Ben quoi ? C’est pas si compliqué que cela finalement d’apprendre le flamand et c’est quand même vachement utile.
Je me le dis à chaque fois que je me retrouve avec des néerlandophones dans le cadre professionnel.
J’ai beau savoir de quoi ils doivent parler. Normal, je fais le même boulot, il y a des moments où je suis complètement largué. Et comme, après autant d’années, je n’ose plus demander qu’ils me fassent un petit résumé en français, je fais celui qui comprend, en espérant peut-être qu’un procédé magique me permettra un jour de faire celui qui parle…
Pour avoir l’air de piger, j’observe surtout le visage des autres. Et je prends la même attitude… pour autant que l’expression se retrouve sur plusieurs mines simultanément. C’est vrai quoi, j’aurais pas l’air con à sourire bêtement comme mon voisin d’en face, … avant de découvrir qu’il lit ses sms.
Quand ils font pratiquement tous des têtes différentes parce que le sujet divise, c’est un peu plus compliqué. Alors j’adopte l’attitude de celui qui pèse le pour et le contre en balançant la tête et le corps jusqu’à ce qu’on passe à autre chose.
Quand je ne sais vraiment plus quel visage faire, je fronce les sourcils de manière très visible et ça ne rate jamais. Il y en a toujours bien un qui se souvient que ma seconde langue maternelle après le français, c’est le français et qui s’inquiète de savoir si je suis (du verbe suivre/volgen).
Là, je fais mon faux-cul. Je fais mine d’avoir seulement du mal avec la dernière partie de la phrase qui vient d’être dite alors que je n’en touche pas une depuis le début.
Au dernier colloque, je me suis trouvé franchement dans l’embarras.
C’était un orateur hollandais qui ne rigolait pas avec la prononciation du “g” du fond de la gorge. Je l’écoutais en fermant les yeux, ça me rappelait mon lave-vaisselle quand il se vidange. Autant dire tout de suite que je n’y pigeais que dalle !
Et c’est là qu’un collègue néerlandophone en retard échoue à côté de moi et me demande de quoi ça cause…
Avec un sang-froid que je me ne connaissais pas, je lui ai fait signe de me laisser écouter ce passage important du discours. Il s’est tu, le temps que le vibreur de mon gsm me signale un appel imaginaire et que je quitte précipitamment l’auditoire. Goed gespeeld, nee ?