jeudi 28 mars 2024

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Antifasciste, vous avez dit « antifasciste » ?

En Flandre en Belgique, en France, en Italie… Dans plusieurs pays d’Europe donc, les partis d’extrême droite ont de plus en plus de succès. Des personnes et des associations entrent en résistance contre ces partis. Ces personnes et associations se disent antifascistes, ont-elles raison ?

Dans plusieurs pays d’Europe, les partis d’extrême droite font de plus en plus de voix. On entend de plus en plus leurs discours. Leurs idées sont de plus en plus reprises par d’autres partis qui ne sont pourtant pas d’extrême droite.

Attention danger !

Des groupes et des associations agissent directement contre l’extrême. Ils empêchent des réunions. Ils avertissent la population sur les dangers de l’extrême droite. Ils interpellent les responsables politiques. Ces groupes et associations se déclarent antifascistes. Pour eux, les partis d’extrême droite sont des partis fascistes. Certains disent qu’ils mélangent tout. D’autres disent qu’ils ont raison. Quelques éléments de réflexion.

En Italie

Fasciste est un mot qui vient du mot fascisme. Fascisme vient de l’italien fascismo, un mot qui vient de fascio, faisceau. Le faisceau est le symbole du mouvement politique créé en 1919 par Benito Mussolini. Le mot a été utilisé pour la première fois en français en 1921. Le fascisme, c’est une idéologie totalitaire, nationaliste et raciste. Dans l’histoire, le fascisme est le régime politique de l’Italie de Mussolini qui commence en 1922 et se termine en 1943. Les fascistes italiens étaient les alliés des Allemands nazis de Hitler. Le fascisme et le nazisme sont les deux grandes idéologies qui ont inspiré l’extrême droite.

Ce que disaient les historiens

Pendant plusieurs dizaines d’années, beaucoup d’historiens ont utilisé le mot fasciste seulement pour parler du régime politique de Mussolini. Ils disaient qu’il ne fallait pas utiliser le mot pour parler de l’extrême droite aujourd’hui. Et que si l’extrême droite reprenait certaines idées fascistes, il ne fallait pas tout mélanger. Selon ces historiens, pour lutter contre l’extrême droite, il ne servait à rien de dire qu’elle était fasciste. Le message n’était pas clair.

Depuis quelques années, les choses ont changé. De plus en plus d’historiens utilisent le mot fasciste pour parler des idées et des mouvements d’extrême droite. Ils disent qu’il faut élargir le sens du mot, il faut l’adapter aux réalités d’aujourd’hui. Il faut reconnaitre qu’il y a des fascismes. Et que ces fascismes ont des points communs.

Contre l’égalité, la liberté et les étrangers

L’historienne Marie-Anne Matard Bonucci parle ainsi du fascisme italien : « Le fascisme prend le contre-pied systématiquement du principe d’égalité, de l’idée de démocratie et également du principe de liberté ». »

Aujourd’hui comme hier, les partis d’extrême droite profitent des problèmes de la société. En période de crise économique, il y a des personnes frustrées économiquement et socialement. C’est-à-dire des personnes qui s’attendaient à avoir des choses, un travail par exemple. Et elles n’en ont pas. Ces personnes ne trouvent pas ou plus leur place dans la société. Elles ne se sentent pas écoutées par la classe politique. Elles ont le sentiment de ne plus avoir d’identité. Elles se sentent menacées par d’autres groupes sociaux, les étrangers par exemple. Cela crée une émotion, ça peut être la déception, ça peut être aussi la colère. Les partis d’extrême droite excitent cette colère.

Jouer sur les peurs

Ce n’est pas un hasard si les partis d’extrême droite sont racistes et xénophobes. La xénophobie, c’est le rejet des étrangers que l’on considère comme des ennemis. Le mot vient de l’ancienne langue grecque : xénos veut dire « étranger », et phobos veut dire « peur irrationnelle ». Un exemple ? Le slogan du parti d’extrême droite flamand, le Vlaams Belang est « nos gens d’abord ». C’est une variante de « notre peuple d’abord » qui est un slogan utilisé par les fascistes. Le Vlaams Belang est aussi ultranationaliste et veut l’indépendance de la Flandre.

« Dans la gueule »

L’écrivaine et journaliste Françoise Giroud disait : «Ainsi commence le fascisme, il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez on dit : C’est lui? Vous croyez? Il ne faut rien exagérer! Et puis un jour, on se le prend dans la gueule et il est trop tard pour l’expulser».  Il ne faut pas voir le fascisme partout. Mais il ne faut sans doute pas voir le fascisme nulle part. Il faut être vigilant.

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