mercredi 15 mai 2024

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Solidarité à confirmer


Photo : Belga

Le tsunami a fait 280 000 morts, selon
les derniers décomptes. L’aide
internationale aux pays touchés a permis de couvrir les besoins les plus
urgents. En revanche, de nombreuses promesses de dons doivent encore être
confirmées. De plus, peu de choses sont prévues pour aider à long
terme ces pays à se reconstruire.

A la catastrophe extraordinaire qui a
frappé les zones du sud-est asiatique
et de l’Océan indien le 26 décembre dernier a répondu
un formidable élan de générosité. Comme l’ont
déclaré les responsables de l’ONU, les besoins les plus
urgents ont été couverts. On a pu fournir de la nourriture
et de l’eau, des soins d’urgence. On a réussi à endiguer les épidémies. Dans cette course contre-la-montre, le secteur
privé s’est montré particulièrement généreux.
Au-delà des gestes de certaines entreprises ou de mega stars du monde
sportif, l’homme de la rue a lui aussi puisé dans sa tirelire.
L’aide privée s’élève globalement à 188
millions de dollars. Dans certains pays, l’aide privée a égalé,
et parfois dépassé l’aide octroyée par les gouvernements.

Promesses
pas toujours tenues

Dès le sommet sur le tsunami, le 6 janvier dernier à Djakarta,
Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU, chiffrait à 977
millions de dollars l’aide internationale nécessaire pour faire
face aux besoins les plus urgents. Les jours suivant la catastrophe, les
chiffres les plus mirobolants ont circulé dans les médias.
On parlait de plus de 3 milliards de dollars. Un mois, jour pour jour, après
le tsunami, Jan Engeland, secrétaire général adjoint
aux affaires humanitaires à l’ONU et coordinateur des secours
d’urgence,
dressait le bilan. Sur les 977 millions demandés par l’ONU,
les Etats avaient promis d’engager 775 millions. Mais seuls 200 millions
avaient effectivement atterri dans les caisses des organismes chargés
des secours.

Bien sûr, il faut ajouter à ces sommes les moyens
matériels
et humains mis en œuvre les jours qui ont suivi la catastrophe et notamment
l’appui logistique offert par les forces militaires. Mais de nombreuses
promesses doivent encore se concrétiser pour éviter de répéter
le phénomène de «l’oubliette». C’est
ce qui s’était passé lors du tremblement de terre à Bam,
en Iran. Là aussi, beaucoup de promesses n’étaient jamais
devenues réalité.

Il faut aussi tenir compte de la proposition
des pays du Club de Paris de suspendre le paiement des intérêts
de la dette. Ce geste, pour un pays comme l’Indonésie accorde
un sursis de 2,2 milliards de dollars pour l’année 2005. Ce
geste est jugé insuffisant
par certains groupes altermondialistes comme Attac qui a exigé la
suppression pure et simple de la dette des pays touchés, soit pour
la seule Indonésie,
un «cadeau» d’une valeur de 132 milliards de dollars…

Et à long
terme

A plus long terme, il reste à reconstruire les zones ravagées.
Les écoles doivent être remises sur pied, de même que
les installations sanitaires et les voies de communication. Les réfugiés
(1,5 million de personnes déplacées et un autre million qui
vivent dans des abris de fortune) doivent retrouver un logement. L’économie
aussi doit être restaurée. Les équipements nécessaires
au tourisme, à la pêche, à l’agriculture doivent être
remis en état. La liste des tâches à accomplir est longue.
Cela ne se fera pas sans l’appui financier des Etats les plus riches.
Dans le bilan qu’il dressait le 26 janvier, Jan Engeland relevait que
les promesses d’aide pour le relèvement à plus long terme
concernaient des montants nettement inférieurs à celles formulées
pour l’aide d’urgence. Passée la frayeur…

Olivier Brouet

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