 Certains électeurs voteront électroniquement – Photo: Belga |
Le dimanche 13 juin, les électeurs de Belgique se rendront aux urnes pour
voter lors des élections régionales, communautaires et européennes.
Mais quels sont les particularités et les enjeux de ces scrutins qui
ont lieu tous les cinq ans?
En plus d’élire les Belges qui siègeront au Parlement
européen (voir page 6), les électeurs devront renouveler les
différentes assemblées communautaires et régionales. C’est-à-dire?
La Belgique est un Etat fédéral qui est composé d’entités fédérées qui sont les trois Régions (wallonne,
flamande et de Bruxelles-Capitale) et les trois Communautés (française,
flamande et germanophone). Les entités fédérées
ont des compétences propres. Par exemple: le logement, l’emploi,
l’environnement… pour les régions et la culture, l’enseignement,
l’aide sociale… pour les communautés.
Renouveler les différents Parlements
Les communautés et les régions possèdent également
leur propre Parlement ou Conseil. Ces assemblées sont composées
de députés qui seront d’ailleurs élus ou désignés
suite aux élections de ce 13 juin. Ainsi, les électeurs qui vivent
en Région wallonne vont élire les 75 membres du Parlement wallon.
Ceux qui habitent à Bruxelles vont faire de même avec les 89 députés
(72 francophones et 17 néerlandophones) du Conseil de la Région
de Bruxelles-Capitale. Enfin, les habitants de Flandre vont choisir les 118
députés du Parlement flamand.
Pour les trois communautés, la situation est un peu plus compliquée.
Ainsi, les 94 membres du Parlement de la Communauté française
ne sont pas élus directement. Cette assemblée est composée
des 75 députés du Parlement wallon et de 19 membres du Conseil
de la Région de Bruxelles-Capitale. En Flandre, la communauté et
la région ont fusionné depuis 1980. Il n’y a donc qu’un
seul parlement. Cependant, six élus néerlandophones du Conseil
de la Région de Bruxelles-Capitale rejoindront le Parlement flamand.
Enfin, les habitants de la Communauté germanophone voteront, eux, pour élire
les 25 députés du Conseil de leur Communauté.
Voter, une obligation
Les 13 juin, tous les Belges de plus de 18 ans devront aller voter. La loi
précise également que l’électeur doit “jouir
de ses droits civils et politiques”. Cela signifie qu’il ne peut
pas avoir été lourdement condamné et qu’il doit être
en possession de toutes ses capacités mentales. Rappelons qu’en
Belgique, comme en Grèce et au Luxembourg, le vote est obligatoire.
Ceux qui n’accomplissent pas leur devoir électoral risquent donc
de devoir payer une amende. Néanmoins, ceux qui ne peuvent se déplacer
(pour cause de maladie, de travail, de vacances…) peuvent voter par procuration.
Cela signifie qu’ils chargent une autre personne de voter pour eux. Pour
voter de cette manière, il faut remplir un document, que l’on
peut obtenir à la maison communale.
Et les étrangers, pourront-ils voter? Seuls les citoyens qui ont la
nationalité d’un pays membre de l’Union européenne
et qui vivent chez nous, sont concernés par le scrutin du 13 juin. Ceux
qui en ont fait la demande pourront voter, uniquement pour les élections
européennes. Les autres étrangers n’ont pas le droit de
vote, pour ces types d’élections. Ils pourront se rendre aux urnes,
pour la première fois en 2006, à l’occasion des élections
communales.
Des questions…
Mais quels sont les enjeux de ces élections ? Depuis plusieurs semaines,
les sondages vont bon train. Leurs prévisions seront-elles justes? Autre
question: les résultats des élections vont-ils avoir des répercussions au niveau fédéral? Ainsi, si un des partis membres du gouvernement
de Guy Verhofstadt perd les élections, cela provoquera-t-il des remaniements au sein de celui-ci? Enfin, de façon plus préoccupante encore,
il faudra suivre les résultats de l’extrême droite et plus
particulièrement du Vlaams Blok, en Flandre…
Anouck Thibaut
Photo: Belga
Voici quelques règles à respecter pour effectuer un vote valable.
Selon les endroits, le vote sera manuel (à l’aide d’un crayon
et de feuilles de papier) ou électronique (à l’aide d’un
ordinateur) (1). Quelle que soit la technique, la procédure est, évidemment,
identique. Les listes sont composées de deux types de candidats: les
candidats effectifs et les candidats suppléants. Les premiers siégeront
réellement au sein d’une assemblée, pour autant qu’ils
soient élus. Les seconds constitueront une réserve et ne siègeront
que si les premiers abandonnent leur poste. Au sein d’une même
liste, il est possible soit de cocher la case qui se trouve en tête de
liste, soit de voter pour plusieurs candidats, effectifs et/ou suppléants.
Voter en case de tête signifie que l’on est d’accord avec
l’ordre dans lequel les candidats sont placés. Par contre, voter
pour un (ou plusieurs) candidat(s) signifie que l’on veut leur donner
notre voix à un candidat en particulier. Un vote qui n’aura pas été effectué correctement
est considéré comme un vote nul. Des exemples? Voter pour plusieurs
listes, dessiner ou faire des inscriptions sur son bulletin de vote, le déchirer…
Le vote nul n’est plus possible avec le vote électronique. Par
contre, il est toujours possible de voter blanc. Ce vote consiste à ne
cocher aucune case parce que l’on n’est d’accord avec aucune
liste.
(1) Il est possible de faire une simulation du vote électronique sur
le site Internet des autorités fédérales: www.belgium.be
