vendredi 17 mai 2024

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Franco est mort

Interruption des programmes sur la RTBF. Un flash spécial. Après
trente ans de pouvoir en Espagne, le « Caudillo » est mort dans son
lit. C’était en novembre 1975. Le généralissime vient
de mourir. Une page de l’histoire de l’Espagne est tournée.
Franco avait nommé l’héritier du trône, le futur roi
Juan Carlos pour lui succéder. Le Roi a rétabli la démocratie
dans son pays.

Francisco Bahamonde, dit Franco, est tout d’abord un militaire, devenu
général à trente-trois ans grâce à ses talents
de chef durant la guerre du Rif au Maroc. Il fait ses preuves en réprimant la grève des mineurs dans les Asturies. Il a tout du chef. D’ailleurs,
son surnom Caudillo est l’équivalent allemand de Führer.
C’est dire. Il s’alliera dans les années trente avec les
différents dictateurs en Europe, Mussolini en Italie, Hitler en Allemagne.

Grâce à ses succès militaires, Franco devient chef d’état-major
de l’armée en 1935. Il perd son poste après les élections
de 1936. Ces élections donnent le pouvoir au Front Populaire. Au même
moment, en France ce même Front populaire remporte les élections
législatives avec une large majorité de députés.
Le Front populaire est un large mouvement de gauche qui rassemble différents
partis politiques et mouvements syndicaux. Les idées qui animent les
militants sont généreuses. Ils veulent combattre l’extrême
droite en pleine montée.

«
No Passaran», (Ils ne passeront pas), était le mot d’ordre
des anti-fascistes espagnols. Beaucoup laisseront leur vie dans la lutte pour
cet idéal politique.

Les hasards de l’histoire

Franco est là au bon moment. Il rallie les officiers de l’armée
mécontents du résultats des élections. Les fascistes montent
au pouvoir en Europe. Le général Franco saisit sa chance. Il
organise un coup d’état, le «Pronunciamientos» pour
renverser le gouvernement en place depuis peu. Le Caudillo a des alliés
en Italie et bien sûr dans l’Allemagne nazie. Il peut compter sur
eux et sur les riches propriétaires d’Espagne pour lui fournir
des armes. C’est le déclenchement de la guerre civile dans le
pays. Certains historiens diront plus tard qu’il s’agissait d’une
répétition de la seconde guerre mondiale. Ce n’est pas
faux. Ainsi le terrible bombardement de la petite ville de Guernica dans le
pays basque a marqué les mémoires avec ses 2 000 victimes. Les
avions allemands (les Stukas) au service des nationalistes franquistes ont pilonné la
ville. Ce drame a inspiré la célèbre
toile géante de Picasso qui se trouve au musée du Prado à Madrid.
La guerre d’Espagne a vu s’affronter les nationalistes-franquistes
d’un côté et les Républicains de l’autre. Ces
derniers, la plupart communistes ou anarchistes ont été renforcés
par les «
Brigades internationales». Ces volontaires venus de tous pays n’avaient
d’autres raisons que de défendre une démocratie nouvelle.
Ils étaient 35 000. Ils venaient d’Angleterre, de France, de Belgique,
d’Allemagne, d’Italie et même de Etats-Unis. Ils se sont
battus pour un idéal, pour un rêve d’égalité et
de justice. Beaucoup sont morts au combat ou dans les prisons de Franco. D’autres
ont réussi à fuir l’Espagne fasciste pour rentrer dans
leur pays. La France, la Belgique ont accueilli beaucoup de ces réfugiés.
Beaucoup d’entre eux sont entrés dans la clandestinité et
la résistance à l’Allemagne nazie. Nous sommes en 1938
et Franco devient chef de l’Etat et du gouvernement espagnol. Après
avoir dirigé l’Espagne d’une main de fer, il va mourir dans
son lit le 20 novembre 1975. L’Espagne a un lourd passé. Son premier
ministre, José Luis Zapatero parle «d’anachronisme honteux».
En novembre de cette année-là, nous étions nombreux à faire
la fête en écoutant les informations. En Espagne et ailleurs.

Nicolas Simon

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