Photo: J.-L. Flémal |
En Wallonie, 350 000 personnes (soit 10% de la population)
sont analphabètes.
Ces adultes ne savent ni lire ni écrire, en le comprenant, un texte simple
en rapport avec leur vie quotidienne. Pour améliorer la situation, Lire
et Ecrire vient de lancer un appel pour récolter des expériences
et des propositions en la matière.
Le fait de ne savoir ni lire, ni écrire pose évidemment des problèmes
dans la vie de tous les jours. Les exemples sont nombreux: lorsqu’il s’agit
de faire des courses, de s’occuper des devoirs de ses enfants, de conclure
un contrat d’assurance, de réserver un voyage, de trouver un travail,
de comprendre une recette de cuisine, de prendre les transports en commun, d’identifier
un médicament… Et pourtant, les personnes analphabètes travaillent,
se déplacent, consomment, prennent la parole, soutiennent leurs enfants,
votent…
Depuis plus de 20 ans, en Région Wallonne, l’asblAssociation sans but lucratif, qui ne fait pas de bénéfices Lire et Ecrire
ainsi que quelque 90 associations s’efforcent d’apporter des solutions
concrètes à ce problème. Avec l’aide des pouvoirs
publics, elles organisent des cours d’alphabétisation pour des adultes
d’origine belge ou immigrée. Grâce à ces initiatives,
plus de 7 000 personnes apprennent actuellement à lire et à écrire.
Cependant, les possibilités de formation ne sont pas assez nombreuses
et doivent être augmentées. Il faut que ces cours soient accessibles à tous
les publics, quels que soient leur milieu social ou leur lieu de résidence.
Le Plan wallon de prise en compte de l’analphabétisme
Pour y arriver, il est nécessaire d’établir un plan. Ce plan
doit organiser les actions de tous les partenaires, à tous les niveaux
de pouvoir. Explications. Actuellement, les diverses associations sont en mesure
d’offrir 12 heures de formation par semaine à 35 000 personnes,
ce qui correspond seulement à 10% des personnes analphabètes. Pour
augmenter le nombre de cours, il faudrait trouver les moyens financiers pour
engager 1 800 formateurs supplémentaires! Il faudrait aussi renforcer
l’encadrement pédagogique et administratif.
Par ailleurs, ce plan devrait soutenir tous ceux qui, à leur niveau, voudraient
faire en sorte que les personnes analphabètes cessent d’être
exclues de la société. Ainsi, certains organismes, mais aussi des
services publics ou des entreprises pourraient tenir compte de cette réalité en
adaptant leurs pratiques. Des exemples: communiquer oralement certaines décisions,
faciliter le recours à des interprètes, simplifier les documents
administratifs…
Une enquête pour élaborer le plan
Dans ce cadre, Lire et Ecrire souhaite que tous ceux qui sont (ou ont été)
confrontés à l’analphabétisme puissent donner leur
avis sur la question. L’asbl les invite à faire part de leurs expériences,
mais aussi de leurs propositions. Depuis décembre, cette récolte
d’informations s’effectue via une enquête qui s’adresse à trois
groupes de personnes. Tout d’abord, les apprenants et les formateurs de
Lire et Ecrire. Ensuite, les membres des associations, des CPASCentre public d'action sociale, des écoles… et
de tous les partenaires de travail de Lire et Ecrire. Enfin, les citoyens qui,
d’une manière ou d’une autre, sont amenés à être
en contact avec les personnes analphabètes.
Lire et Ecrire lance donc un appel à tous ceux qui, dans leur vie privée
ou professionnelle, ont côtoyé des personnes ayant des difficultés
pour lire ou écrire. Les informations ainsi récoltées seront
analysées et rassemblées dans un document écrit. Ce texte
comportera une série de propositions pour les différents acteurs
concernés. Il établira aussi des demandes claires à l’égard
des pouvoirs publicsL'Etat, le gouvernement, les administrations. Que les personnes intéressées se manifestent…
Joëlle Van Gasse
Info
Lire et Ecrire en Wallonie
Quai de Flandre, 7 à 6000 Charleroi
Tél : 071/20 15 20