lundi 29 avril 2024

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Euro et hausse des prix

Depuis le 1er janvier 2002, l’euro est notre monnaie. On a l’impression que l’euro a créé une hausse générale des prix, la fameuse inflation. C’est vrai et c’est faux. En réalité, c’est un peu plus compliqué.


Photo: Flémal

On paie en euros

18 pays ont adopté l’euro comme monnaie : 15 dans l’Union européenne (Allemagne, Autriche, Belgique, Chypre, Espagne, Grèce, Finlande, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Portugal et Slovénie) et 3 très petits Etats en dehors de l’Union (Monaco, San Marin, Vatican).

Il est vrai que dans les premiers mois d’existence de l’euro, il y a eu certaines augmentations brutales des prix. Ces augmentations étaient surtout dues aux arrondis. Pour se simplifier la vie, et gagner plus d’argent, beaucoup de commerçants ont arrondi les prix de vente en passant à l’unité supérieure pour éviter les centimes. Le problème, c’est que ce n’était plus des centimes de franc mais des centimes d’euro. Et un centime d’euro vaut un peu plus de 40 centimes des anciens francs belges!

Les effets de ces arrondis se sont fait sentir pour des produits courants et de faible valeur: le café au bar du coin, par exemple.

Cela dit, ce phénomène s’est rapidement tassé. Les prix ont augmenté brutalement en une fois au lieu d’augmenter progressivement. Mais, sur une longue période, le résultat a été le même.

Conversion

Il y a aussi les problèmes de conversion. Tout le monde, en Belgique, a appris à calculer ses dépenses en francs belges. Au début de l’euro, on traduisait, on convertissait les prix en argent belge. Et pour se faciliter la vie, on a eu tendance à arrondir : un euro = 40 francs. Mais en réalité, un euro = 40,3399 anciens francs belges. On a donc minimisé la valeur réelle de l’argent que nous avions en poche. Et encore, les Belges ont eu la chance d’avoir un taux de conversion assez simple. Pour les Français, les Espagnols ou les Italiens, la conversion était encore beaucoup plus compliquée.

En fait, si on regarde l’inflation, l’augmentation générale des prix, l’euro en tant que tel n’a pas provoqué une hausse des prix. En 2001, en Belgique, les prix ont augmenté en moyenne de 2,47%. Et en 2002, l’année de l’arrivée de l’euro, les prix ont augmenté en moyenne de 1,65% seulement. Et la tendance est la même sur plusieurs années. L’inflation a encore baissé en 2003, puis s’est mise à remonter. Elle atteint un sommet en 2005 : 2,78% de hausse des prix. Mais en 2006 et 2007, l’inflation a été inférieure à 2%. Et c’est la même chose dans tous les pays qui ont fait de l’euro leur monnaie.

Prix stables?

Si l’on remonte plus loin dans le passé, les critiques vis-à-vis de l’euro paraissent encore moins justifiées. Dans les années 1990, l’inflation était à peu près la même qu’aujourd’hui. Dans la première moitié les années 1980, l’inflation était autour de 7%. Et dans les années 1970, on a même connu une inflation de plus de 10%! L’euro a d’ailleurs été créé pour éviter une trop haute inflation. L’euro est géré par une banque : la Banque centrale européenne. Et cette banque a pour objectif de garder les prix plus ou moins stables. Alors pourquoi cette impression que tout est plus cher depuis l’arrivée de l’euro ?

En fait, tout n’augmente pas de la même manière. Les prix de certains produits augmentent beaucoup plus rapidement que d’autres. Certains produits, comme l’ordinateur, sont même moins chers qu’avant. Mais on en achète rarement. Par contre, les produits qui augmentent le plus sont des produits de première nécessité, que l’on achète très souvent. Mais quand le pain augmente, c’est surtout parce que le prix du blé augmente. Ce n’est pas à cause de l’euro en tant que tel.

Olivier Brouet

 

5 réponses

  1. Ok l’euro n’est pas le responsable de la haisse des prix. Mais

    l’élargissement de l’Union, est-ce que cela ne joue pas?

    Les plombiers polonais, les transporteurs de l’Est qui cassent les prix?

    On le voit aujourd’hui, le nivellement du pouvoir d’achat des Européens se fait plutôt

    vers le bas…

    a qund l’Europe sociale?

  2. l’Europe sociale? Mais jamais il n’y aura d’Europe sociale.La mondialisation n’est pas une menace mais elle menace notre ancienne vie.
    Les restos du coeur prouvent que le clivage entre riches et pauves est constant sinon exponentiel.
    Il nous faut vivre avec notre temps et aimer la soupe populaire si nous ne sommes pas bourgeois.

  3. Laloux est remplacé par le PS JM Delezée
    Lutter contre la pauvreté fait appel au respect ,espérons qu il en soit ainsi.
    Quand j entends sur BFM ,goût de luxe,j ai l impression d écouter une radio pour les extra terrestres.Les « pauvres » ne sont pas toujours ceux que l on croit !Et dire que ces produits de luxe sont construit pour la plupart par des gosses chinois!
    Nous profitons d un modèle de vie que nous critiquons!
    Quels sont les gens qui décident vraiment de notre destinée !les économistes ou les humanistes?

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