vendredi 3 mai 2024

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Brèves autour de l’égalité

Le Deuxième Sexe
En 1948, en Belgique, les femmes ont enfin le droit de vote à toutes les élections. Donc, après la Seconde Guerre mondiale. Les femmes deviennent de vraies citoyennes, avec des droits et des devoirs. Mais on ne leur donne pas le droit de vote au nom de l’égalité. On les récompense pour leur patriotisme pendant la guerre. Et la femme doit, à l’époque, surtout faire des enfants, les garder et les élever. En 1949, une écrivaine française, Simone de Beauvoir, publie Le Deuxième Sexe. Simone de Beauvoir montre comment la société enferme la femme dans son rôle de mère, dans son foyer. A l’époque, le livre fait scandale. Mais il redonne espoir aux femmes qui se battent pour leurs droits. Ce deuxième sexe est le premier en nombre: les femmes sont plus de la moitié de l’humanité. Le deuxième sexe est universel car tous les humains sont des hommes ou des femmes. Voilà pourquoi la lutte pour l’égalité entre les hommes et les femmes n’est pas une lutte comme les autres. Car l’inégalité entre les hommes et les femmes se marque dans la vie politique, dans la vie sociale, au travail, dans la vie privée.

A l’école et dans l’entreprise
Parmi les injustices qui touchent les femmes dans nos sociétés, il y a d’abord celles qui les touchent dans leur formation et leur vie professionnelle. Aujourd’hui encore, les femmes sont moins bien formées, moins payées que les hommes. Elles sont moins nombreuses aux postes à responsabilités. Elles s’occupent souvent des tâches ménagères et des soins aux enfants.

En Europe, les femmes gagnent en moyenne 15% de moins que les hommes pour un même travail. Et, en Belgique, elles gagnent entre 13 et 28% de moins. Cette inégalité de salaire est une des plus grandes injustices qui touchent les femmes dans les pays industrialisés.

Il y a beaucoup de raisons à cette inégalité de salaires entre hommes et femmes. Tout d’abord, plus de femmes que d’hommes travaillent à temps partiel. Beaucoup plus… En 2004, en Belgique, 652 554 femmes travaillaient à temps partiel et seulement 135 662 hommes. Souvent, les femmes travaillent à temps partiel pour s’occuper d’un enfant, d’un parent malade… Pour pouvoir se former ou pour accepter un emploi plus intéressant mais plus loin de chez elle, la femme doit pouvoir faire garder les enfants. Il y a donc un combat à mener pour créer assez de crèches ou de garderies. Et pour faire reconnaître le travail domestique.

De plus, l’entreprise ne favorise pas la formation et la promotion des femmes. Même avec un bon parcours scolaire et une bonne formation, la femme a beaucoup moins de chances qu’un homme d’arriver à un poste à responsabilités Peu de femmes occupent des postes à responsabilité et des fonctions dirigeantes dans les entreprises. Comme si une barrière invisible, un plafond de verre,les bloquaient dans les postes inférieurs, les postes les moins bien payés.

Il y a donc un combat à mener dans les entreprises.

Beaucoup plus de femmes exercent les métiers les moins bien payés : l’enseignement, le nettoyage, les soins de santé, le social. Dans les métiers domestiques, il y a 84,1% de femmes. Dans les soins de santé et les services sociaux, il y en a 77,1%. Dans la fabrication de vêtements, 75,9%. Et dans l’enseignement, 67,4%…

Il faudrait donc que ces métiers soient mieux considérés dans la société. Il y a aussi un combat à mener dans la formation. Garçons et filles sont encore trop orientés dans les études selon leur genre. On dirige souvent le garçon vers un métier « fait pour les hommes ». Et on dirige souvent la fille vers un métier « fait pour les femmes ». Cette orientation ne fait pas avancer l’égalité.

