Les écoles les moins favorisées recevront plus d’argent que les autres — Photo: Jean-Luc Flémal |
En juin 2001, après des années de
négociations, le gouvernement de la Communauté française
était parvenu à un accord sur le refinancement
des écoles. Ce sera le fameux accord de la saint Boniface.
Le principe de cet accord est de refinancer l’enseignement
progressivement, en tenant compte de la croissance
économique. Mais dans le même temps, tout le monde est d’accord
pour dire qu’au niveau du financement, le principe de l’égalité
entre les élèves est devenu injuste. Actuellement, la règle
est la suivante: chaque élève reçoitOrganisation internationale du travail, organisation de l'ONU chargée de "développer des politiques pour favoriser des conditions de travail décentes pour les hommes et les femmes." la même subvention.
Or, cette règle ne correspond plus à la réalité
de l’école d’aujourd’hui. Les inégalités
sociales et économiques se retrouvent aussi sur les bancs d’école.
En effet, l’enseignement n’est plus réellement gratuit et
les écoles-ghettos
se multiplient. D’où l’idée d’un financement
qui varie d’un enfant à l’autre. Jean Marc Nollet, le ministre
qui s’occupe de l’enseignement fondamentaltrès important, de base, avait été
chargé de mettre cette réforme en place. Il lui a fallu plus de
deux ans pour y parvenir. Le projet vient d’être présenté
devant le Parlement de la Communauté française. Et il a été
apprécié par les partis de la majorité, comme par ceux
de l’opposition.
Eviter une école à deux vitesses
Le principe est simple et porte seulement sur les budgets de fonctionnement
des écoles. C’est-à-dire l’entretien des bâtiments,
l’équipement scolaire, les manuels, l’informatique… On
attribue à chaque élève un indice selon sa situation socio-économique.
Comme il est impossible d’étudier la situation financière
de chaque famille, on attribue donc ce fameux indice en fonction du quartier
où vit l’élève. L’indice ne sera donc pas le
même pour les enfants qui vivent dans des quartiers défavorisés
que pour ceux qui vivent dans des quartiers riches. La distinction entre quartiers
se base sur des cartes établies en fonction de onze critères:
revenus des habitants, niveau moyen d’études, qualité du
logement… En additionnant les indices de tous les élèves d’une
école, on établit le montant des subventions.
Refinancement variable
Concrètement, toutes les écoles vont recevoir une augmentation
de leurs subsides de fonctionnement. Mais cette augmentation ne sera pas la
même pour toutes les écoles. Par élève, les écoles
les plus défavorisées pourront recevoir jusqu’à 183
euros de plus que les autres et ce, d’ici à 2010. Cette mesure
s’ajoute à celles déjà prises dans le cadre de la
“discriminationle fait de traiter différemment (le plus souvent plus mal) une personne ou un groupe par rapport aux autres personnes ou au reste de la collectivité. positive” qui favorise déjà financièrement
les écoles les plus démunies. La réforme s’adresse
à toutes les écoles: celles du fondamental et du secondaire, de
tous les réseaux.
L’idée de ce nouveau système de financement est double.
D’abord, mieux équiper les écoles qui accueillent des enfants
venant de quartiers défavorisés. Ensuite, mieux répartir
les élèves de conditions sociales différentes. On veut
mettre fin aux écoles-ghettos qui comptent uniquement des enfants d’un
même milieu. Pourquoi? Parce que le mélange des élèves
devrait favoriser une meilleure intégration sociale et stimuler les plus
défavorisés.
Thierry Vangulick
Une réponse
Quand va-t-on revenir à la discipline dans les écoles?
C’est la seule condition préalable pour une bonne scolarisation. On parle toujours gros sous, eh bien qu’on octroie un plus gros budget aux écoles et qu’on gaspille moins d’argent dans les frais inutiles de ministères. A chaque changement de ministre, on se croit obligé de renouveler tout le mobilier et toute la structure du ministère. Mais le plus grand gaspillage (le plus éhonté) concerne les EUROS, vous savez bien ceux qui gagnent 3 fois plus que les autres et qui ne payent pas de taxes (ou si minimes); de plus on leur octroie des primes mirobolantes pour rentrer chez eux régulièrement alors qu’ils ne rentrent pas (si au moins on ne leur octroyait que lorsqu’effectivement ils se rendent chez eux, mais il n’y a même pas de contrôle).
De plus, si on peut se payer idiotement 5 gouvernements au lieu d’un seul, et cela pour 10 petits millions d’habitants, où est le problème …