lundi 29 avril 2024

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Le coin de Roger : Pouvoir de non-achat

Pouvoir de non-achat

A ceux à qui ça aurait échappé en faisant le plein ou en remplissant la cuve à mazout, plusieurs sondages parus en décembre nous ont rappelé qu’en 2008, notre pouvoir d’achat allait partir en sucette. Histoire que nous profitions bien des fêtes de fin d’année pour dépenser sans compter avant de faire ceinture.

A voir le contenu des caddies dans mes supermarchés préférés, j’ai plutôt l’impression que le message «mangez votre pain blanc…» est passé cinq sur cinq. Les fauchés en sursis que nous sommes en ont bien profité et les cartes de crédit ont chauffé.
On avait promis une Nintendo DS au gamin pour la Noël (sauf mauvais bulletin). On a cru qu’il allait devoir patienter jusqu’à Pâques: Playstation, DS, Wii, Xbox, plus une console à trouver dans les rayons. Rupture de stock chez les fournisseurs. Et je ne vous dis pas sur le parking d’une grande surface spécialisée dans le multimédia. Fallait voir les téléviseurs écran plasma, les lecteurs de dvd, les PC s’engouffrer dans les coffres de voiture. Et dans les magasins d’alimentation! S’il y avait des produits blancs dans les charrettes, ils étaient bien cachés par le cageot d’huîtres.

C’est alors qu’arrivé à la caisse, lieu de toutes mes inspirations, je me suis mis à réfléchir au sens du mot «pouvoir d’achat». Bien sûr, ne rien pouvoir acheter, c’est un réel problème. Mais le vrai pouvoir, n’est-il pas celui de ne PAS devoir acheter ? J’ai alors imaginé refaire le parcours inverse avec mon caddie et remettre dans les rayons les produits dont je pourrais me passer si je changeais tout simplement mon mode de vie.

Pour la viande et le poisson, j’ai qu’à devenir végétarien. Les légumes, les cultiver dans mon jardin (ça me fera de l’exercice). Les œufs, élever des poules. Le lait, avoir une chèvre qui broute la pelouse et me dispense de tondeuse. La bière? Je n’ai qu’à boire de l’eau… Du robinet. Le vin ? De l’eau, on a dit! Le fromage ? Voir plus haut, avec le lait de chèvre. Les yaourts? Quand on est végétarien, on n’a plus besoin de ça pour être en bonne santé. Les frites surgelées ? Sans viande avec, autant oublier tout de suite. Le film transparent ? Les légumes du jardin, on ne les emballe pas, on les cueille, Monsieur! Le papier essuie-tout? Et la bonne vieille «lavette», elle pue ? Le papier «cul» ? Oui bon, ça va pour cette fois mais le moins cher, hein ? La poudre à lessiver? On lessive à l’ancienne. Sur Google, on trouve la recette pour fabriquer du savon. Les cigarettes pour ma femme ? Je m’en passe bien. Le dentifrice ? Plus de clope, plus de bibine, plus de bidoche, l’haleine du matin, ça ira déjà beaucoup mieux. L’after-shave ? Si on arrête de se raser, ça devient sans objet. Le gel pour les cheveux ? Avec quoi tu viens, chochotte, t’as qu’à te coiffer avec une tranche d’entrelardé. Les piles ? On peut très bien amener la télécommande jusqu’à la TV pour changer le programme.

Et j’aurais pu continuer à rêvasser sur cette nouvelle vie formidable si je m’étais rendu compte que j’avais oublié mes sacs à commissions dans le coffre de la voiture. La caissière : « Je vous mets un «jetable» à 2 cents, Monsieur ? ». J’ai fait «oui » de la tête, honteusement. C’est promis, la nouvelle vie, je commence après-demain…

Roger

 

5 réponses

  1. J adore votre humour ,cher monsieur ,cela me fait sourire de nos tracas au quotidien
    Quand j étais jeune chez ma grand mère on avait droit au bain le vendredi et ma soeur avait le droit d ainesse ,j ai du longtemps me laver dans l eau de ma chère soeur
    le papier cul s était les feuilles du botin et on nettoyait avec l eau de vaisselle ,les savons étaient coupés en quatre ,les chasses d eau étaient fermées à 14H ,la viande blanche était toujours cuite à la margarine et le bouilli de la soupe était coupé en petits morceaux avec une tomate et des haricots avec une vinaigrette ,c était très bon ,le dessert était préparer maison ,tarte aux pommes au sucre et pudding vanille ou chocolat et pain perdusauf pour nous,on allait à pied à l école ou par les transports en commun
    Quand on partait une journée à la mer ,on avait les tartines et on s offrait quelques crevettes non épluchées et une gauffre pour le goûter ,on était heureux ,on se réunissait en famille et chacun chantait sa petite chanson .on reprisait les chaussettes et on stoppait le bas nylon avec un vernis transparent ,je me démaquillais avec de l huile et quand il manquait de dentifrice ,je les lavais avec du sel , c était pas rigolo mais cela marchait bien
    on mettait de la cassonade sur la tartine et on mangeait du sucre candy comme bonbon ,les fruit s ‘achetait à la pièce et le pain était très bon .
    le vendredi ,jour sacré pour le poisson ,je savais ce que j allais manger quand je rentrais à la maison
    La ménagère se devait de bien équilibrer les repas et de respecter les saisons .
    L autre jour il me restait une tomate et du gruyére ,j ai fait une belle omelette et j ai ajouté des lardons .
    On recevait pour St nicolas du massepain et des caramels fait par ma mère ,bon dieu cela sentait bon ,mon père nous a construit une petite ferme ,il a acheté les animaux ,on recevait des chaussettes et un pyjama pour noël et une paire de chaussure pour la rentrée des classes et on était heureux .
    Les temps ont changés ,je suis un peu nostalgique des soirées passées près du poële à charbon les chambres étaient glacée et on repassait le lit avant de se coucher dedans mais il faut regarder vers l avenir tout en essayant de sauvegarder nos enfants avec humour çà c est certain mais en ne se laissant pas trop bouffer par la pub et surtout en votant bien !
    Au fond,nous étions écolos et à présent nous sommes des idiots ,on nous manipule bien gentiment.