Droits sociaux dérivés
Dans la sécurité sociale, il y a les droits dérivés. En principe, c’est une bonne chose. Une personne qui cotise à la sécurité à un droit « direct » : une pension, par exemple. Les adultes qui sont à charge de celui qui cotise ont des droits dérivés. Par exemple, la femme touche une pension de survie après la mort de son mari. La femme n’a jamais cotisé à la sécurité sociale. Mais elle peut toucher une pension de survie plus élevée qu’une femme qui a travaillé comme salariée et qui n’a pas de pension de survie de veuve. Les droits dérivés sont basés sur un modèle ancien de société. Souvent, l’homme était le seul à travailler. Aujourd’hui, la société a évolué. Certains proposent d’aller vers des droits propres pour chacun sans tenir compte de la situation familiale. Mais il faut y aller prudemment. On pourrait bouleverser la vie des femmes qui ont les «droits dérivés» de leur mari. Changer ne peut pas se faire en supprimant les droits acquis.

Combat pour la santé
Dans les années 1950, en Belgique, il n’y avait pas de moyen de contraception efficace. Les femmes n’avaient pas non plus le droit d’avorter. Pour les grossesses non désirées, il n’y avait que la débrouille : les faiseuses d’anges ou l’avortement dans un pays étranger. Les avortements clandestins ont coûté la vie à des milliers de femmes. L’arrivée de la première pilule contraceptive dans les années 60 a été une révolution. Elle a fait faire un bond énorme au combat des femmes. Avec la pilule, les femmes ont obtenu pour la première fois le droit de disposer de leur corps. Elles ont pu décider si elles voulaient un enfant ou non.

En 1971, une première proposition de loi vise à dépénaliser d’avortement. Elle prévoit d’autoriser l’avortement pour des raisons médicales, sociales ou morales. Selon les cas, deux ou trois médecins devaient donner leur accord.
Mais il faudra attendre avril 1990 pour que la loi Lallemand-Michielsens dépénalise pour de bon l’avortement.
Dans les années 80, le sida est apparu et a tout bouleversé. Face au sida, les femmes sont les plus fragiles. En effet, le préservatif masculin est le seul moyen de se protéger contre le virus du sida.

Violences
En Belgique, la violence conjugale est la principale cause de mortalité et d’invalidité pour les femmes entre 16 et 44 ans. Aujourd’hui, les violences conjugales sont prises très au sérieux. Même les violences morales ou verbales… Les violences sont traitées comme un délit. Depuis un an, la police et la Justice doivent respecter une circulaire appelée «Tolérance 0» pour mieux lutter contre les violences conjugales.

Parité
Avez-vous vu les affiches des partis politiques pour les élections? Il y a de plus en plus de femmes. En politique aussi, les mentalités changent. La lutte des femmes pour la parité fait son chemin. Cette lutte a été aidée, il est vrai, par des lois. Depuis quelques années, les partis politiques sont obligés de placer des femmes sur leurs listes électorales. C’est la loi des quotas. Cette loi est critiquée mais elle a des résultats. Aux élections législatives de 2003, 35% des députés élus étaient des femmes. En 1999, elles étaient seulement 19%. Cette année, en plus du 50/50, les 2 premiers de liste doivent être de sexe différent. En 2003, c’était les 3 premiers.

Mais on en est pas encore à la parité. Puisque la parité, c’est que les hommes et les femmes participent à égalité aux décisions politiques. Cela veut dire qu’il devrait avoir un même nombre d’hommes et de femmes aux différents niveaux de pouvoir. Ceci dit, le chef du gouvernement allemand est une femme : Angela Merkel. En France, Ségolène Royal est la 1ère femme à avoir été au second tour de l’élection à la présidence de la république. Et le vainqueur, Nicolas Sarkozy, a promis un gouvernement paritaire. Les femmes qui se battent pour la parité en politique ne le font pas par hasard. Pour elles, c’est le meilleur moyen de lutter contre les inégalités entre les hommes et les femmes dans la société.

Sexe fort et ravissante idiote
Les femmes et les hommes sont trop souvent enfermés dans des rôles traditionnels. Des exemples ? La femme est une ravissante idiote devant un ordinateur. L’homme est toujours occupé à l’extérieur. La femme est une mère parfaite et a une patience d’ange, … L’homme ne pleure jamais…
Ces images toutes faites, ces stéréotypes empêchent d’avancer vers l’égalité. Il y a un combat à mener pour changer cette façon de penser encore trop répandue, le sexisme…

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