samedi 18 mai 2024

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Les poulets s’enrhument

Après la vache folle, les moutons et leur fièvre, voici la grippe
aviaire qui arrive en Europe. Le virus H5N1 responsable de cette grippe a semble-t-il
démarré en Asie. Les scientifiques ne sont pas d’accord entre
eux et les responsables politiques ne savent pas comment réagir.


Les poulets sont sous haute surveillance – Photo: Flémal

Pourquoi a-t-on si peur du virus de la grippe aviaire, la grippe qui touche
les oiseaux et les volailles? Parce que ce virus peut contaminer les êtres
humains dans certaines conditions. Il se transmettrait à l’homme
en cas de contact prolongé avec des sécrétions respiratoires ou des déjections d’oiseaux porteurs du virus. Pas de danger donc
d’être infecté en mangeant du poulet. Le virus disparaît à la
cuisson. De plus, les scientifiques pensent que ce virus n’est dangereux
pour l’homme que s’il est associé avec le banal virus de
la grippe que nous connaissons tous. Le virus H5N1a tué 66 personnes
depuis 2003. C’est beaucoup moins que la banale grippe qui fait 2500
morts chaque année. Mais voilà, il n’y a pas de vaccin
contre ce type de grippe. Et elle est difficile à traiter. Elle est
donc prise au sérieux. La maladie pourrait s’étendre sur
la planète. Il s’agirait alors d’une pandémie.

Mesures de précaution

Depuis plusieurs semaines, on entend tout et n’importe quoi à propos
de la grippe aviaire. Les informations sont parfois contradictoires. Il n’est
pas simple de comprendre ce qu’il faut ou surtout ce qu’il ne faut
pas faire. L’Union Européenne prend des décisions au fur
et à mesure quand les foyers de la maladie évoluent. Mais elle
n’arrive pas à parler d’une même voix. Chacun y va
de sa déclaration lors des conférences de presse. Exemple : le
Commissaire européen à la santé déclare à Luxembourg: «l’apparition
de la grippe aviaire en Europe du Sud-Est n’augmente pas le danger de
la naissance d’une épidémie chez l’homme».
Le lendemain à Genève, l’OMS déclare «la propagation du virus chez les volailles et les oiseaux sauvages accroît la probabilité d’une épidémie
généralisée». A Londres le lendemain «la grippe
aviaire ne représente qu’un infime danger pour la population européenne»,
déclare la ministre de la santé britannique Patricia Hewitt,
qui ajoute que selon l’OMS «le risque de l’apparition d’une épidémie
généralisée n’a pas augmenté». Plus
tard à Copenhague, le directeur du bureau européen de l’OMS
dit à son tour qu’«avec la préparation nécessaire
et en passant à l’acte, l’Europe peut éviter une
situation à l’asiatique». Comprenne qui pourra !

Et les vaccins ?

Il n’y a pas, pour le moment, de vaccin capable de lutter contre le virus
H5N1 de la grippe aviaire. Pour en fabriquer un qui soit efficace, il faudrait
isoler le virus dans sa forme humaine. Ce ne sera possible que si le virus
se transforme pour s’adapter à la grippe des humains. Il faudrait
alors aller très vite pour éviter l’épidémie.

Le vaccin contre la grippe classique ne protège pas contre la grippe
aviaire. Pourtant, actuellement, la demande de vaccins a explosé. Les
personnes qui doivent réellement se protéger contre la grippe
classique ne trouvent plus de vaccin chez leur pharmacien habituel. Les laboratoires
ne suivent pas. Certains médecins ont répondu à la demande
des «patients». On peut se consoler en se disant que cela permettrait
peut-être de limiter l’étendue d’une épidémie,
si elle se déclenchait.

Attention à vos poules

Les oiseaux migrateurs pourraient transmettre la maladie dans nos poulaillers!
On a donc déterminé, des zones à risques sur le trajet
de ces oiseaux migrateurs. Sur le territoire belge, une surveillance est mise
en place. L’Agence fédérale pour la sécurité de
la chaîne alimentaire (Afsca) organise des contrôles vétérinaires
plus fréquents dans les élevages, des tests sur des oiseaux migrateurs
près des zones humides (le virus résiste à l’eau).
On vérifie si les oiseaux bagués sont porteurs du virus. On imagine
assez bien que les grands élevages avicoles sont contrôlés
régulièrement par les autorités sanitaires et vétérinaires
du pays. Mais comment savoir si quelqu’un qui a six ou sept volailles
dans le jardin court un danger? Et en Belgique, dans la réserve naturelle
du Zwin, où l’on trouve des quantités d’oiseaux migrateurs,
aucun contrôle n’a été fait.

Nicolas Simon

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