  2. Je suis ume femme.Je croie que Je SUIS un peu économe. J’ai des poules et un jardin potager. Je n’ achète pas des produits preparés, ni congeles .Je fais ma confiture, mes tartes et les desserts. Je regarde si la marchandise est de bonne qualité. Je fais les couses une fois par semaine car les magasins sont très tentants. Ainsi, je fais déjà une petite économie. La vie n’est pas facile mais avec tous ces petits trucs, je garde le moral.

  3. vous en avez de la chance d avoir un potager et des poules
    Pour la confiture ,auriez vous une recette facile ?
    Pour les courses ,je fais comme vous ,le moins possible les super grande surfaces ,c est un gouffre à tentation bien inutile
    Les plats préparés ,j aime pas et pour les surgelés ,je prends quand même quelques légumes mais pour celles qui ont le temps d acheter leurs légumes de saison,c est une vraie économie en les blanchissant et en les surgélant .
    Comme quoi la femme à la maison si elle fait un bon travail permet de faire de sacrées économie
    Voilà ce que nos politiciens et politiciennes devraient encourager et honorer ,ce sont les femmes à la maison ,c est un métier merveilleux d être une bonne mère et une maîtresse de maison .
    Que faites vous dans la vie??
    Je reste à la maison ,j élève mes enfants ,je cuisine,je soigne mon petit mari
    Il faut un sacré diplôme du courage et de l organisation pour faire ce métier là mais il faut également ne pas s oublier et rester coquette .

  4. Je suis un mari chanceux d’avoir une telle épouse, qui a accepté de remettre en cause son parcours pour me suivre (militaire), et devenir femme d’intérieur.
    Et c’est un travail à temps plein! Mais, ce que d’aucuns, nombreux, ne considèrent que comme « un manque à gagner » est en fait une véritable composante de notre bonheur…
    Le « salaire qu’elle ne gagne pas » se retrouve très largement dans une qualité de vie que nous ne lâcherions pas pour quelques euros de plus.
    Il suffit de voir l’équilibre de nos 2 enfants pour en être convaincus. Chez nous, pas de Wii, pas de plasma, ni de plats tout faits ou de fraises en décembre. L’apprentissage du monde réel, du civisme, de la valeur du travail, de l’envie d’apprendre, du sport ou de grandes discussions en famille remplacent les nounous d’emprunt mal payées et les jeux virtuels pour « occuper les gosses dont on ne sait pas quoi faire », bien indépendamment du niveau social.
    Bien sûr, chacun a ses problèmes. Mais en réfléchissant un peu… le temps libre bien utilisé d’un conjoint n’a pas de prix, et vaut largement plus que les sacrifices consentis pour une course sans fin aux seuls revenus.
    D’autant que, parité oblige, les hommes au foyer ne sont pas en reste. J’en connais. Et leur famille se porte bien.
    A toutes les épouses au foyer, dont je salue le travail, insuffisamment reconnu.

  5. bonjour Fishbed,

    votre éloge à ces conjoints qui font le choix de se  » sacrifier  » pour le plus grand bonheur de leur famille est tout à fait remarquable. L’on croirait presque, à vous lire, voir un  » copier-coller  » de notre situation familiale. Mariés depuis presque 25 ans, 2 enfants de 22 et 20 ans, le bonheur familial prioritaire, l’épouse au foyer, … et militaire de 1975 à 2008 ( dont 4 ans en Allemagne ), voici qui reflète le parallélisme de nos parcours !

    Nous formons une minorité à ( pouvoir ou vouloir ) privilégier notre bien-être familial aux dépens de la course au  » paraître  » si prisées par d’autres ! S’il ne s’agissait que de leur choix et qu’il n’engagerait qu’eux, passerait encore mais, quid des enfants ? Tout-petits, réveillés à l’aube, balancés chez la gardienne … récupérés à l’heure du souper et balancés au lit ! Ecoliers, changeons la gardienne par la maîtresse … Adolescents, le plus souvent abandonnés à leur sort …

    Ils ne connaîtront sans doute jamais les repas, les jeux de société, les discussions, … en famille !
    Plus tard, jeunes adultes, quel regard porteront-ils sur leurs parents ? Au fait, quels … parents ? Le parent est celui qui élève, celui qui conçoit n’est que … le géniteur !

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