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Le Moyen-Orient est un véritable volcan. La région est de plus en plus explosive. On peut regarder la Palestine, l’Irak et maintenant le Liban. Le Liban a déjà connu une guerre civile de 1975 à 1990. Aujourd’hui, la situation politique est différente. Mais ce pays est de nouveau au bord de la guerre civile. Et il subit les pressions de la Syrie et de l’Iran. Le 25 janvier, une conférence internationale a eu lieu à Paris à l’initiative de Jacques Chirac. Le but? Aider financièrement le Liban et débloquer la situation.
Quelques mots sur les communautés religieuses Les chrétiens maronites: C’est la première communauté chrétienne du Liban. Ils sont un quart de la population libanaise. Ce qui complique encore les choses, c’est que les dirigeants d’une même communauté ne défendent pas tous les mêmes positions politiques. Toutes ces communautés religieuses sont divisées entre les modérés et ceux qui défendent une tendance dure. |
Il y a quinze ans, la guerre civile au Liban avait fait 140.000 morts. Pendant la guerre civile, de 1975 à 1990, chrétiens et musulmans s’affrontaient. Aujourd’hui, ce sont les musulmans sunnites et chiites qui s’affrontents'affronter: s'opposer, se heurter (comme en Irak) pour le pouvoir au Liban. Sans oublier les chrétiens. En fait, la République du Liban est dirigée par le président Emile Lahoud, un chrétien. Pour beaucoup de dirigeants politiques libanais, Lahoud est aux ordres de la Syrie. Au gouvernement, ce sont les chrétiens et les sunnites qui dominent avec les druzes. Ce gouvernement a l’appui de la Communauté internationale qui ne veut pas du Hezbollah…
Le Hezbollah, parti musulman chiitequi suit le chiisme, 2e principale branche de l'islam avec le sunnisme. Le chiisme suit les principes d'Ali considéré comme le prophète successeur de Mahomet. bloque le fonctionnement du Parlement. Le Président de la Chambre des députés est un chiite. Il ne convoque pas l’assemblée et donc bloque le vote des lois. Le but est faire tomber le gouvernement.
Aides internationales
Le gouvernement libanais ne veut pas abandonner le pouvoir sous de telles pressions. Le 25 janvier, une grande réunion internationale a eu lieu à Paris. 36 pays, les institutions financières internationales et le secrétaire général des Nations Unies, ont tenté de trouver une solution au Liban divisé. Il s’agit de diminuer la dette publique du Liban. Celle-ci s’élève 41 millions de dollars. Les diplomates français pensent qu’une aide financière pourrait probablement apaiser les tensions au Liban.
Bref, il faut arroser la poudrière avant que tout explose. Un député libanais résume assez bien la situation du Liban : «Nous n’avions pas besoin de cela mais nous sommes maintenant au cœur du cyclone qui secoue toute la région, de l’Irak au Golfe. Parce que nous avons des citoyens libanais sunnites et chiites, nous voilà impliqués dans une querelle entre musulmans, vieille de mille quatre cents ans (…) Nous n’avions jamais vraiment connu chez nous de conflit entre sunnites et chiites, mais la pendaison de Saddam Hussein*, diffusée in extenso, a aggravé les choses. J’ai peur d’une volonté de revanche des chiites qui déclencherait la haine des sunnites et rejaillirait sur toutes les communautés. »
Revanche
Au Liban, les chiites ont toujours été considérés comme le parent pauvre. Ils ont aujourd’hui une forme de revanche! La communauté chiite compte un million de personnes pour 3,4 millions d’habitants soit environ un quart de la population! L’aide internationale va sans doute calmer le jeu. L’Europe contribue beaucoup à cette aide. Il faut installer un régime démocratique et stabiliser la région. A coup d’euros et de dollars ? L’argent ne fait pas le bonheur. Mais il fait et défait les guerres !
Nicolas Simon
* Saddam Hussein était sunnite
Le Liban a une dette publique de 41 milliards de dollars, soit 180% du PIB (produit intérieur brut).
La conférence de Paris propose une aide 7,6 milliards de dollars : des dons, des prêts, ou encore de l’aide humanitaire. Cette aide viendra surtout de la Banque européenne (BEI), l’Arabie Saoudite, la Banque mondiale, les Etats-Unis, la France, la Belgique, la Commission européenne, le Fonds monétaire international, les institutions financières arabes.