En octobre, les 15 pays membres de l’Union ainsi que les 10 futurs adhérents
se sont réunis à Rome. Leur but était de définir
le partage des Fonds structurels après 2006. Il s’agit d’un
enjeu politique et financier énormenombre qui donne la mesure règlementaire où se joue l’avenir de
beaucoup de régions en retard de développement. En Belgique, le
Hainaut est directement concerné.
Au fur et à mesure que l’Europe s’est élargie, des
pays moins développés ont rejoint l’Union européenne.
Des pays comme la Grèce, l’Irlande, l’Espagne ou le Portugal
comptaient alors des régions parfois très pauvres sur le plan économique.
Or, avec une telle différence de richesses entre les régions, il était
impossible de créer une véritable union entre tous les pays membres.
Les responsables européens ont donc imaginé un système d’aides
permettant à ces régions de rattraper progressivement leur retard
de développement. Et ça marche! L’Espagne ou l’Irlande,
par exemple, ont vu leur niveau de richesse et de développement augmenter
de façon spectaculaire.
Le Hainaut et l’Objectif 1
Pour parvenir à ce résultat, différents fonds structurels
ont été mis en place: le FSE, le FEDER, le FEOGA et l’IFOP.
Ces fonds financent certaines régions de l’Union européenne
en retard dans différents domaines. L’objectif est de favoriser
la cohésion économique et sociale de l’Union. Ainsi, l’Objectif
1 concerne les régions en retard de développement. L’Objectif
2 a pour but de reconvertir des régions en difficulté. L’Objectif
3 concerne la formation et les actions sociales.
Depuis 1994, le Hainaut bénéficie de l’Objectif 1. Il à déjà obtenu
quelques 110 milliards d’anciens francs belges. Cette somme a notamment
servi à créer des entreprises ou à étendre leurs
activités. Elle a aussi permis de créer des zonings, des laboratoires
de recherches, des attractions touristiques, des infrastructures culturelles… Cet
argent européen
a permis de diminuer fortement les pertes d’emplois dans le Hainaut.
Tout cela, pour qu’enfin, cette province soit sur pied d’égalité avec
la plupart des régions de l’Union Européenne.
Encore des sous pour le Hainaut?
Depuis 1986, les fonds structurels ont été partagés suite à des
négociations parfois très difficiles. Aujourd’hui, le montant
de cette aide est de plus de 33 milliards d’euros. A l’avenir, ce
budget n’augmentera pas. En effet, des membres comme l’Allemagne
ou l’Angleterre estiment déjà qu’ils paient plus pour
l’Union Européenne qu’ils ne reçoivent d’elle.
L’année prochaine, il faudra donc partager cette somme, non seulement
entre les régions qui en bénéficient déjà,
mais aussi avec les 10 pays qui entreront dans l’Union le 1er mai. Et comme
tous ces pays sont dans les conditions pour bénéficier des fonds,
ils obtiendront la plus grosse part des aides.
Mais comment répartir cet argent? Les pays membres sont divisés
sur la question. Certains veulent que tout l’argent aille uniquement aux
nouveaux membres afin qu’ils rattrapent le plus vite possible leur retard.
Par contre, ceux qui bénéficient actuellement des aides ne veulent
pas être privés de cet argent du jour au lendemain. C’est
d’ailleurs la position de la Belgique qui demande encore une aide, même
moins importante, afin d’achever les programmes en cours. Enfin, certains
pays membres voudraient une réforme afin de rendre plus difficile l’accession
aux aides.
Finalement, à Rome, la Commission européenne a proposé un
compromis. Selon elle, il faut revoir les critères qui permettent d’obtenir
les aides, notamment en excluant d’office certaines régions. Cependant,
plusieurs d’entre elles pourraient tout de même être repêchées.
Cette position semble satisfaire une partie des 15 membres. La décision
finale ne tombera pas avant 2005. Dans cette négociation, la Belgique
devra être très habile. Ce sont des dizaines de millions d’euros
et des milliers d’emplois qui sont en jeu…
Thierry Vangulick