Quand on parle du pétrole, on parle aussi souvent de géopolitique. Ce sont les luttes de pouvoir sur des territoires et sur les populations qui y vivent. Le pétrole est localisé dans certaines régions du monde et doit être transporté là où il est consommé. Le pétrole est vital pour nos économies industrielles et pour les armées. Le jeu géopolitique est très compliqué. Il mêle d’énormes intérêts financiers privés et les guerres d’influence entre Etats. Petit tour des forces en présence.
Les compagnies privées
Elles jouent un rôle très important depuis le début de l’exploitation du pétrole. Aujourd’hui, les 5 premières multinationales sont: Exxon/Mobil (Esso, USA), Shell (Angleterre-Pays-Bas), Total (France), Chevron/Texaco (USA), BP (Angleterre). Elles ont toujours fait beaucoup de bénéfices. La hausse du prix du pétrole leur profite énormément. De 2002 à 2004, le bénéfice de ces 5 sociétés a été multiplié par 2,4: de 35 milliards à 85 milliards de dollars. On leur reproche de ne pas assez utiliser ces bénéfices pour moderniser leurs industries.
L’OPEP
C’est l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole. Il y a 11 pays membres sur 4 continents: l’Arabie Saoudite, l’Iran, l’Irak, le Koweït et le Venezuela, l’Algérie, l’Indonésie, la Lybie, le Nigéria, la Qatar et les Emirats Arabes Unis. En 1960, 5 pays producteurs de pétrole ont créé l’OPEP. A l’époque, les grandes compagnies privées avaient tout le pouvoir sur le pétrole et avaient décidé de baisser les prix. En effet, les exploitations appartenaient surtout à des compagnies privées. Les pays où se trouvaient les puits de pétrole touchaient des pourcentages sur le prix du pétrole vendu. Quand le prix baissait, le pays producteur recevait moins d’argent.
Par la suite la plupart de ces pays ont nationalisé les puits de pétrole et sont devenus propriétaires des exploitations. L’OPEP fixe donc les quotasnombres fixés et obligatoires de production et les prix de vente du pétrole. Elle limite ainsi la concurrencecompétition entre entreprises pour être le plus rentable et gagner des marchés entre les différents pays, gère les réserves et assure un prix de vente suffisant.
Le Moyen-Orient
Dans cette région autour du Golfe persique, il y a des pays comme l’Irak, l’Iran et l’Arabie Saoudite. La région produit beaucoup de pétrole et a les principales réserves. C’est dire si c’est une zone particulièrement surveillée par les Etats-Unis.
Les Etats-Unis d’Amérique
Plus que toutes les autres, la société américaine et l’armée ne peuvent faire sans pétrole. La première puissance économique et militaire du monde essaie donc de contrôler tout ce qui touche au pétrole sur la planète: sécuriser la production et le transport. Dès son arrivée au pouvoir, avant les attentats du 11 septembre 2001, Bush avait annoncé l’importance d’une nouvelle politique de l’énergie.
La guerre d’Irak n’a pas les résultats prévus mais a, au moins, permis une plus forte présence des Etats-Unis dans la région. Comme d’ailleurs la guerre d’Afghanistan. Les soldats américains sont toujours dans le pays. Et il y a maintenant des bases américaines dans des anciennes républiques soviétiques. Cela permet aux Etats-Unis de s’approcher de la région de la Mer Caspienne, très riche en pétrole et en gaz.
La Russie et les anciennes républiques soviétiques
La Russie est le principal fournisseur de l’Europe en pétrole et en gaz. A l’est, la Chine a grand besoin d’énergie. Depuis la fin de l’Union soviétique, et l’indépendance de nouvelles républiques, le jeu pétrolier est de plus en plus compliqué. La Russie mais aussi des républiques indépendantes de l’Asie centrale et du Caucase possèdent de grandes réserves de pétrole et de gaz. Qui va les produire? Comment et par où les transporter? Cette région est devenue un vrai laboratoire où se retrouvent tous les acteurs : compagnies internationales privées, compagnies nationales et grandes puissances (Russie, Chine, Etats-Unis).
La Chine
Le pétrole augmente? C’est à cause de la Chine, dit-on, qui en demande de plus en plus. Ce n’est pas seulement à cause de la Chine mais elle y joue un rôle qu’on ne peut pas nier. Ses entreprises aussi jouent un rôle de plus en plus important dans le secteur pétrolier.
Venezuela et Bolivie
«Il faut rendre le pétrole au peuple» avait dit le président du Venezuela Hugo Chavez en obligeant les multinationales pétrolières à payer plus d’impôts. Et depuis janvier 2006, l’Etat vénézuelien est au centre de l’exploitation pétrolière. En mai 2006, en Bolivie, le nouveau président, Morales, nationalise le pétrole et le gaz. Ces deux présidents d’Amérique du Sud veulent utiliser l’argent du pétrole pour financer des programmes sociaux pour la population. Ils sont aussi ouvertement contre la politique menée par les Etats-Unis. Cela ne plaît pas beaucoup aux multinationales pétrolières et au président Bush.