Photo: Belga

Le 26 décembre, Bam a été touché par un violent tremblement
de terre qui a fait des dizaines de milliers de morts. La ville iranienne s’est
effondrée comme un château de cartes. La communauté internationale
se mobilise pour venir en aide aux victimes.

Environ 30 000 morts, autant de blessés et des dizaines de milliers de
sans-abri. C’est le bilan du tremblement de terre qui a secoué,
le 26 décembre, la ville de Bam et ses alentours. Située au sud-est
de l’Iran, Bam était un lieu touristique fort prisé, qui
faisait la fierté de la province de Kerman. Sa citadelle était
considérée comme un des joyaux du patrimoine mondial. Elle est
aujourd’hui complètement détruite. Le tremblement de terre était
d’une magnitude de 6,3 sur l’échelle de Richter. Il a dévasté la
ville toute entière. Il n’en reste qu’un amas de pierres et
de poussière couleur ocre.

Zone à risque

La terre fait souvent des siennes en Iran. Le pays est, en effet, situé entre
trois plaques tectoniques fortement en mouvement. En 1990, un séisme avait
touché les provinces de Ghilan et de Zandjan. Il avait déjà fait
plus de 37 000 morts. Pourtant, malgré les risques d’autres séismes
dévastateurs, le gouvernement iranien n’a pris aucune précaution
antisismique. Des habitations peu fiables continuent à être construites,
dans ce pays où la terre pourrait trembler à tout moment. L’ampleur
de la catastrophe dans la ville de Bam était à prévoir.
La plupart des habitations étaient bâties en pisé ou en briques
de terre. Aujourd’hui, il ne reste plus rien. Après plusieurs jours
de recherche parmi les gravats, les secouristes ont perdu l’espoir de retrouver
encore des survivants. Ils ont cédé la place aux bulldozers. En
attendant la reconstruction de la ville,“plus solidement”, selon
les autorités iraniennes, des dizaines de milliers de rescapés
vont devoir passer plusieurs mois sous des tentes.

Aide internationale

Suite à la demande d’aide du gouvernement iranien, la communauté internationale
s’est mobilisée en masse. L’Allemagne, l’Italie, la
France, le Maroc, la Turquie, l’Ukraine,… en tout plus de 30 pays
ont répondu à l’appel. Ils ont envoyé des secouristes,
des équipes médicales mais aussi du personnel logistique et du
matériel. La Belgique, quant à elle, s’est vue confier l’importante
mission de seconder l’Italie dans l’organisation des secours d’urgence
en provenance d’une dizaine de pays européens. Le B-Fast (Belgium
First Aid and Support) a en effet déjà fait ses preuves . Il avait
coordonné l’aide d’urgence lors du séisme de 1999
en Turquie.

Les mollahs au pouvoir à Téhéran n’ont refusé que
l’aide d’Israël. Ils ont accepté toutes les autres aides
humanitaires, même celle des Etats-Unis. Or, le président Bush avait
rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran depuis 1980. Il avait récemment
placé le pays dans l’ « Axe du mal », aux côtés
de l’Irak et de la Corée du Nord. Mais les Américains ont
offert leur assistance aux Iraniens. Les Américains ont également
suspendu une partie de leurs sanctions financières contre l’Iran.
Les Etats-Unis testent-ils ainsi l’ouverture du pays musulman?

Quoiqu’il en soit, la priorité pour le moment n’est pas diplomatique.
Elle est d’éviter les risques de maladies et d’épidémies,
mais aussi de faire l’inventaire des personnes disparues et de reloger
au plus vite les dizaines de milliers d’iraniens jetés à la
rue. Un travail long et coûteux.

Céline Téret