Depuis le 18 avril, une réglementation européenne
impose l’étiquetage des produits contenant des OGM.
Une mention spécifique est désormais obligatoire
pour tous les produits destinés à la consommation humaine ou animale
qui contiennent une certaine quantité d’OGM. Ce tauxpourcentage, partie d'un ensemble est fixé
à 0,9% pour les ingrédients contenant des OGM autorisés
en Europe, comme certains sojas, maïs et colza. Il descend jusque 0,5%
si ces ingrédients sont sans danger, mais n’ont pas encore reçu
l’autorisation de mise en circulation sur le marché européen.
Le but de cette réglementation est d’augmenter la confiance des
consommateurs. Mais aussi de leur laisser le choix de refuser ou non une alimentation
transgénique. Les consommateurs européens sauront désormais
ce que contient leur assiette… ou presque.
Produits « épargnés »
Les organisations écologistes et paysannes ainsi que les associations
de consommateurs soulignent que la législation a quelques failles. Le
principal reproche est qu’aucun étiquetage n’est prévu
sur les produits animaux et leurs dérivés.
Un exemple. Les farines animales doivent obligatoirement être pourvues
d’une mention «contient des OGM». Par contre, la viande provenant
d’animaux qui ont été nourris avec cette même farine
ne doit porter aucune étiquette spécifique. Concrètement,
la viande de boeuf, le poulet, les oeufs, le lait, le fromage… seront «épargnés».
A moins que le producteur ne décide, lui-même, de mentionner la
présence d’OGM. Mais il y a peu de chances que les gros producteurs
d’OGM (aux Etats-Unis, au Canada, en Argentine…) prennent cette décision.
Consommateurs hostiles
Avec sa réglementation sur l’étiquetage, l’Union
européenne marque un point. En effet, une législation sur les
organismes génétiquement modifiés se faisait de plus en
plus attendre. Mais l’étiquetage n’est pas tout. Il y a encore
beaucoup d’incertitudes autour du transgénique.
Les conséquences pour la santé sont peu connues. Les cultures
OGM risqueraient aussi de contaminer les cultures non OGM. L’Union européenne
ne se prononce pas sur ces sujets. De la même manière, elle ne
dit pas un mot non plus sur la responsabilité en cas de dommages causés
par les OGM.
Pour le moment, le plus grand barrage aux OGM est le consommateur. Environ
70% des Européens disent ne pas vouloir se nourrir de nourriture «
génétiquement modifié ». Face à cette réaction,
les agriculteurs européens préfèrent ne pas se lancer dans
le transgénique. Un problème risque cependant de se poser si toutes
les cultures devaient, un jour, être contaminées par les cultures
OGM. Ce jour-là, les consommateurs n’auront plus le choix…
Céline Teret