Le 10 juin prochain, les électeurs belges iront voter une nouvelle fois. Ce sont des députés et des sénateurs qui seront élus. Ce sont les élections législatives fédérales. Mais elles servent à quoi, au juste, ces élections?
Photo: Flémal
En Belgique, les élections législatives fédérales sont organisées tous les quatre ans. A cette occasion, les électeurs votent pour les parlementaires fédéraux qui siègeront à la Chambre et au Sénat. Durant la prochaine législature, ils prendront des décisions et voteront des lois au nom des électeurs de tout le pays.
Pour comprendre ces élections, il faut d’abord rappeler que la Belgique est un Etat fédéral. La Belgique a trois Communautés : la Communauté française, la Communauté flamande et la Communauté germanophone. Elle a aussi trois Régions : la Région wallonne, la Région flamande et la Région de Bruxelles-Capitale. Les Communautés et Régions ont leur propre Parlement. Les parlementaires peuvent prendre des décisions dans des domaines bien précis: l’emploi, le logement, l’enseignement, la culture, l’environnement… Mais le 10 juin, nous allons voter pour le Parlement fédéral. Il se charge, lui, des matières qui sont communes à l’ensemble du pays: la justice, l’armée, la sécurité sociale, les relations avec les pays étrangers…
Voter les lois
Le Parlement fédéral est composé de la Chambre des représentants (150 députés) et du Sénat (74 sénateurs). Le rôle principal des députés et des sénateurs est de modifier ou de voter les lois. Depuis 1993, la Chambre et le Sénat ne font plus tout à fait la même chose. En plus de leur pouvoir législatif, les membres de la Chambre doivent contrôler la politique du gouvernement, et aussi le budget de l’Etat. Les sénateurs votent, eux aussi, toujours les lois. Mais depuis 1993, le Sénat est devenu surtout un lieu de réflexion. Par exemple, les sénateurs réfléchissent sur les relations entre la Belgique et l’étranger ou entre les Communautés et les Régions du pays, sur des problèmes de la société belge…
Petit pays, la Belgique est compliquée. Les députés sont tous élus par les citoyens. C’est différent pour les sénateurs. 40 sénateurs sont élus directement. 31 sénateurs sont élus par les parlementaires des Communautés et par les sénateurs eux-mêmes. Et enfin, il y a 3 sénateurs de droit, qui ne sont pas élus: le Prince Philippe, la Princesse Astrid et le Prince Laurent.
Et après le vote ?
Le soir du 10 juin, on fera le compte des voix. Plus un parti politique a de voix plus il a d’élus, de sièges au Parlement. Les partis politiques discuteront alors pour former le nouveau gouvernement fédéral.
Comment? Le Roi désignera un informateur, puis un formateur, qui seront chargés de former une coalitionalliance temporaire entre plusieurs personnes, groupes ou partis pour faire quelque chose ensemble. C’est-à-dire de regrouper différents partis politiques d’accord pour gouverner le pays ensemble. Pour cela, il y a une règle. Au Parlement, les élus des partis de cette coalition doivent être plus nombreux que tous les autres. Cette coalition doit avoir la majorité au Parlement. En fonction du choix des électeurs, qui voteront pour les candidats d’un parti politique plutôt que d’un autre, la manière dont le pays sera gouverné dans les prochaines années sera donc différente.
La première question est donc de savoir quels partis vont gagner les élections. Ainsi, les libéraux et les socialistes (flamands et francophones) formeront-ils toujours le prochain gouvernement, comme c’est le cas actuellement? Ou faudra-t-il désormais compter avec le centre (CDHCentre démocrate humaniste, anciennement Parti social chrétien (PSC)) ou Ecoloen Belgique, le parti des écologistes francophones? Une autre question fait débat depuis quelques semaines. Le futur premier ministre sera-t-il flamand ou francophone? Depuis des dizaines d’années, le premier ministre vient toujours du Nord du pays.
La raison principale? Les habitants du Nord du pays sont plus nombreux que ceux du Sud. Mais aujourd’hui, beaucoup de francophones réclament un Premier ministre francophone. Elio Di Rupo (PSParti socialiste) et le libéral Didier Reynders (MRMouvement Réformateur), ont annoncé qu’ils se verraient bien dans ce rôle. Mais, pour cela, il faudrait que leur parti fasse un excellent score. Autrement dit, qu’il sorte largement vainqueur des élections. Réponse, le soir du 10 juin…