Le 31 octobre 1953, la RTBF qui s’appelait
alors encore l’INR émettait sa première émission.
50 ans après, la RTBF s’offre 50 jours de fête d’anniversaire.
Depuis le 12 septembre, en effet, elle évoque ses cinquante années
de programmes. La fête sera à son comble le 31 octobre, avec une
soirée de gala animée par Philippe Geluck et Jacques Mercier,
en direct des studios place Flagey, d’où sont parties les premières émissions.

L’ancien bâtiment de l’INR, Plage Flagey
à Bruxelles (Photo: Belga)

Il fallait bien 50 jours pour évoquer les cinquante années de
celle qu’on appelle parfois affectueusement “ La grande Maison ” ou,
de manière plus critique, “ La
casa Kafka ”. Pour évoquer les cinquante années
de vie d’un formidable outil de culture qui a accompagné les petits
et grands moments de notre vie. Durant ces 50 jours, toutes les chaînes
télé et toutes les émissions radio de la RTBF sont sur
le pont. On pourra notamment revoir d’anciens JT, qui ont relaté les
moments marquants de cette tranche de vie : le drame du Heyzel, la libération
de Mandela, la Marche blanche, la découverte du corps de Loubna Benaissa… On
rediffusera aussi d’anciens feuilletons, comme “ Chapeau Melon
et Bottes de cuir ”, des classiques du cinéma, des interviews
de personnalités du petit écran.

Une exposition au Musée de Mariemont, accessible jusqu’à fin
septembre 2004 retrace l’histoire de la RTBF au travers de ses archives.

Ah les beaux débuts!

L’aventure de la RTBF a commencé le 31 octobre 2003. A l’époque,
la télé était vraiment un média marginal. Le média
dominant était la radio. Ce sont d’ailleurs des journalistes radio
qui ont lancé une télévision expérimentale à Bruxelles.
La première émission a été diffusée le 31
octobre 1953, depuis le studio 5 de l’INR, située alors place
Flagey, à Bruxelles. A cette époque, on ne croyait pas trop que
la télé allait marcher. Peu de personnes avaient la télé.
On ne comptait que 6500 récepteurs, réservés aux familles
les plus aisées. Et il n’existait à l’époque,
qu’un seul émetteur situé au Palais de Justice de Bruxelles.
On émettait alors seulement dans un rayon de quarante kilomètres.
Et seulement deux à trois soirées par semaine : surtout du théâtre
et des dramatiques. A partir de 54, les premières émissions sportives
apparaissent: Lundi Sports et la Coupe du Monde de football. A cette époque,
la télé faisait relâche le vendredi et pendant les vacances.

Les émetteurs de Liège en 1954 et de Wavre, en 1958 permettront
de couvrir la plus grande partie de la Belgique francophone. De plus, le nombre
de récepteurs progresse de façon extraordinaire. En 1956, on
compte plus de 100 000 téléviseurs et en 1960, plus de 700 000.
Les émissions sont de plus en plus nombreuses et variées.

L’explosion télévisuelle

C’est lors de l’exposition universelle de Bruxelles, en 1958 que
l’aventure de la télévision belge commence vraiment. A
cette époque, la mention télévision expérimentale
disparaîtde l’écran. Durant les années 60, c’est
l’âge d’or de la télévision belge. On voit
apparaître le premier journal télévisé belge en
1960, le Jardin Extraordinaire en 1965, le week-end sportif en 1967, les premiers
débats politiques et électoraux,l es grands reportages à l’étranger.
En 60, la loi Harmel donne une autonomie à la RTB et la BRY. Les deux
chaînes ne seront réellement autonomes qu’à partir
de 1977, naissance de la RTBF.

Dans les années 1970 et 1980, c’est la fin du monopole public.
La télé est désormais distribuée par câble
et la couleur est généralisée. C’est à cette époque
qu’apparaît Télé- Luxembourg, qui deviendra RTL TVI.
En compensation, la RTBF a l’autorisation de diffuser de la publicité non
commerciale. C’est le début de la distinction entre télévision
privée et publique.

Durant les années 1990, la télévision se mondialise.
La télévision est devenue un produit comme les autres. La RTBF
s’apprête à adopter le plan Magellan. Un plan d’économies
qui la privera d’un cinquième de son personnel.

Nicolas Simon