’information simple comme bonjour

Les Etats réunis d’Europe et le Royaume uni

Depuis le 1er mai, 10 nouveaux pays sont dans l’Union
européenne. Tony Blair, Premier ministre britannique, a-t-il voulu gâcher
la fête? Il a annoncé que les citoyens britanniques allaient être
consultés sur la Constitution européenne. Vive la démocratie?
Vive l’Union? Non. M. Blair a aussi ses mauvaises raisons pour faire ça
aux dirigeants de l’Union.

Tony Blair, Premier ministre britannique est un grand démocrate.
Il a annoncé le mois dernier un référendum
sur la Constitution européenne. Un référendum sur la Constitution?
Oui, pour demander l’accord des citoyennes et citoyens britanniques sur
les nouvelles lois fondamentales de l’Union européenne. Voilà
une idée pour rapprocher l’Union de ses citoyens. Dans les 15 anciens
pays de l’Union, on n’a pas l’habitude de consulter la population
sur les problèmes européens. Souvent ce sont les parlements des
Etats membres qui votent oui ou non pour les traités européens.
Il en a été ainsi pour l’euro, notre monnaie. Et pour l’élargissement
à 25, par exemple. Un référendum est donc une bonne idée.
Mais c’est une idée nouvelle pour M. Blair.

Mauvaises raisons

Il y a quelques mois, le même M. Blair avait dit tout le contraire.
Il a changé d’avis plus par stratégie que par goût
de la démocratie. Pourquoi? C’est que M. Blair est attaqué
par ses adversaires politiques en Grande-Bretagne: les conservateurs et une
certaine presse. Ses adversaires réclamaient un référendum.
Blair avait d’abord dit non et maintenant, il dit oui. Ses adversaires
sont pris par surprise. M. Blair fait aussi plaisir à une presse qui
le soutient. Et notamment à une multinationale australo-américaine
de communication qui a des journaux puissants en Grande-Bretagne. Cette presse
amie demandait un référendum. Comme il y a des élections
pour le Parlement européen dans un mois et des élections parlementaires
en Grande-Bretagne l’année prochaine, autant faire plaisir à
la presse. Mais l’idée de M. Blair ne fait pas plaisir à
tout le monde.

Fin avril, seuls le Danemark, le Luxembourg et l’Irlande avaient choisi
le référendum. En Allemagne, Grèce, Suède, Finlande,
Chypre, Malte, Estonie et Lituanie, ce sont les élus, et pas le peuple
directement qui voteront la Constitution. D’autres pays comme la France
ou l’Espagne hésitaient encore. Car il y a des risques. Si une
majorité de citoyens votent non, que fait-on? On revote en expliquant
mieux (comme c’est déjà arrivé)? L’Europe et
sa Constitution européenne sont des sujets sérieux. Quelles sont
les valeurs de l’Union européenne? Quels sont les droits des citoyennes
et des citoyens européens? Mais surtout, pour nos gouvernants, comment
décider dans une Union à 25 pays? Quel sera le poids de chaque
pays ? Après l’élargissement, il ne faut plus traîner.

L’Europe et son ombre

L’idée de M. Blair symbolise bien les relations entre la Grande-Bretagne
et l’Union. Il y a 50 ans, au début de la création européenne,
un homme politique britannique avait dit en parlant aux Européens : “Nous
sommes à vos côtés mais pas des vôtres”. Cela
s’est vérifié. La Grande-Bretagne n’entrera dans l’Union
qu’en 1973 (25 ans après la création d’une Europe
commune). Et encore sur la pointe des pieds en apportant, avec elle, l’ombre
des Etats-Unis d’Amérique. Cela se vérifie sur l’Irak.
La Grande-Bretagne a soutenu Bush envers et contre l’avis d’une
majorité de pays de l’Union européenne. Dans l’Union,
elle défend plus le grand marché que les services publics tout
en refusant l’euro. En refusant, à la fois, tout accord sur des
droits sociaux minimum et l’euro, la Grande-Bretagne énerve.

Elle énerve surtout parce qu’elle rappelle aux autres gouvernants
de l’Union européenne leurs problèmes. Comment être
dans l’ Otan,
dominé par les Etats-Unis, et avoir une politique européenne de
défense plus indépendante ? Comment rapprocher l’Europe
du citoyen alors qu’on sait que demander directement l’avis de la
population est risqué pour la marche de l’Union? Comment mener
une politique vraiment européenne en échappant aux débats
politiques de son pays et aux élections nationales ou régionales?
Sans nous consulter pour un oui ou un non, nos dirigeants devraient au moins
nous l’expliquer. Voilà qui serait une vraie bonne idée.

Thierry Verhoeven

3 réponses

  1. Il y a trop d’arrières pensées. Un moyen d’y voir clair: voter après le Royaume-Uni. On saurait peut-être ce que nous réserve les USA et la majorité des Anglais. Veulent-ils l’Europe ou une zone vassale de libre-échange. Cordialement.
    Y.Praud

  2. boujour je vous fèlicite .des votre taravail .vos Premier ministre britannique Tony Blair d. je vous demende une questoins .je voulairs mes parler avec.Le Premier ministre britannique Tony Blair je vous j’informe verement votre pard ma infiniment pluis.pour moi je vouderait vous voir avant ma mort.monseur le ministre .donc je vous demende dans les mille manieure de mes donnee sont voix comment je veux le visiter .soeure compatriotte merci .le suis à l’ècout de votre reponce

    mamadou keita
    keita.mamadou7@caramail.com

  3. dit :@monsieur Descf4teauxD’accord avec vos 2 premiers pnotis, seulement un be9mol en ce qui concerne le troisie8me: avec l’abolition massive des barrie8res tarifaires, ne devrait-on pas diminuer en tenant compte ce qui se fait ailleurs dans le monde afin de nous assurer une certaine compe9titivite9? Par exemple, alors qu’ici nous sommes le9gife9re9s mur e0 mur , un pays qui tole8re que ses industriels fassent travailler leurs employe9s dans des conditions de mise8re ne subventionne-t-il pas d’une certaine manie8re puisque ces tole9rances influencent directement le prix de revient des produits? Quant e0 votre question, j’ai bien quelques ide9es en teate dont celle-ci que j’e9mets, meame si certains la jugeront farfelue: j’imposerais une interdiction pour tous les partis politiques d’effectuer quelque promesse que ce soit pendant la pe9riode e9lectorale (avec interdiction de proce9der e0 des de9penses/investissements non-budgete9s apre8s la mi-mandat, e0 moins que ces de9penses/investissements soient autorise9s par un comite9 d’e9thique). Vous aurez compris que ma cible est de diminuer le nombre de voteurs qui n’agissent qu’en fonction d’un nanane e9lectoral ainsi que le nombre de ceux qui obtiennent des votes en distribuant ou promettant ces one9reux nananes c9dulcore9e, cette ide9e pourrait voir permettre un nombre limite9 de promesses faites par parti, mais chaque promesse retenue devrait obligatoirement eatre inscrite dans le cahier public des promesses , avec pour chaque promesse: la description comple8te, le budget requis (e0 l’inte9rieur des disponibilite9s budge9taires bien sfbr!), la date de mise en exe9cution et la date de livraison. Apre8s un nombre X de de9fauts (en fonction des items e0 respecter) par le parti au pouvoir, celui-ci devrait obligatoirement de9missionner sur-le-champs. Vous trouverez assure9ment 1001 failles e0 l’implantation d’une telle ide9e, no problema en ce qui me concerne! Moi j’vois 1001 failles dans notre syste8me et j’en ai ras-le-bol d’entendre no problema

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